Selon les chiffres publiés dans une étude internationale, la plupart des mises effectuées dans les appareils de loterie vidéo installés dans les bars du Québec proviendraient de joueurs à problème. Au moins quatre dollars sur cinq sont insérés dans ces équipements de jeu.
Un calcul qui tire la sonnette d’alarme
Chaque année, Loto-Québec génère 1,4 milliard de revenus issus essentiellement de ces appareils répertoriés dans les différents commerces. La grande partie des mises provient directement de joueurs dits à risque qui s’adonnent régulièrement à ses jeux de machines à sous placés dans les quatre casinos du Québec. Parmi les auteurs de l’ouvrage, la chercheuse Sylvia Kairouz, titulaire de la Chaire de recherche sur l’étude du jeu de l’Université Concordia. D’après les résultats obtenus, le système de fonctionnement des appareils de loterie vidéo et les machines à sous doivent être revus par l’opérateur. L’étude a été réalisée en étroite collaboration avec des experts français et allemands en usant de banques de données de ces trois territoires. Et l’issu démontre qu’au Québec, au moins 30 % des profits de l’ensemble des jeux et loteries viennent de 3 % des joueurs considérés comme problématiques. Ce pourcentage est en forte croissance en France avec 40 % et 32 % en Allemagne. En examinant de plus près les variantes de jeux de hasard, les chercheurs ont découvert que dans 82 % des revenus engrangés par les appareils de loterie vidéo, on retrouve une minorité de consommateurs qui dépensent en moyenne 66 % de leur argent par rapport aux joueurs occasionnels. Du côté des jeux de hasard, plus de 75 % des revenus des machines à sous découlent des joueurs addicts contre 40 % au poker et 44 % au jeu de table.
Dans une entrevue avec La Presse, la chercheuse Sylvia Kairouz affirme que ces chiffres sont alarmants et révèlent la partie sombre du secteur des jeux d’argent. Elle souligne également que les joueurs à risque sont peu nombreux, mais représentent la majorité des dépenses de jeu. Ils perdent beaucoup d’argent et dépensent au maximum 3 653 $ par an. Quant aux joueurs pathologiques, surnommés les flambeurs, ils gaspillent 23 000 $ par an. Une somme importante contrairement aux joueurs récréatifs qui dépensent en moyenne 500 $ par an. L’étude a été communiquée dans le Journal of Business Research. Jusqu’à maintenant, Loto-Québec n’a pas encore réagi à ces allégations.
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