En Australie, la protection des couches sensibles et des victimes du jeu problématique est l’un des arguments qui guident l’action de la plupart des organes de régulation des jeux d’argent, et la Victorian Gambling and Casino Control Commission ne s’écarte pas de cette logique. Après avoir sommé il y a peu les opérateurs de prendre des mesures pour prévenir les dommages liés au jeu, ce régulateur met en œuvre quelques mesures visant à interdire les paris sur les mineurs lors d’événements sportifs dans un souci d’intégrité et d’intérêt public.
Une décision prise au vu de la nécessité de protéger les cibles vulnérables
La Victorian Gambling and Casino Control Commission (VGCCC) se prépare à interdire les paris sur toutes les compétitions sportives des moins de 19 ans ainsi que sur les performances des joueurs individuels de moins de 18 ans. Les organismes et opérateurs sportifs concernés disposent d’un délai de 60 jours pour se conformer à cette disposition. Selon le régulateur victorien, autoriser les paris sur les mineurs est contraire à l’intérêt public et pose des problèmes potentiels d’intégrité et de préjudice en rapport avec le jeu ; ces préoccupations impliquent la susceptibilité des mineurs aux approches visant à porter atteinte à l’intégrité des événements sportifs.
De façon sommaire, cette interdiction concerne les paris sur les événements où tous les participants sont mineurs, les événements sportifs pour les moins de 19 ans, les événements ouverts où jouent des mineurs ; pour ce dernier cas, un pari peut être effectué sur l’équipe, mais en aucun cas sur les résultats particuliers pour les joueurs de moins de 18 ans. En outre, l’interdiction comprend l’offre de paris sur les résultats tels que le 1er but du match, la plupart des éliminations ou le 1er peut être effectué sur l’équipe, mais en aucun cas sur les résultats particuliers pour les joueurs de moins de 18joueur à prendre un carton dans les sports seniors lorsque les joueurs individuels sont mineurs. Les paris peuvent néanmoins être effectués sur les résultats de l’équipe.
Les organismes sportifs ont été invités à modifier leurs accords avec les fournisseurs de paris pour s’assurer qu’ils interdisent l’offre de marchés impliquant les mineurs. L’interdiction concernera également les sports non régis par un organisme de contrôle sportif agréé. Fran Thorn, la présidente de la VGCCC a affirmé que l’idée selon laquelle on peut parier sur les mineurs est tout simplement inconcevable, car ces derniers ont droit à la protection. Il a également précisé que cela soulève les problèmes d’intégrité, avec la perspective que des personnes puissent être tentées d’influencer le comportement des mineurs.
Le régulateur victorien des jeux, très ferme quant à l’application de la réglementation
Fran Thorn s’est voulue menaçante en déclarant que si les organismes de contrôle sportif et les fournisseurs de paris ne se conforment pas à cette décision, la structure dont elle a la charge prendra des mesures coercitives pouvant inclure la révocation de son approbation des organismes de contrôle sportif et la poursuite des fournisseurs de paris. Les lettres qui ont été adressées à ces derniers indiquent que la VGCCC est d’avis que les paris sur les éventualités dans les événements sportifs liés à la performance d’un mineur individuel dans cet événement sportif sont contraires à l’intérêt public.
Il y a quelque temps, la VGCCC avait déjà publié une déclaration avertissant l’industrie victorienne du jeu quant à la nécessité de minimiser les dommages liés au jeu. Ladite déclaration, rendue publique le 22 juin indiquait précisément que les dommages causés par le jeu peuvent être évités et que leur minimisation serait un principe directeur pour toutes les décisions et actions réglementaires. Fran Thorn avait alors affirmé que la VGCCC s’engageait à tenir les opérateurs de jeux de hasard responsables de leur licence sociale, pas seulement de leurs obligations réglementaires. Elle avait ajouté que les opérateurs de jeux d’argent ont le devoir d’agir pour éviter de causer du tort à leurs clients et à la communauté au sens large.
Par ailleurs, il y a quelques jours, la VGCCC a accusé le fournisseur de services de paris BlueBet Pty Ltd d’avoir affiché de façon illégale trois publicités de jeux d’argent sur des panneaux d’affichage pendant 15 jours en fin d’année 2022. Ce fournisseur a en agissant de la sorte enfreint l’article 4.7.1 de la loi de 2003 sur la réglementation des jeux de hasard et a dû faire face à 43 accusations entraînant chacune une amende de 120 unités de pénalité ; chaque unité de pénalité valait 184,92 dollars au moment de l’infraction et BlueBet s’était exposé à une amende maximale de 954 187,20 dollars.
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