Après plus de sept mois de fermeture, les établissements de jeu rouvrent à nouveau leurs portes faisant revenir la majeure partie du personnel, dont les croupiers. Ces derniers s’efforcent de retrouver leur dextérité d’avant le début des confinements successifs. Ils se préparent à l’arrivée des clients dans les casinos et les clubs de jeux de la capitale qui réactionnent leurs tables de jeu incluant le poker, le blackjack, Punto Banco et autres.
Reprise des jeux de table
Au sein des clubs de jeux parisiens, c’est l’effervescence avec le retour de nombreux salariés. Chez le Club de jeux Barrière, une centaine de croupiers est déjà sur le pied de guerre. Sur 200 salariés, les croupiers sont revenus par groupes dans le cadre de leur entraînement et formation touchant les nouvelles règles sanitaires. Selon le directeur général, Christophe Pi, ils doivent se préparer au préalable afin de s’habituer aux différents gestes et techniques.
Quant aux casinos, ils ont repris leurs activités en commençant avec les jeux automatiques et machines à sous le 19 mai dernier. Contrairement aux clubs de jeux qui ne proposent que des jeux de tables, la réouverture s’est déroulée ce mercredi. D’après le directeur Christophe Pi, l’objectif était de recréer un esprit d’équipe et de se remettre à flot. À la suite d’une cessation d’activité prolongée, les croupiers ont eu du mal à prendre leurs marques et il fallait leur mettre la pression, rapporte M. Pi. Malgré les prévisions catastrophiques annoncées en matière d’effectifs, toute l’équipe est au complet compte tenu du service qui perdure les week-ends et les jours fériés.
Des croupiers impatients de retrouver les joueurs
En tout, il faut au moins deux ans pour maîtriser le métier de croupier alliant calcul mental, animation et aisance. Ces derniers mois, ils n’ont pas chômé puisqu’ils se sont entraînés chez eux en vue de ne pas perdre leur habileté. Par exemple, Loïc Regimbeau, 14 ans d’expérience dans le secteur, affirmait avoir effectué les entraînements tous les jours durant plusieurs heures. Il a expliqué qu’il ne voulait pas préserver son adresse. De son côté, Jessica de Souza, une cheffe de table a assuré que les joueurs sont motivés en présence d’un croupier. Elle a souligné que les montées d’adrénaline lui manquent, sans oublier les relations de travail.
Avec le protocole sanitaire, quelques changements sont prévus notamment le nombre de joueurs accueillis autour de la table. Suivant les normes mises en place, les tables ne peuvent recevoir que trois à quatre joueurs tout en respectant la distanciation. Pour le délégué général du syndicat professionnel Casinos de France, Philippe Bon, cette situation pourrait sérieusement impacter la rentabilité et la motivation de la clientèle. À part l’affluence, il y a également le couvre-feu à 23h applicable jusqu’au 30 juin prochain. Cette mesure ne fera qu’accentuer les problèmes économiques puisque l’activité reste hautement lucrative jusqu’à 3 ou 4 heures du matin.
Sur le territoire français, on compte 202 casinos terrestres appartenant aux principaux groupes actifs sur le marché et 8 clubs de jeux installés à Paris qui emploient près de 16 000 salariés. En seulement un an, leur produit brut des jeux affiche une baisse de 47 % sur les 12 mois clos fin octobre 2020 pour 1,83 milliard d’euros. Les pertes sont conséquentes essentiellement au cours de la période de Noël dernier.
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