Depuis quelques années, l’addiction aux jeux constitue une problématique constante touchant de nombreuses personnes. C’est une affaire de santé publique qui prend de l’intensité suscitant l’attention des casinos qui continuent de lutter contre ce phénomène. Outre la dépendance, un certain nombre de seniors décide de se rendre dans les maisons de jeu pour combattre la solitude.
Des mesures qui ne suffisent pas toujours
Sur la plateforme de l’association SOS joueurs, plusieurs témoignages sont postés concernant la situation de certains joueurs. La plupart d’entre eux ont perdu des sommes conséquentes pouvant aller à des milliers d’euros. En France, au moins 48 000 personnes sont interdites de jeu, rapporte le sociologue Jean-Pierre Martignoni. À cela s’ajoutent les personnes intégrées dans des dispositifs de régulation du jeu. Malgré un pourcentage assez faible, la proportion de joueurs pathologiques liés au jeu d’argent s’accroît progressivement. Et les conséquences sont bien visibles au quotidien.
À partir du moment où le jeu devient excessif, les pratiques problématiques se banalisent. D’après le Centre expert régional du jeu pathologique (CERJEP), ce processus se base sur une surconsommation menant à des issues négatives sur le plan physique, mental et social. L’organisme parle de la dernière phase avant l’addiction qui se montre par l’incapacité de se contrôler. Les effets sont parfois dévastateurs en passant par l’asservissement, l’isolement, le surendettement et le sentiment de manque constant. Il faut dire que les casinos compliquent les choses en proposant régulièrement des offres incitant les joueurs à dépenser leur argent. Les établissements de jeu sont considérés comme des machines à profit. Sous la pression, les exploitants ont décidé de renverser la tendance dans le but de conserver leurs habitués tout en instaurant un jeu responsable.
Selon Laurent Balmier, le directeur responsable du casino Barrière de Lille, l’addiction au jeu est au cœur de son programme de prévention et de lutte contre le jeu excessif. Il a expliqué que l’objectif consiste à maintenir une activité durable et une relation clientèle raisonnée. Il a souligné que le casino ne pousse en aucun cas les clients à consommer en informant les visiteurs sur les dangers de la dépendance. À part les affichages et les points d’information, un site internet est accessible avec un questionnaire visant à connaître les habitudes de chacun. Pour le directeur, la plus importante reste à former le personnel sur le sujet. Grâce à cette démarche, il sera possible de détecter facilement un joueur en difficulté ou qui présente un comportement abusif. Le directeur a précisé que de nombreux signes aident à reconnaître un joueur à risque. Au sein du casino, les cas représentent 1 à 2 % sur les 650 000 visiteurs à l’année. Par la suite, différentes solutions s’offrent aux joueurs concernés, à commencer par l’auto-exclusion ou la limitation volontaire d’accès à l’établissement. Pour un problème plus grave, le joueur sera immédiatement bloqué à l’entrée et cela sans exception.
La question de la solitude prise au sérieux
De son côté, Jean-Pierre Martignoni estime que la solitude joue un rôle prépondérant dans la relation entre les casinos et les retraités. Sur le territoire français, la tranche d’âge des clients des casinos s’échelonne surtout entre 61-70 ans. Par le biais d’une enquête dirigée par l’association « Les petits frères des pauvres », 4,6 millions de Français de 60 ans et plus se sentent seuls et isolés surtout les femmes. Compte tenu de ses chiffres, les maisons de jeu constituent une échappatoire pour la majeure partie de ces personnes. Les casinos ne sont pas seulement des lieux prônant le divertissement, mais aussi des endroits ludiques et festifs. Les gens viennent pour jouer, manger et se distraire entre amis. Le sociologue souligne que c’est une activité idéale pour remonter le moral et préserver la santé de ces personnes. Finalement, les casinos octroient des atouts sans pour autant minimiser le jeu problématique.
Laisser un commentaire