Les autorités chinoises viennent de mettre à jour un réseau de jeu de hasard illégal international dans le pays. Ce n’est pas nouveau, car le pays lutte depuis longtemps contre ce phénomène qui fait perdre plus de 145 milliards au pays chaque année. Le réseau démantelé cette fois s’étale sur 12 provinces et concerne plus de 2 900 individus.
Un réseau de jeu illicite démantelé dans 12 provinces
Le pot aux roses a été découvert par la police chinoise, et les malfrats ont été mis à nu. Les officiers de police de la Chinese People’s Armed, souvent abrégé PAP, ont mis la main sur 142 suspects dans 30 villes différentes. Ces individus étaient au cœur et autour du business d’un jeu de hasard underground, c’est-à-dire interdit et logé dans l’ombre. Dans ce système, les opérateurs et les casinos sont coordonnateurs. Ils assurent aux junkets les moyens dont ces derniers ont besoin pour pouvoir faire leur travail correctement, c’est-à-dire racoler des parieurs et les orienter vers les casinos partenaires. Dans ce sens les casinos n’hésitent pas à grassement sponsoriser les voyages des junkets entre la Chine et les pays frontaliers. En anglais, on qualifie ce procédé de Junket Tour opérators, en abrégé JTO.
Le réseau démantelé par la PAP chinoise est réparti sur 12 provinces. 18 sociétés-écrans cachent 10 agences de voyages et une poignée de banques dont le rôle est d’assurer les transferts d’argent des parieurs de ce réseau obscur. Sur place, les agents ont récupéré 4 000 cartes bancaires, et 2 963 parieurs ont été interrogés sur le fonctionnement de ce système de racolage VIP. La clientèle du réseau est majoritairement constituée d’individus fortunés désireux de miser sans penser aux tracasseries légales. Chaque fois qu’un junket en ramène un, il est gratifié d’une commission dont le montant est fixé avec le casino partenaire. C’est sur cette base que les autorités des provinces de Jilin et d’Heilongjiang ont dévoilé le réseau illégal estimé à 250 millions de dollars.
Le pays lutte contre un phénomène qui pèse déjà plus de 100 milliards.
Une bonne partie de la clientèle de ce réseau descend régulièrement en Russie dans le complexe casinotier Tigre de Cristal Resort. Situé dans la zone économique spéciale de Primorye, ce complexe ouvert depuis 2015 attire de nombreux parieurs chinois chaque année. Il est détenu par Summit Ascent Holdings Ltd. ; société où Suncity est propriétaire de 70 % des parts.
Mais, il est connu que la Chine rejette ce genre d’opérations. En effet, le pays interdit à ses citoyens de parier sur des plateformes de jeu de hasard autre que la Loterie nationale. En enfreignant cette règle, les contrevenants s’exposent à des poursuites du PAP. La Chine n’apprécie pas non plus les opérateurs étrangers qui permettent aux Chinois de parier sur leur plateforme. Selon le ministre chinois de la Sécurité publique, cela fait perdre 145,5 milliards de dollars chaque année au pays. En raison de cela, le ministre de la Culture et du Tourisme a mis en place une liste noire en 2020 contenant les destinations interdites. C’est ainsi que des opérateurs comme Suncity ont connu une baisse d’activité. À Macao, Suncity est quasiment hors service. La Chine frappe aussi les joueurs lorsque cela est nécessaire. En septembre dernier, 10 parieurs ont reçu une amende de 900 000 dollars pour complicité illicite.
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