28 mois de prison : telle est la sentence énoncée par le tribunal d’Epinal contre un quadragénaire, éducateur auprès des enfants en difficultés, qui a blanchi plus de 300 000 euros dans deux foyers. Il avait une grande addiction au jeu.
Un pardon inacceptable
C’est un homme envahi par la honte qui se retrouve à la barre du tribunal d’Epinal. Cet ancien éducateur était accusé de détournement de fonds d’une valeur de 300 000 € auprès des foyers où il était employé. Un montant que le coupable aurait dilapidé au jeu.
L’accusé n’a pas renié les accusations qui lui sont reprochés. Il a avoué sa culpabilité et a demandé pardon auprès des personnes blessées par ses actes. Bien que son discours parte de bons sentiments, aucun membre de l’assemblée n’a été touchée par son intervention. Les parties civiles ont considéré que l’homme n’est pas dans la repentance étant donné que ses actes sont « ignobles » !
L’homme avait détourné sans scrupule 318 000 € au niveau de deux foyers d’accueil de jeunes rencontrant des difficultés dans la vie. Il a volé 206 000 € alors qu’il occupait le poste de chef de service dans le foyer de Razimont. Un montant correspondant à des allocations mensuelles de vie. Une somme destinée à des mineurs dans la précarité et que le quadragénaire devait normalement partager. Ainsi, seule une partie des enfants en difficultés ont reçu les aides. Les autres ne recevaient quasiment rien ou peu d’argent. L’argent qu’il détournait, il le dépensait aux jeux.
Un joueur compulsif et récidiviste
Car ce joueur a une forte dépendance aux jeux. Chaque mois, il perdait environ 13 650 € au jeu, et ce durant la période de novembre 2009 à septembre 2010. Il liquidait l’argent qu’il détournait dans des machines à sous. Me Giuranna, conseil de l’AVSEA, l’organisme gestionnaire du foyer a fustigé l’accusé et lui a indiqué qu’il « avait pris l’argent des gosses pour jouir devant une machine à sous ». Pour ce premier établissement, la somme volée est conséquente. Le joueur n’est toutefois pas resté à ce détournement.
Lorsqu’il quitta le premier foyer au titre d’une rupture conventionnelle, il fut embauché dans un autre foyer après deux mois. Il a pu accéder au poste de directeur du foyer de l’enfance de Raon-L’Etape. Deux semaines après son recrutement, il décida de détourner à nouveau de l’argent. Après quatre mois d’exercice, le joueur réussit un détournement de 112 000 €. Les fonds, il les virait sur un compte bancaire ou les retirait en liquide.
Me Picard, du conseil départemental, a qualifié l’accusé de « menteur, manipulateur et bluffeur ». Le procureur, quant à lui, a indiqué qu’on avait affaire à un prédateur financier méprisant les personnes non-majeurs. Depuis le début des détournements, le prévenu a fait un remboursement total de 1 500 €.
L’avocat de l’accusé estime quant à lui qu’il avait peu d’investigations étant donné qu’une autre personne était aussi impliqué dans un détournement, et qu’elle a été repérée par le foyer. Ceci pour démontrer l’innocence de son client.
Le joueur compulsif a été condamné à trois ans de prison dont huit mois avec sursis et mise à l’épreuve aux termes de la séance. Il doit également régler les indemnités des victimes. L’ancien éducateur n’a plus droit d’aller dans un casino ou de faire des paris. Mais, l’histoire ne devrait pas s’arrêter là, car le prévenu a décidé de faire appel.
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