Les autorités népalaises ont entamé en février dernier une campagne d’assainissement du secteur des jeux, en imposant notamment une fermeture aux structures insolvables en ce qui concerne les frais de licence réglementaires. Trois établissements supplémentaires viennent d’être ajoutés à cette liste. Des voix s’élèvent pour dénoncer une politique fantaisiste de délivrance des licences, tandis que le gouvernement brandit la nécessité de relancer l’économie, mise à mal par la récente pandémie mondiale ainsi que d’autres facteurs internes.
Des pertes considérables pour l’état du fait de l’insolvabilité de certains opérateurs
Le gouvernement de la petite nation asiatique du Népal aurait révoqué les licences de trois établissements de jeu terrestres après que le trio aurait refusé de remettre un total de 7,3 millions de dollars de frais de licence impayés. Selon un récent rapport, les entreprises Rock International Proprietary Limited, Happy Hour Katmandu et Oriental Hotels Limited étaient principalement des salons de machines à sous exploités à partir d’hôtels quatre étoiles de Katmandu. Selon le même rapport, ces sites avaient eu recours à une ordonnance du tribunal pour continuer à fonctionner, même après que le pays qui compte 29 millions d’habitants ait promulgué un nouveau régime des licences en 2013.
Le chef de l’association népalaise des casinos, Binod Shrestha, aurait révélé que la licence de jeu de l’hôtel Yak and Yeti avait également été annulée par le gouvernement du président Bidya Devi Bhandari en début d’année en raison d’arriérés de quelque 3,4 millions de dollars, alors que l’hôtel Dreamland a été puni de manière similaire en raison d’une dette de 31 400 dollars. Rock International Proprietary Limited aurait quant à lui été accusé d’être redevable de 2,5 millions de dollars. Oriental Hotels Limited et Happy Hour Kathmandu étaient chacun estimés dans le rouge à hauteur d’environ 2,4 millions de dollars.
Shrestha aurait noté que les responsabilités de cette situation inconfortable incombent au précédent régime qui a vu le gouvernement accorder des licences de jeu aux sites hôtes plutôt qu’aux exploitants réels des salles de machines à sous. Il aurait par ailleurs divulgué que cette situation est à l’origine de nombreuses contestations judiciaires et de jugements contradictoires, car les hôtels soutenaient qu’ils ne devraient pas avoir à payer pour le privilège d’accueillir de telles entreprises.
Des actions dictées par l’urgence de relever une économie sinistrée
Le gouvernement népalais a récemment collecté près de 7,2 millions de dollars en droits de licence qu’il entend consacrer au financement de divers programmes publics. Certaines sources ont allégué que le département du tourisme avait écrit aux sites incriminés pour leur signifier qu’ils fermeraient définitivement s’ils ne payaient pas leurs dettes dans un délai de cinq jours.
Les casinos du Népal ont fermé en mars 2020 en raison de la crise sanitaire et sont restés inactifs pendant 18 mois. Ce n’est qu’en septembre 2021 que les salles ont commencé à rouvrir. Toutefois, la reprise fut de courte durée, car en décembre de la même année, le variant Omicron a de nouveau contraint à une cessation d’activités. En fait, le Népal est actuellement dans une logique de reconstruction de son économie. Il bénéficie dans cette perspective du soutien de l’Inde et de la Chine.
Les autorités népalaises ont également rencontré de nombreux obstacles dans leurs efforts pour instituer une industrie de casino stable et réglementée. L’ensemble des casinos ont dû fermer en 2014 lorsque les propriétés ont failli à se conformer aux nouvelles réglementations et frais, et n’ont rouvert qu’en 2015, sous une nouvelle direction. Mais le secteur du tourisme dans ce pays a pris un autre coup suite à un tremblement de terre quelque temps après. Il est difficile de dire si l’industrie népalaise des casinos sera en mesure de trouver de solides fondations, compte tenu de son économie actuelle en difficulté. La guerre entre la Russie et l’Ukraine n’arrange pas les choses, vu la grimpée des prix du carburant qu’elle entraîne.
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