Les addictologues montrent au créneau à la suite de l’annonce du gouvernement français concernant la légalisation des casinos en ligne. En effet, ce dernier vient de mettre en place un amendement au PLF 2025 permettant d’autoriser le secteur en fixant une fiscalité applicable à l’ensemble des jeux proposés. Ce changement prévoit un prélèvement sur le produit brut de jeux de casino en ligne à hauteur de 27,8 % en incluant le même pourcentage dédié à la Sécurité Sociale.
La mise en œuvre d’une régulation spécifique au marché
Selon les informations communiquées, les jeux de casino en ligne seront soumis à une taxe semblable à celle des jeux de loterie en ligne, soit à 55,6 % du PBJ. Dans tous les cas, l’ouverture à la concurrence de l’industrie en ligne s’appuie sur des normes particulières compte tenu de son interdiction dans le pays depuis ces dernières années. D’ailleurs, la France, avec la Chypre, reste le seul territoire à proscrire les jeux de casino en ligne. Le gouvernement estime que le fait d’interdire les offres en ligne augmentait la pratique d’activités illégales dans ce domaine. Un rapport a indiqué que le marché noir générait entre 748 et 1,5 milliard d’euros, soit entre 5 % et 11 % du marché des jeux d’argent.
D’après l’Autorité nationale des jeux (ANJ), 50 % de l’offre illégale proviendrait des jeux de casino en ligne et 79 % du produit brut enregistré par ce marché découlerait des joueurs à risque. Le gouvernement a expliqué que l’autorisation des jeux de casino en ligne doit s’accompagner d’une réglementation adaptée afin de protéger au mieux les consommateurs et d’instaurer une offre entièrement légale. De ce fait, l’amendement propose d’instaurer des jeux correspondant aux attentes du régulateur et la majorité des acteurs en question, par voie d’ordonnance. L’examen de ce projet s’est effectué récemment à l’Assemblée nationale dont l’objectif consiste à réduire les conséquences sur la santé publique des utilisateurs des jeux en ligne et de contrôler le marché.
Dans ce contexte, la Fédération Addiction s’oppose fortement à cet amendement en appelant à son retrait au projet de budget 2025. Comprenant des associations de prévention et de traitements des addictions, l’organisme a jugé cette démarche de complètement irresponsable et contradictoire en termes de santé publique. Dans un communiqué, la fédération a indiqué que le nombre de joueurs problématiques continue de croître en France. De ce fait, une telle réforme pourrait aggraver la situation surtout sans l’accord des organisations qui prennent en charge les dépendances au jeu.
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