À cause d’un recours exagéré aux échappatoires qui favorisaient un développement inquiétant de la dépendance au jeu et du jeu chez les mineurs, les marchands de journaux ont subi une ponction importante de leurs indemnités par les autorités gouvernementales belges. Ils sont désormais contraints de tirer la plus grande part de leurs revenus des activités autres que celles liées au jeu. Le gouvernement entend ainsi freiner la propagation du jeu problématique qui connaît une montée en puissance en Belgique.
Combattre le mal à la racine
Les autorités belges viennent de resserrer les vis sur la diffusion des jeux d’argent dans les médias. En effet, les marchands de journaux ont vu leurs écrans de fumée levés par le gouvernement, par le biais des amendements apportés à l’arrêté royal de 2010. Le 5 mars dernier, ils ont fait l’objet d’une réduction drastique de leurs indemnités de jeu en vue de freiner l’utilisation abusive des brèches illégales, selon les propos des autorités.
Parallèlement à cette baisse de revenus dans les boutiques de presse, le gouvernement espère que les nouvelles lois entraîneront une baisse du jeu problématique. La dépendance au jeu ayant pris des proportions inquiétantes depuis le déclenchement de la crise sanitaire, le gouvernement belge espère qu’une limitation d’accès pourrait contribuer à réduire les taux.
L’augmentation du nombre de jeux d’argent avec les marchands de journaux a fait l’objet d’un examen minutieux depuis qu’une entreprise de jeux, Golden Palace, a récupéré une section de Bpost, la société postale publique. Le gouvernement a d’ores et déjà approuvé les nouvelles lois, et le régulateur belge a donné aux titulaires de licence actuels jusqu’en janvier 2023 pour se mettre en conformité.
Une transgression qui ouvre la voie au jeu problématique
L’adoption des médias numériques par les masses a durement impacté les organes de presse dans le monde entier. Pour atténuer la baisse des revenus, la Belgique a introduit des lois afin de laisser aux marchands de journaux une certaine marge de manœuvre dans la manière dont ils génèrent leurs revenus. L’arrêté royal de 2010 a de ce fait autorisé les organes de presse à proposer des jeux d’argent dans leurs locaux, du moment que plus de 50 % de leur chiffre d’affaires annuel provient de la vente des publications des médias.
Les magasins de journaux et de magazines pourraient abriter jusqu’à quatre paris sportifs de machines à sous dans la région. Selon les autorités, certains marchands de journaux se sont rendus coupables d’abus dans l’utilisation d’échappatoires, en gérant leur magasin de presse comme une maison de jeu. Le vice-premier ministre belge et ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, a déclaré qu’il y en a même qui parviennent à générer plus de 4 millions d’euros en paris, ce qui de son point de vue, est choquant.
Parce que ces magasins ne limitent pas les clients en fonction de l’âge ou n’interdisent pas les joueurs problématiques, ils entretiennent la tendance à la dépendance, ce qui préoccupe le gouvernement au plus haut point. En plus, en agissant de la sorte, ils exposent les mineurs à cette activité. Les lois nouvellement mises en place obligent les marchands de journaux à exercer leur activité principalement dans le cadre médiatique, et de n’utiliser le jeu que comme revenu secondaire.
La nécessité de limiter les revenus générés par les activités liées au jeu
Les législateurs, lors d’une consultation avec des marchands de journaux légitimes, ont arrêté une liste de nouvelles réglementations concernant particulièrement ces derniers. Certaines prendront effet immédiatement et d’autres ne seront mises en place que dès le 1er janvier 2023. Les points de vente qui ne s’y conformeront pas devront soit renoncer à leur licence, soit faire face à des sanctions.
Les marchands de journaux pourront générer un chiffre d’affaires annuel maximal de toutes les activités de jeu dans leur magasin, d’une valeur de 250 000 euros, s’ils proposent au moins 200 titres de journaux et magazines différents et récents. Le chiffre d’affaires annuel minimum provenant de produits hors loterie doit dépasser 25 000 euros pour espérer obtenir une licence F2. Les revenus de jeux de hasard quant à eux, ne doivent pas constituer plus de 20 % de leurs revenus. Les clients pourront parier dans ces points de vente entre 6 et 8 heures du soir et seuls 4 terminaux seront autorisés, incluant les logiciels de paris sportifs, et les machines de loto.
Toujours selon les nouvelles réglementations, les mises quotidiennes seront plafonnées à 200 euros dans les magasins de presse. Les agents devront éteindre leurs appareils de jeu une fois cette limite atteinte. Alors que de nombreux marchands de journaux sont aux prises avec une baisse de revenus suite à la baisse des ventes et d’achats de cigarettes, la plupart ont choisi d’adhérer à ces directives.
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