L’Advertising Standards Authority (ASA), régulateur britannique de la publicité, a critiqué la diffusion de publicités liées aux jeux de hasard. Ces publicités ont été signalées dans l’application Looney Tunes World of Mayhem, édité par Scopely Inc., et manifestement destiné à un public jeune (moins de 16 ans). L’erreur constatée, l’éditeur et Tapjoy (le promoteur attitré des produits des opérateurs concernés) se rejettent la faute. Tapjoy a d’ailleurs perdu des contrats à cause de cette affaire.
4 grands opérateurs de jeu accusés
4 opérateurs de jeux de hasard en ligne ont été mêlés dans une histoire de mauvais ciblage publicitaire envers les individus de moins de 16 ans.
Les 4 opérateurs indexés sont bien connus au Royaume-Uni. Il s’agit de William Hill, de Dunder (MT Secure Trade), de Betfair (PPB Entertainment Ltd), et de LottoGo (Annexio Ltd). Ils ont malheureusement fait confiance à une agence de publicité qui aurait fait une erreur de ciblage clientèle. L’agence en question est connue sous le nom de Tapjoy Inc, et possède des locaux situés à San Francisco, aux États-Unis. Tapjoy a fait l’erreur de faire apparaitre les publicités de promotion jeux de hasard sur l’application Looney Tunes World of Mayhem, laquelle contenait naturellement les célèbres personnages de Warner Bros. À côté de Bugs Bunny, les pièces et les slots retentissaient, en violation de la réglementation, et même des règles éthiques des gentlemans du jeu de hasard.
En effet, l’application basée sur les Looney Tunes fait d’emblée penser à un public jeune. De ce fait, le régulateur britannique des publicités, l’ASA (Advertising Standards Authority), n’a pas manqué de critiquer sérieusement l’acte de Tapjoy. L’ASA soutient que les personnages de ce dessin animé sont certes appréciés par les plus vieux, mais il reste que le public jeune est connu pour son intérêt privilégié pour les personnages de dessins animés. Pour l’ASA, les 4 opérateurs ont manqué à leur devoir en négligeant cet aspect des choses. Elle pense aussi que ces opérateurs auraient pu faire appel à des fonctionnalités de ciblage que Tapjoy propose pourtant ; il s’agit précisément du ciblage via les préférences et les données démographiques volontairement remises par les joueurs.
Tapjoy et l’éditeur de l’application se renvoient la faute
Pour sa défense, Tapjoy Inc. affirme que c’est la société éditrice de l’application, à savoir Scopely Inc, qui est à l’origine de tout cela. Tapjoy reproche à son partenaire de n’avoir pas suffisamment fait attention lorsqu’il a signalé que son application était destinée à un public mature. C’est manifestement à cause de cela que Tapjoy a envoyé la publicité de ses clients vers l’application/jeu contenant les personnages de Warner Bros. Tapjoy affirme d’ailleurs qu’il a ôté ses publicités dès qu’il eut l’information de ce que le jeu était aussi utilisé par des individus mineurs.
De son côté, Scopely Inc. dénonce la mauvaise manipulation marketing de Tapjoy Inc., et dit avoir ordonné à Tapjoy d’enlever ses publicités de jeux de hasard après signalement de la faute. Toujours est-il que l’application de Scopely était bel et bien interdite d’utilisation aux individus de moins de 16 ans. Cependant, pour jouer, nul n’était besoin de s’inscrire. D’ailleurs, Scopely avouera qu’une recherche a démontré que son application était utilisée par un public véritablement large.
Après cette erreur, Tapjoy Inc a perdu la confiance, de même que les contrats de 3 de ces 4 opérateurs. William Hill est le seul à avoir gardé son contrat intact avec le marketeur.
L’autorité britannique des publicités a exhorté les opérateurs de jeux de hasard à utiliser leurs publicités de manière plus appropriée dans le futur. C’est une recommandation de plus après celle faite en avril à l’attention de 5 autres opérateurs. Une recherche a montré que les enfants de 5 ans étaient souvent exposés à ce genre de publicités. Peut-être le régulateur britannique devrait-il s’inspirer de son homologue suédois.
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