En Italie, les autorités ont la main lourde en ce qui concerne la publicité concernant les jeux d’argent, et ce à travers une batterie de dispositions légales qui s’appliquent sans complaisance à toute personne ou entité qui décide de les enfreindre. Le géant d’Internet Google vient d’en faire la triste expérience après la publication de contenus illicites sur la plateforme YouTube dont il est propriétaire. L’entreprise avait déjà été confrontée à un scénario identique en 2020.
Google accusé de ne pas avoir suffisamment la mainmise sur ses partenaires
Le régulateur italien de la publicité, Autorità per le Garanzie nelle Comunicazioni (AGCOM), a sanctionné Google d’une amende de 750 000 euros à cause d’une publicité diffusée sur YouTube par un partenaire identifié. Depuis la mise en place de la loi italienne interdisant les réclames en rapport avec les jeux d’argent, l’autorité a eu fort à faire avec de nombreuses entreprises qui persistent à enfreindre ladite disposition. L’AGCOM a rappelé qu’en tant qu’entreprise mère de YouTube, Google a l’obligation de jouer un rôle de modérateur quant aux publications faites sur cette plateforme de partage de vidéos. En plus des sanctions prises à l’encontre de la filiale Alphabet, l’AGCOM a servi au créateur de contenus une amende de 700 000 euros et a exigé aux différentes parties la suppression du contenu illicite ainsi que le site qui en est l’auteur.
Selon des sources médiatiques, Google avait déjà été sanctionné la semaine dernière par l’AGCOM après la découverte de 625 pièces de contenus sur YouTube. Du point de vue de l’autorité en charge des communications, l’agence publicitaire est un partenaire de Google et le contenu diffusé sur son site spikeslot.com allait à l’encontre des interdictions générales de l’Italie relatives à la publicité sur les jeux de hasard. En violation desdites interdictions, Google et Top Ads Ltd ont reçu des amendes d’un total de 1,4 million d’euros. Afin de justifier ces sanctions, l’AGCOM a fait savoir que ces entreprises avaient violé le décret de dignité en vigueur dans le pays.
Des rapports expliquent que, bien que Google ne soit pas l’auteur direct des contenus litigieux, l’AGCOM reproche à Alphabet de n’avoir pas pris les mesures nécessaires pour protéger les spectateurs italiens, et encore moins pour empêcher le créateur de contenus de poster des vidéos illicites. Un rapport de l’AGCOM fait état de l’existence d’un accord entre Google et Top Ads Ltd, reconnaissant le site Spikeslot comme un partenaire officiel. C’est la raison pour laquelle l’autorité évoque la responsabilité du géant d’Internet dans la diffusion du contenu controversé. Les entités coupables ont reçu un délai de 7 jours pour supprimer toutes les vidéos illégales sur le site spikeslot.com, y compris la plateforme elle-même.
Une déconvenue de trop pour Google en Italie
Ce n’est cependant pas la première fois que Google se retrouve empêtré dans des contentieux liés à la publicité illégale. En octobre 2020, il avait reçu de l’autorité une amende de 100 000 euros, toujours sous des accusations de contenus illicites. À cette époque, le tribunal administratif régional de Lazio avait exprimé son désaccord à la suite de cette décision de l’AGCOM et avait rejeté celle-ci. La juridiction s’était en effet rangée du côté de Google qui clamait n’avoir pas pu contrôler la diffusion des contenus controversés, parce que n’en ayant pas été informés. L’entreprise avait également fait savoir que les créateurs de contenus étaient parvenus à contourner ses contrôles de sécurité.
En dépit du fait qu’il s’agisse d’un sujet récent en rapport avec plusieurs vidéos, cette situation est loin d’être un cas isolé en Italie. Le décret de dignité adopté en 2019 a banni toutes les publicités concernant les jeux de hasard dans les médias. Carlo Rienzi, le président de l’AGCOM, a expliqué que depuis lors, de nombreux sites, applications et plateformes de réseaux sociaux ont outrepassé leurs limites et violé continuellement les dispositions de ce décret.
Le parlement italien a renforcé diverses mesures drastiques, dans le but de protéger la population jeune, la plus à risque face aux conséquences perverses du jeu, parce que plus exposée aux publicités y relatives. Un document de l’agence italienne des douanes et du monopole datant de 2017 a révélé que les mises totales des joueurs pour cette année avaient atteint 101,8 milliards d’euros. Alertées par cette somme astronomique, les autorités avaient estimé que l’activité du jeu en Italie devait être soumise à une certaine modération. Cadacons, une association de défense des droits des consommateurs, avait quant à elle appelé à la mise en place d’une politique de répression, en réaction à la découverte des manquements de YouTube.
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