L’économie et l’industrie touristique thaïlandaise battent de l’aile à cause des effets liés à la crise sanitaire. Afin d’inverser cette tendance défavorable, plusieurs stratégies sont imaginées par les forces vives de ce pays d’Asie. Il y a quelques semaines, le cannabis est devenu légal et les mariages homosexuels ont été dépénalisés. Depuis quelques jours, un débat houleux a cours sur la possibilité de légaliser les activités de jeu d’argent. Pour les législateurs favorables à ce dernier projet, c’est un moyen inédit de remettre l’économie locale sur les rails, notamment en colmatant les brèches qui favorisent la fuite des capitaux.
Les établissements des jeux d’argent et de hasard, un espoir pour redynamiser l’économie thaïlandaise
La question des casinos est actuellement en examen en Thaïlande, quelque temps seulement après que le cannabis est devenu légal dans le pays. La raison évoquée par les législateurs est d’ordre économique, l’objectif étant d’engranger suffisamment d’argent des touristes et des étrangers pour donner un nouveau souffle à l’économie locale, encore fragilisée par la crise sanitaire. Le 27 juillet dernier, des législateurs ont transmis au parlement un rapport enjoignant au gouvernement de rendre public un décret qui autorise la mise sur pied des lieux de divertissement dans les principales villes, à l’instar des casinos légalisés.
Cette proposition est faite dans un contexte de relance de l’industrie touristique thaïlandaise. En effet, l’activité touristique occupe une place de choix dans le processus de redynamisation de l’économie du pays. Au cas où cette proposition venait à passer, la Thaïlande pourrait enregistrer d’importantes rentrées de devises, de l’ordre de plusieurs milliards de dollars. Cet argent proviendrait en majorité des touristes, des investisseurs étrangers, mais aussi des joueurs locaux. Les législateurs craignent que si rien n’est fait dans ce sens, de considérables sommes d’argent soient dépensées à l’étranger.
Selon Pichet Chuamuangphan, l’un des vice-présidents du panel des législateurs, en intensifiant le tourisme local, le pays pourra connaître un flux de visiteurs étrangers et par conséquent d’importantes rentrées d’argent. L’État pourra en outre freiner la fuite des capitaux vers l’extérieur et engager plusieurs projets à partir des taxes collectées via l’activité des jeux. La proposition de libéraliser les activités des casinos fait partie du processus d’évolution de la Thaïlande vers une législation plus souple. Un mois auparavant, ce pays d’Asie a rendu le cannabis légal et autorisé les mariages homosexuels, une première en Asie du Sud-est.
Assouplir la réglementation pour sauver l’économie agonisante
Du point de vue du vice-président Pichet, le Grand Bangkok est le lieu indiqué pour l’installation du premier casino, après quoi suivront des installations dans les autres circonscriptions méridionales en bordure de mer, telles que Phuket, Krabi ou Phang Nga. Chiang Mai situé au nord du pays et Chonburi qui abrite la station balnéaire de Pattaya sont également cités parmi les 77 provinces candidates, car étant des destinations touristiques d’envergure. Selon des prévisions, c’est au minimum 11 milliards de dollars qui rentreront annuellement dans les caisses de l’État en termes de recettes fiscales une fois que ces installations seront opérationnelles.
Le panel des législateurs adosse ces recommandations sur la loi de 1935 portant sur les jeux d’argent. Selon cette loi, la plupart des activités de paris sont prohibées, mais il y a une disposition particulière qui donne quitus au gouvernement d’initier des licences ou des décrets qui autorisent des activités et des plateformes de jeu. Angela Hanlee et Kai Lin Choo sont des analystes de Bloomberg Intelligence. Dans un rapport publié en mars dernier, elles ont fait savoir que ce projet ne pourrait être mené à bien que si le pays permet à la population d’y prendre part. Elles en veulent pour preuve l’exemple des propriétés destinées aux étrangers en Corée du Sud et au Vietnam qui vacillent faute d’une fréquentation permanente.
Dans ce rapport, il est également mentionné que certains casinos comme ceux de Poipet, une localité située hors de la frontière, sont principalement soutenus par des clients thaïlandais. On pourrait lors de ce projet voir se créer des partenariats public-privé entre des entreprises locales et étrangères et des agréments seraient accordés à des sociétés privées. L’une des exigences imposées aux futurs complexes c’est la construction des installations comme des parcs d’attractions, des points de vente au détail ou des hôtels. M. Pichet est persuadé qu’en diversifiant les activités, cela fera obstacle à la mise sur pied des repaires de joueurs tout en élargissant l’éventail des attraits touristiques.
Les joueurs locaux de 20 ans et plus qui possèdent au moins 500 000 bahts en banque pourront jouer, à en croire une disposition contenue dans la proposition. Toutefois, une taxe minimale de 30 % sera prélevée auprès des promoteurs des établissements de jeu. Le projet ayant été présenté il y a quelques jours, les législateurs envisagent ensuite de se pencher sur la perspective de poursuivre les recommandations. Cet aspect pourrait être bouclé avant septembre prochain, vacances parlementaires obligent.
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