Selon les résultats du projet ENJEU-Mineurs menés par la société d’entraide et d’action psychologique en collaboration avec l’Autorité nationale des jeux (ANJ), de plus en plus de mineurs ont déjà misé sur des jeux d’argent durant les 12 mois qui précèdent les investigations. Sur les 500 jeunes interrogés, la tranche d’âge concernée est de 15 à 17 ans privilégiant le secteur en ligne et des points de vente. Du côté des jeunes joueurs problématiques, les chiffres ont également accru ces dernières années et suscitent l’inquiétude des organismes de protection.
Une interdiction inefficace
D’après une étude, les jeunes joueurs sont nombreux à s’adonner aux jeux d’argent et la plupart d’entre eux commencent à jouer à partir de 13 ans. Les utilisateurs mineurs sont surtout séduits les jeux de grattage affichant un pourcentage de 78,4 % contre 48,4 % pour les jeux de tirage. Dans le domaine des autres activités, les paris sportifs s’échelonnent à hauteur de 28,3 % et 21,5 % du côté des paris sur des compétitions eSports. Quant aux paris hippiques et le poker, le marché attirent respectivement 17,7 % et 17,1 % des joueurs. La sélection renferme également des jeux illégaux qui commencent à se répandre en France puisque 17,7 % des jeunes ont affirmé avoir joué aux machines à sous et 16,6 % aux jeux de casino. Il faut noter que la majeure partie des offres se déroule en exclusivement en ligne.
Même si la vente de jeux est proscrite aux jeunes joueurs, plusieurs d’entre eux parviennent malgré tout à accéder aux offres. D’ailleurs, les points de vente sont inclus avec 88,7 % de jeunes consommateurs dont 49,9 % des joueurs réalisent des achats de façon exclusive. Toutefois, les jeux en ligne prennent le plus gros part du marché en séduisant 73,4% des mineurs. L’interdiction ne les empêche pas de bénéficier de ce type de service qui demeure rapidement accessible. D’ailleurs, ils déclarent qu’il est facile d’accéder aux cartes à gratter et de participer aux tirages sur des paris auprès des buralistes. Généralement, les paris sportifs demeurent les plus abordables en misant sur le compte des parents ou autres. Les campagnes publicitaires liées aux jeux d’argent n’arrangent rien à la situation avec des messages qui interpellent et incitent les jeunes à utiliser des applications de jeux gratuits.
Face à ces résultats inquiétants, l’Autorité nationale des jeux craint les répercussions sur les jeunes joueurs. En termes d’addiction, ils ne sont pas épargnés compte tenu des chiffres obtenus. Au moins 21,9 % des joueurs parient de manière excessive et 12,9 % à rythme modéré. Cette hausse résulte de l’augmentation de l’offre, de l’accès simplifié des jeux illégaux et de la progression des jeux ligne dans l’industrie. Dans l’ensemble, l’enquête a démontré que les comportements à risque des jeunes s’appliquent à une diversification des activités en intégrant les jeux de grattage et les jeux en ligne légaux et illégaux.
Pour Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de l’ANJ, le jeu d’argent fait désormais partie du quotidien des mineurs via les publicités et la complicité des parents. En ligne ou au sein des établissements terrestres, le phénomène s’accroît fortement d’où la mise en place d’une mobilisation accrue. Cela touche les exploitants, les parents, les opérateurs, les pouvoirs publics et les réseaux sociaux. Chez SEDAP, son directeur général, Emmanuel Benoit, parle d’une initiative urgente visant à lutter efficacement contre cette pratique. Le responsable affirme que la protection des mineurs doit être une priorité en raison de leur vulnérabilité et leur fragilité émotionnelle.
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