4 jours avant le tirage au sort du Nouvel An 2022 de la loterie nationale néerlandaise, Ferdy Roet est reconnu coupable de fraude et condamné à deux ans de prison par le tribunal de Zwolle, une commune située à 80 kilomètres d’Amsterdam. L’information la plus riche de la biographie de Roet est celle qui le présente comme ce néerlandais qui a profité pendant près d’une décennie des fonds d’une fondation qu’il a créée en 2008 (Loterijverlies.nl) pour tenter de gagner un procès contre la loterie nationale (poursuivie pour tromperie envers 194 000 clients). Après avoir convaincu 23 000 victimes à alimenter les caisses de ladite fondation, il s’est permis de détourner une bonne partie des fonds reçus (3 millions de dollars). En 2017, lors d’un talk-show, des soupçons sur sa façon de gérer cet argent commencent à naître ; et en 2018 il est arrêté. Le juge pénal qui vient de le condamner s’est déclaré incompétent pour statuer sur les intérêts civils des victimes.
Condamné pour détournement d’argent et fraude
En fin décembre 2021 (plus précisément quatre jours avant le tirage du Nouvel An organisé par la loterie nationale néerlandaise), Ferdy Roet est condamné à 2 ans de prison pour avoir détourné 3 millions de dollars. Le tribunal de Zwolle (une commune située à 80 kilomètres d’Amsterdam, la capitale des Pays-Bas) l’a condamné parce qu’il a réussi à profiter sur une période assez longue (près de 10 ans) de l’argent des victimes de la loterie nationale néerlandaise qui veulent être dédommagées par cet opérateur national. Toujours insatisfaites, ces victimes (dont le nombre s’élève à 194 000 personnes) sollicitent que ce dernier le leur rembourse.
N’ayant pas pu répondre favorablement à leur demande, le tribunal de Zwolle (une commune située à 80 kilomètres d’Amsterdam, la capitale néerlandaise) s’est déclaré incompétent pour statuer sur la question des dommages et intérêts. Il s’est contenté de leur dire d’aller mieux se pourvoir. Autrement dit, elles doivent saisir le tribunal chargé de gérer ce genre de litige (la juridiction statuant en matière civile).
Il profite du malheur des victimes de la loterie nationale néerlandaise
Pour remonter aux faits, en 2008, la loterie nationale néerlandaise avait induit plusieurs parieurs en erreur notamment en retenant une information capitale, très déterminante pour ses clients. En effet, elle s’était abstenue de dire aux 194 000 parieurs lésés que les billets invendus entraient aussi en compétition, ce qui réduisait largement les chances à tout client de gagner. L’opérateur n’était pas à son premier forfait puisque des sources révèlent qu’entre 2000 et 2010, dans le cadre des prize pool (une cagnotte, une sorte de gain accordé aux parieurs qui terminent la course ou le jeu avec de meilleurs résultats), il avait toujours cette habitude de prendre en considération ces billets invendus.
Mais en 2008, le masque de l’opérateur des jeux d’argent tombe. Les clients découvrent le dol (la tromperie) dont ils ont été victimes pendant des années. Roet décide d’initier une procédure tendant à revendiquer au nom et pour le compte de ces 194 000 victimes. Et pour traduire la loterie nationale devant les juridictions compétentes, il lui faut de l’argent. D’où son idée de créer une fondation (Loterijverlies.nl) qui est censée recevoir les cotisations des victimes. Selon lui, ces cotisations ou simplement cet argent permettront d’accomplir toutes les diligences nécessaires et de financer les frais de procédure.
Espérant percevoir un dédommagement de la part de la loterie nationale néerlandaise si jamais l’issue du procès se révèle favorable, un effectif composé de 23 000 personnes s’engageait à faire confiance à Roet.
Après avoir réussi à mobiliser des fonds qui devaient l’aider à mener cette bataille juridique, ce dernier s’est permis d’utiliser une bonne partie de l’argent comme s’il était le sien. Ainsi, il créa de lourdes factures au profit d’une société située sur l’île de Man (en mer d’Irlande), se permit d’acquérir des véhicules, des maisons et tout ce qui lui semblait agréable.
En 2017, dans une interview où ce dernier était l’invité de la journaliste néerlando-américaine Eva Jinek, plusieurs questions lui ont été posées. Motivée par le désir d’éclaircir des situations liées à un prêt qu’il s’était accordé à lui-même ou encore celle de l’achat d’une Lamborghini jaune et d’une villa de luxe, cette journaliste a poussé Roet à rester sans voix. Ce silence qui lui a coûté le prix des soupçons a permis aux autorités de tenter de voir plus clair. Dès sa sortie de cette interview, les enquêteurs se sont mis à creuser dans l’affaire. À la suite d’une perquisition menée à son domicile, ces derniers ont aussi pu mettre la main sur une Rolls-Royce.
Tout cela a permis à ce qu’il soit destitué de ses fonctions de dirigeant de la fondation. En 2018, il est arrêté. Et en fin d’année 2021, il est condamné à 2 ans de prison.
Un regard plus sérieux de la part du régulateur des jeux d’argent
Face à cette situation qui présente des victimes insatisfaites, un opérateur national de jeux moins sérieux et un prisonnier, le régulateur néerlandais des jeux d’argent (KSA) ne pouvait s’abstenir de se prononcer. Dans cette affaire brûlante où l’intérêt de ces milliers de personnes est en jeu, cette institution a une fois de plus rappelé à l’attention de tous les opérateurs de jeux d’argent l’utilité de proposer un jeu transparent, responsable et basé sur la protection des intérêts du client.
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