Pendant la pandémie du coronavirus, nombreuses sont les personnes qui se sont tournées vers les jeux de hasard pour se distraire. Malgré qu’il s’agisse effectivement d’un excellent moyen de distraction, cette activité possède un côté sombre qui n’est rien d’autre que le jeu illégal. En Italie, Lottomatica a noté une hausse de 50 % du pan illicite des jeux de hasard. Face à ce constat, la priorité est de mettre en place de nouvelles mesures coercitives ou alors d’intensifier celles qui existent déjà.
Une nécessité d’intensification des mesures coercitives
Plus tôt ce mois, Lottomatica, qui est un opérateur de loterie et de paris sportifs italiens a présenté un rapport détaillant la situation du jeu illégal dans le pays pendant la crise sanitaire. Selon le rapport qui a été envoyé au Sénat il y a quelques jours, le jeu illicite aurait augmenté de 50 % pendant la pandémie ce qui est très inquiétant.
Ledit rapport précise que la valeur des jeux de hasard enregistrée en 2020 s’élève à 18 milliards d’euros ; or en 2019 cette même valeur était de 12 milliards d’euros : il y a donc une augmentation significative.
Face à cette forte croissance, Lottomatica pense qu’il est fort probable que le marché illégal des jeux en Italie dépasse d’ici peu 20 milliards d’euros. Face à ce constat, l’opérateur attire l’attention des régulateurs sur la nécessité de mettre en place de nouvelles mesures de régulation et de règlementation du secteur.
C’est ainsi qu’au cours des derniers mois, les mesures coercitives déjà présentent dans le pays ont été intensifié. À cet effet, des enquêtes de routine sont de plus en plus organisées. Entre janvier 2020 et avril 2021, l’une de ces enquêtes a conduit à la découverte d’une salle de jeu souterraine dans le pays. Allant dans le même sens, 145 enquêtes ont également été organisées au cours de cette même période.
Ces enquêtes ont été menées par les agents de la police locale. Par la suite, 1 000 personnes ont été signalées comme suspect contre 493 personnes qui avaient été enregistrées en 2019. Mauro Maria Marino qui est président et sénateur de la commission d’enquête parlementaire sur les jeux illégaux pense que les chiffres parlent d’eux-mêmes et démontrent l’urgence d’une réforme de la règlementation du secteur des jeux du pays.
La majorité des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête sont également du même avis que celui-ci. Selon Marino, il faut à présent se concentrer sur la qualité de la règlementation et il faut également normaliser la législation dans ce secteur au niveau national.
Il continue en disant que les aspects à modifier pour améliorer le secteur des jeux du pays concernent en particulier les problèmes des jeux en ligne et les jeux illégaux. Il pense aussi qu’une révision de la taille de ce secteur qui d’ailleurs a été grandement impacté par la pandémie est nécessaire.
Le rapport de l’enquête
À la suite de l’enquête menée par Lottomatica, voici ce qui peut être retenu :
- 83,6 % des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête pensent qu’il revient au gouvernement d’assurer la protection des consommateurs, de règlementer et de gérer le secteur des jeux national.
- 59,8 % de ces personnes sont d’avis que les sanctions agressives vis-à-vis du jeu légal donnent l’occasion à plus de manifestations du jeu illégal.
- 28,9 % sont en revanche plus radicales. Pour ces derniers, il faut tout simplement interdire les jeux ce qui aura pour effet de réduire le nombre de joueurs et d’améliorer la santé publique.
Le rapport de l’enquête a également souligné l’impact de pandémie sur le secteur des jeux italien. Il précise à cet effet que :
- Le secteur fait face à une baisse d’environ 22,2 milliards de dollars.
- Les gains des joueurs auraient diminué de 15,7 milliards de dollars.
- Les sommes régulièrement versées aux autorités locales ont baissé de 4,1 milliards d’euros tandis que les revenus des opérateurs ont baissé de 2,3 milliards d’euros.
- Les revenus des jeux terrestres ont baissé de 35 milliards d’euros ce qui n’a pas suffi pour compenser les pertes accusées pendant la pandémie.
La suite du rapport mentionne de plus la non-participation de l’État dans la lutte contre les problèmes de dépendance au jeu. À ce sujet, 81,7 % des personnes interrogées ont affirmé qu’il revient à l’État de sensibiliser et d’informer les joueurs quant aux risques de dépendance au jeu.
Il a été suggéré qu’un réseau de soutien à l’addiction au jeu soit en priorité créé, ceci devrait permettre de mettre en place un système de protection et de réponse spécialement dédié aux personnes à risque.
Commentant le rapport de Lottomatica, Paola Severino, professeur de droit pénal à l’Université Luiss Guido Carli affirme que grâce aux données fournies par le rapport, ils comprennent à présent la stratégie du législateur et que de nombreux préjugés vont par la suite être supprimés.
Le professeur ajoute également que règlementer le secteur des jeux revient à diminuer une grosse part des revenus de la mafia et du crime. Pour ce dernier, un partenariat entre les autorités publiques de contrôle et les opérateurs de jeu légitimes devraient permettre de faire barrière à l’entrée des capitaux criminels dans l’économie du pays.
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