Le groupe Barrière vient de saisir les parlementaires et les maires des circonscriptions et des communes où il possède des établissements de casino, afin de s’alarmer sur le léger flou qui existe encore sur le périmètre de jeux de la nouvelle FDJ privatisée. Le groupe craint que la FDJ privatisée mette en place de nouveaux terminaux de quasi-machines à sous, lesquels concurrenceraient directement les jeux du groupe, ce qui est contraire à la situation de monopole dont bénéficie la FDJ dans le domaine des jeux de loterie. Barrière craint également que cette privation crée des ravages. Le ministère du Budget rassure le premier casinotier en France, en qualifiant le texte (projet d’ordonnance) d’équilibré, et en rappelant les dispositions prises dans ce texte en faveur des casinotiers.
Le groupe Barrière saisit les parlementaires via deux courriers
Le groupe Barrière (premier groupe français de casinos), via son PDG Dominique Desseigne, vient de saisir les parlementaires (députés et sénateurs) des circonscriptions où il possède des établissements de jeu, afin de tirer la sonnette d’alarme sur le léger flou qui existe sur le périmètre des jeux que pourrait offrir la nouvelle FDJ (Française Des Jeux) privatisée. Basé sur une lecture minutieuse du projet d’ordonnance final, ce courrier du groupe Barrière est suivi d’un autre courrier de même nature ; ce deuxième courrier, moins technique que le premier, s’adresse cette fois aux maires des différentes communes où le groupe Barrière possède des établissements, et a été adressé par les directeurs des casinos Barrière situés dans ces communes. Cette initiative du groupe Barrière intervient alors sur les négociations de la question de la privatisation de la FDJ qui ne sont pas encore terminées.
Le groupe Barrière craint une concurrence directe de ses établissements par la FDJ privatisée
Il est clair que si le groupe Barrière tire la sonnette d’alarme, c’est qu’il se sent menacé par les potentialités à la disposition de la nouvelle FDJ avec un tel périmètre des jeux. En effet, comme le relève Christophe Palierse de Les Echos, le groupe Barrière, à travers ses différents courriers, craint que la FDJ privatisée installe de nouveaux terminaux de jeu de loterie au niveau de ses points de vente. Il craint surtout que ces nouveaux terminaux de jeu concurrencent directement ceux des établissements du groupe Barrière.
Dominique Desseigne relève notamment que l’autorisation donnée à la FDJ de mener ses activités de jeu dans les zones où sont présents les établissements du groupe Barrière risque de conduire à une concurrence directe des casinos Barrière par la FDJ, car ces jeux de la FDJ seraient très similaires aux jeux de casino, contrairement d’ailleurs à la situation de monopole dont bénéficie la FDJ.
Des inquiétudes désamorcées par le ministère du Budget
Il faut dire qu’en plus de la crainte de la concurrence que constituerait la FDJ pour le groupe Barrière et les autres casinotiers en France en général, les courriers adressés par le groupe font ressortir d’autres inquiétudes du groupe casinotier Barrière. En effet, dans son deuxième courrier (adressé aux maires), celui-ci craint que cette privatisation de la FDJ (société offrant des jeux très proches des jeux de machine à sous des casinos) crée des « ravages », comme cela a été le cas en Allemagne et en Italie. Aussi, dans ses courriers, le groupe Barrière ne croit pas que le faible taux de redistribution (les possibilités de gain des joueurs) propre à la FDJ puisse freiner l’addiction aux jeux. Le groupe en appelle à un meilleur encadrement de la filière casinos pour de meilleures retombées économiques et sociales.
Toutefois, en ce qui concerne le projet d’ordonnance et les inquiétudes qu’il soulève, le ministère en charge du Budget (assurant la tutelle de FDJ) le qualifie de « texte équilibré ». Il justifie ce qualificatif par le fait que les pouvoirs publics impliqués dans son élaboration aient « travaillé à droit constant », et par le fait que plusieurs dispositions y ont été introduites « à la demande des casinotiers ». Parmi ces dispositions, on compte la fixation d’un nombre limite de terminaux (l’arbitrage à ce propos sera probablement rendu en fin d’été, et la tendance est actuellement pour une limite entre 4 et 8), ou encore le durcissement des contrôles au niveau des points de vente (avec la vérification de l’âge des joueurs ayant accès aux terminaux et l’installation de caméras). Comme autre disposition importante, le ministère du Budget rappelle que l’Autorité nationale des jeux (future autorité qui chapeautera toute l’industrie des jeux d’argent) aura une part dans le capital de nouvelle FDJ privatisée.
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