Après deux ans de fuite, Bacaloa, un arnaqueur de grande envergure a été finalement arrêté en Espagne après avoir sévi dans plusieurs casinos de la région de Cannes, de Cassis, de Marseille, de Lille et d’Enghien. Selon le verdict de son procès qui s’est tenu il y a quelques jours, ce dernier a été condamné à 18 mois de prison ferme avec une amende de 127 000 euros qu’il devra rembourser avec l’aide de ses complices qui avaient quant à eux été jugés il y a un an de cela.
Condamné pour escroquerie à la roulette anglaise
Connu sous l’appellation de Bacaloa, Carlos V de son vrai nom a été condamné il y a quelques jours de cela pour escroquerie à la roulette anglaise dans plusieurs casinos. Le stratagème mis en place pour mener à bien ses arnaques se nomme Colour up scan.
L’arnaque pour être un succès doit être effectuée en équipe et sous le mode dit bonneteau. Connue depuis les années 1920, cette stratégie consiste en quelque sorte à manipuler les jetons de couleurs dont chaque joueur au début d’une partie fixe lui-même leur valeur d’achat à la table, cette valeur varie généralement entre 5 et 100 euros.
Une fois la valeur des jetons fixée, il suffit d’un peu d’habilité de la part de l’arnaqueur principal et d’un peu d’aide se ses complices qui vont détourner l’attention du croupier en créant une bousculade ou en commandant une boisson afin de permettre à l’autre de se déplacer pour par exemple aller aux toilettes.
Le but de ce déplacement n’est nul autre que d’aller échanger avec un autre complice les jetons dérobés à la table de jeu. Les toilettes étant le seul endroit où les caméras sont interdites, il faut dire que c’est l’endroit idéal où se déroule généralement ce genre d’opération. Les nouveaux jetons obtenus, l’arnaqueur peut tranquillement revenir à la table de jeu et miser pour une partie, seulement, la valeur des jetons aura été multipliée par 20 fois leur valeur initiale.
Bacaloa ou Carlos V est connu comme étant le chef de cette équipe d’arnaqueur. Lors de son procès qui s’est déroulé au tribunal correctionnel de Pontoise, cet homme âgé de 50 ans et originaire de la République dominicaine a bel et bien admis son implication dans les affaires dont il était accusé, mais a nié avoir joué le rôle de chef de gang.
Dans sa déclaration, il affirme que son rôle à lui était de tromper la vigilance du croupier en fonction sur la table de jeu où ils avaient choisi d’opérer. Il continue en disant que le chef présumé de la bande serait un certain Penado qui quant à lui a pris la fuite depuis le début de l’affaire et qui serait l’organisateur des différents coups.
Carlos V estime que si ses complices actuellement en prison le désignent comme étant le chef de la bande, c’est par ce qu’ils espèrent avoir une réduction de peine. Toutefois, il faut reconnaitre que les plaintes de ce dernier ont trouvé écho dans les oreilles des jurés, car il semble que sa peine de prison ait été réduite bien que cela fut en grande partie à cause du fait que des preuves justifiantes de sa fonction de chef de bande ne soient pas assez suffisantes.
Bacaloa a reconnu avoir gagné entre 16 000 et 17 000 euros durant toutes leurs opérations. Il est important de préciser que le suspect a été arrêté en Espagne où il avait réussi à s’enfuir quelque temps après leur méfait. D’autres membres de la bande avaient quant à eux été jugés un an plus tôt et étaient déjà en train de purger leur peine.
Pour ce qui est du présumé chef de bande Bacalao, il devra au même titre que ses complices arrêtés participer au remboursement de la somme de 127 000 euros réclamé par l’établissement de jeu d’Enghien-les-Bains. Cette somme constitue un petit lot de consolation au préjudice que les arnaqueurs auraient commis lors de leur passage au cours du mois d’août 2018.
Les arnaqueurs se sont aventurés au-delà d’Enghien-les-Bains
En dehors du casino d’Enghien-les-Bains le groupe des arnaqueurs décrit dans ce texte s’est également aventuré dans les régions de Cannes, de Lille, de Marseille, de Lyon et même de Cassis. Toutefois, il faut noter que c’est en grande partie grâce à la vigilance des responsables de la surveillance du casino d’Enghien que ces derniers ont été démasqués et arrêtés.
En effet, c’est en visionnant les vidéos enregistrées par les caméras de surveillance que ces agents de sécurité se sont alors rendu compte de la supercherie qui s’était déroulée sous leur nez. L’équipe de voleurs avait été filmée à 7 reprises par les caméras de surveillance et le registre d’entrée de l’établissement de jeu estimait le nombre de leur visite entre le 2 avril et le 17 août 2018 à 32.
Du fait de la faible affluence des casinos des autres régions citées, les arnaqueurs n’ont pas réussi à emporter autant d’argent qu’à Enghien. Parmi tous les casinos victimes de leur arnaque, il y a le casino de Cassis qui réclame aux suspects la somme de 400 euros et le casino d’Enghien qui quant à lui réclame le montant de 127 300 euros de remboursement.
Pendant le procès de Carlos V, les avocats en charge de sa défense ont insisté sur le fait qu’il fallait plutôt s’en prendre au personnel de la sécurité des casinos, car le système de sécurité qu’il avait mis en place possédait de grandes failles. Ils ont également insisté sur le fait que si une mise à jour n’est pas faite, d’autres groupes d’escrocs ne tarderont pas à venir se remplir les poches dans les établissements concernés.
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