Condamné en décembre 2020 à payer 1,3 milliard de dollars à l’État du Kentucky, PokerStars qui continue de s’entêter vient d’être sommé par un juge de payer 100 millions de pénalités.
Collecter 100 millions pour l’État du Kentucky
PokerStars a été ces derniers temps sous les feux des projecteurs. D’abord en raison du partenariat qui lie la marque au joueur brésilien Neymar Jr. En effet, Neymar est passionné de ballon comme de poker. Une passion qui en a fait l’ambassadeur de la marque PokerStars qui le récompense à coup de millions d’euros. Alors que PokerStars se réjouissait déjà des retombées de cette collaboration avec la star du foot évoluant au PSG, l’issue de son procès à Kentucky a rendu cette joie éphémère.
C’est un juge du Kentucky qui a écourté le bonheur de PokerStars en statuant que l’État peut, sur les 1,3 milliard de dollars que le géant du poker en ligne était condamné à payer, commencer par collecter 100 millions de pénalités. PokerStars avait été condamné en décembre 2015 à verser une amende de 870 millions de dollars à l’État du Kentucky. Après avoir interjeté appel, la juridiction a conclu en décembre 2018 que ce n’est pas à l’État de réclamer cette somme au profit de ses citoyens. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, la Cour Suprême s’en mêle et finalement, c’est 1,3 milliard de dollars que doit payer PokerStars.
Condamné pour avoir opéré dans l’illégalité
Cette condamnation faisait suite, il faut le rappeler au fait que le leader du poker en ligne ait continué ses activités jusqu’en 2011 au Black Friday après l’adoption en 2006 de l’UIGEA, alors que d’autres opérateurs avaient jeté l’éponge. Certains États, parmi lesquels celui du Kentucky, se sont décidés alors à faire rembourser toutes les sommes perdues par leurs citoyens aux tables de poker en ligne. Si l’État de l’Illinois a perdu, celui du Kentucky a eu gain de cause et ne compte pas lâcher prise. De 290 millions de dollars qu’il revendiquait au départ comme perte de ses 34 000 habitants, il en est à percevoir 1,3 milliard aujourd’hui. Une sanction que Flutter Entertainment juge extrêmement élevée pour la faute.
Essayons d’abord de comprendre comment au lieu de 290 millions réclamé, l’État du Kentucky doit toucher 1,3 milliard. C’est un texte de loi de 1789 prévoyant le triplement d’indemnité qui fait gonfler l’ardoise d’abord à 870 millions. Nous sommes en décembre 2020, cinq ans après sa première condamnation, et PokerStars ne veut toujours pas ployer. Alors, des intérêts et des pénalités ont été rajoutés, ce qui a salé la facture déjà trop lourde. Une note que le site de poker en ligne devait régler au plus tard à la mi-mai 2021.
PokerStars paiera ou ne paiera-t-il pas ?
Mais seulement, en mars, Flutter Entertainment qui contrôle PokerStars a pris les devants, menaçant de porter l’affaire devant la Cour Suprême, « convaincu que tout montant finalement payé pour résoudre cette affaire ne constituera qu’une partie limitée du jugement rétabli ». Installé au Royaume-Uni, Flutter Entertainment est allé plus loin en arguant que les litiges pour dommages et intérêts comme ceux du Kentucky ne sont pas reconnus par la loi britannique. Ce qui signifie que PokerStars ne compte pas se plier à la décision de payer 1,3 milliard, surtout qu’il n’aura généré que 18 millions de dollars sur toute la période dite.
Pour Andy Beshear, gouverneur du Kentucky, il s’agit des « années d’actions irresponsables et criminelles ». Que PokerStars soit ainsi condamné à payer 1,3 milliard et surtout à verser 100 millions d’acomptes, c’est une victoire à célébrer même s’il reste convaincu que « cela ne suffira jamais à compenser les dommages causés aux familles du Kentucky et à l’État ». Mais finalement, PokerStars paiera ou ne paiera-t-il pas ?
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