Le Financial Times a récemment dévoilé que la fintech allemande Wirecard aurait effectué des transactions financières pour blanchir l’argent d’un groupe criminel italien, détenteur du casino en ligne CenturionBet. On estime à plus de 2 milliards de dollars le montant des actifs fictifs déclarés par la société. Le régulateur maltais des jeux de hasard (la MGA) a suspendu la licence du casino, tandis que la justice italienne a condamné à 11 ans de prison le directeur général de l’entreprise. Wirecard serait impliqué dans plusieurs autres scandales financiers. L’entreprise doit payer une amende 1,5 milliard de dollars aux autorités chinoises. Plusieurs dirigeants de la fintech allemande sont poursuivis pour des faits de fraudes massives. Depuis la découverte des fraudes, plus 68 personnes ont été mises aux arrêts.
Un casino dirigé par la mafia italienne
Selon le journal britannique Financial Times, la fintech allemande Wirecard aurait contribué au blanchiment d’argent d’un groupe mafieux italien propriétaire du casino CenturionBet.
Les informations dévoilées par le journal font savoir que le casino CenturionBet était une société contrôlée par la mafia italienne. Le casino menait ses activités sous la licence de l’autorité maltaise des jeux. Le directeur général du casino Francesco Martiradonna, un homme de 47 ans serait le fils d’un des dirigeants de la mafia. On estime à plusieurs millions d’euros le montant des transactions effectuées par Wirecard pour le compte de CenturionBet.
Les dirigeants de Wirecard ont fait savoir qu’ils n’étaient pas informés des liens mafieux que CenturionBet entretenait avec les groupes criminels. Pourtant, Wirecard avait la possibilité de s’informer sur son partenaire (CenturionBet Limited) lors de la signature du contrat.
Plus de 68 personnes arrêtées
En 2017, CenturionBet fut pénalisé par l’autorité maltaise des jeux (MGA) et sa licence fut retirée. Au courant de 2018, tous les revenus de CenturionBet ont été gelés par une décision de justice des tribunaux italiens. En 2019, le directeur général de ce casino en ligne a été condamné par ces mêmes tribunaux à 11 ans d’emprisonnement. Les tribunaux l’ont reconnu coupable d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent pour le compte d’une organisation criminelle (la Ndrangheta). Depuis le début des enquêtes, plus de 68 personnes ont été interpellées et condamnées par les autorités judiciaires.
La société était soupçonnée depuis longtemps d’effectuer des transactions illicites pour le compte de nombreuses sociétés de jeu, mais aucune poursuite n’avait été engagée.
Wirecard aurait déclaré plus de 2 milliards de dollars d’actifs fictifs
C’est au courant de 2017 que les autorités allemandes et maltaises se sont penchées sur la question. Au courant de 2019, c’est au tour de l’autorité de réglementation financière du Royaume-Uni de mener une enquête sur les transactions effectuées par la fintech allemande. Cela va donner lieu à la découverte et la révélation de nombreux scandales financiers qui accablent l’entreprise allemande. Ces derniers seront à l’origine de la faillite du groupe Wirecard AG.
Un article du Times a révélé que Wirecard aurait utilisé un grand nombre de casinos en ligne pour blanchir des fonds pour le compte du marché noir. Les autorités chinoises ont condamné l’entreprise à une amende de près de 1,5 milliard de dollars au courant de cette année.
En juin 2020, le cabinet d’audit Ernst & Young a évalué à plus de 2 milliards de dollars le montant des actifs fictifs enregistrés par l’entreprise lors de sa fermeture. Pourtant, l’entreprise était considérée deux ans plus tôt comme le leader allemand de la fintech, avec des actifs estimés à près de 25 millions de dollars, soit 22 milliards d’euros.
Les cadres de l’entreprise seraient impliqués dans les fraudes
Suite à la décision de justice délivrée par les tribunaux allemands, plusieurs cadres de l’entreprise ont été interpellés et emprisonnés. Le PDG du groupe Wirecard AG, Markus Braun, a été récemment mis aux arrêts. Il sera bientôt jugé pour des faits de fraudes massives. Le directeur des opérations de Wirecard, Jan Marsalek, est actuellement en cavale. Il est lui aussi poursuivi pour des faits de fraudes. Selon les révélations du journaliste d’investigation Bellingcat, Jan Marsalek se serait réfugié à Minks, la capitale biélorusse.
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