Vendée : le manque de personnel pousse un casino Joa des Pins à former lui-même ses employés

Aux Sables-d’Olonne, le casino des Pins est recrute et forme le personnel à travers une formation de type « maison ». Faisant face aux difficultés liées à la recherche de profils tels que les cuisiniers, serveurs et surtout les croupiers, cet établissement du groupe JOA veut compléter son effectif qui compte en principe environ 95 personnes. Au sujet des croupiers en particulier, bien que les salaires soient abordables, les conditions de travail flexibles et le régime de formation progressif, le nombre d’élèves croupiers (qui est de 4) reste insuffisant. Ce casino qui compte entre 350 000 et 400 000 entrées annuelles recherche toujours de potentiels candidats (2 ou 3 encore).

Un besoin pressant en termes de personnel au casino des Pins

L’exigence en termes de compétences pousse la direction du casino des Pins, établissement du groupe Joa, situé aux Sables-d’Olonne à procéder elle-même à la formation de ses employés. Les casinos sont des milieux qui ont toujours besoin de personnel. Cela permet de ne pas ressentir les difficultés liées au manque de main-d’œuvre à un certain moment. Dans cette volonté de vouloir faire de son personnel une équipe d’experts qualifiés, Jean Michel Launay, le directeur de cet établissement fait un petit récapitulatif.

Dans sa fiche d’expression des besoins, aucun poste n’est épargné. Du poste de croupier en passant par les autres (cuisiniers, agents d’entretien, serveurs), le déficit en termes de personnel se fait ressentir.

Depuis l’an 2002, année où Jean-Michel Launay a commencé à travailler pour ce casino, c’est la première fois qu’il assiste, dit-il à cette situation où il y a un déficit de 10 % sur les 95 postes réguliers. Même si par moment, cet établissement cumule des handicaps ou des défauts liés au manque de personnel, cette fois-ci, il lui faut d’autres personnes pour assurer le service de jour et de nuit et surtout des employés capables d’animer les salles de jeux…

Former de nouvelles recrues en interne…

Pour le travail de nuit ou du jour, pour les week-ends et les jours fériés, la finalité de la formation du personnel conduit à ceci : travailler lorsque les autres se divertissent.

Avant la crise sanitaire, le casino avait un turn-over (taux de renouvellement de personnel) radicalement bas. Pour le dire autrement, ce directeur précise qu’il était relativement préservé (ce taux). Mais vu que la crise a poussé à créer des moments de sécheresse, certains employés ont dû se lancer dans d’autres activités ou à embrasser d’autres projets de vie.

Ce sont ces différents départs qui sont actuellement difficiles à réhabiliter. Pour tenter de résoudre ce problème, le casino se permet de faire des compromis. Mais au fond, le directeur de l’établissement explique que ça donne plusieurs résultats différents en fonction du poste à pourvoir.

…Au niveau de la restauration

L’établissement garantit au moins un week-end de repos par mois aux employés et aménage aussi des horaires sans coupure. Bien qu’ils ne soient pas suffisants (ces horaires) pour marquer la différence dans le marché de la restauration, ce rythme paraît au moins soutenable pour une saison pleine activité.

…Et au niveau du recrutement des croupiers

Le recrutement des croupiers est une préoccupation fondamentale dans n’importe quel casino terrestre. C’est l’une des activités où le casino des Pins peine à recruter de nouveaux profils.

Dès lors, l’établissement opte pour une formation de type « maison » parce que la forme de recrutement effectuée selon les voies classiques ne permet pas de trouver facilement des personnes prêtes à l’emploi.

Dans un ton désespéré, Jean Michel Launay précise que l’école de formation des croupiers ne forme pas un nombre suffisant de personnes capables de se déployer dans tous les casinos où les besoins restent pressants ou actuels. Ils sont peu, ces candidats qui toquent aux portes de ces établissements pour brasser cartes et les jetons. Pourtant, le groupe Joa s’efforce à son niveau à mettre à l’aise son personnel.

Avec une somme de 1 700 euros bruts de salaire minimum pour les nouveaux employés, une majoration de nuit et une participation aux bénéfices, ce traitement paraît abordable selon le directeur de cet établissement. Mais malgré tout cela, ces offres restent peu attirantes.

À la question de savoir si la profession de croupier serait un métier trop méconnu, la réponse paraît affirmative. Selon Jean Michel Launay, c’est possible de dire oui parce que pour lui, exercer dans un secteur où l’argent est mis en jeu à tout moment ne donne pas forcément l’engouement aux uns et aux autres. À priori, il pense que beaucoup semblent croire que l’univers du casino est un secteur qui se caractérise par ses rites et ses mystères. Ou encore certains pensent qu’il s’agit d’un secteur toujours fascinant. Raison pour laquelle lorsqu’un candidat commence à travailler les cartes, il peut arriver qu’une lueur commence à se dessiner sur son visage.

Bouche-à-oreille

Le directeur du casino des Pins ajoute que la majorité des candidats qui se présentent dans son établissement pour travailler ou subir une formation ne sont pas contactés par voie de presse spécialisée ou à travers des petites annonces. Ils sont plutôt informés par un système de réseaux personnels (comme le bouche-à-oreille). Parmi les connaissances des employés de l’établissement, une personne en quête d’emploi, ou un candidat postulant pour un poste distinct peut être appelé à devenir croupier. Cela intervient bien évidemment après la proposition faite par l’établissement à ce candidat. Et là, dès son acceptation, la formation peut commencer.

La formation proposée est une formation qui commence à la base c’est-à-dire à partir de zéro, déclare Jean-Michel Launay. Pour lui, cela permet de fournir un effort pour effectivement prendre le taureau par les cornes et former valablement le candidat.

En ce moment, son établissement forme 4 élèves croupiers. Néanmoins, un besoin de 2 ou 3 personnes se fait encore ressentir… Ces 4 élèves sont formés par des croupiers professionnels du casino même. Ils sont tenus d’enseigner à ces derniers, toutes les différentes règles de jeu disponibles dans le portefeuille des offres du casino. Ils doivent surtout les apprendre à se familiariser avec la manipulation du matériel de travail.

Valeurs fondamentales pour devenir croupier

Dans ce processus de formation, le savoir-être est d’une valeur énorme. C’est une source identitaire qui caractérise toute personne qui s’engage à travailler pour le Casino des Pins. En termes simples, si le candidat est ouvert d’esprit et s’il parvient à mieux s’exprimer en face des joueurs, il sera très à l’aise à ce poste, souligne Jean Michel Launay.

Pour tous ceux qui voudraient bien tenter leur chance aux côtés de cet établissement, hormis ces qualités morales intrinsèques propres au futur croupier, il doit aussi satisfaire aux exigences légales. Il doit en effet avoir un casier judiciaire propre, justifier d’une inscription sur les listes électorales et avoir subi une enquête de moralité.

Phase pratique

Après 2 semaines de formation et d’encadrement, le casino peut déployer ses nouveaux croupiers sur les jeux les plus simples. Cela ne change en rien ce côté progressif de la formation dans la mesure où il faut toujours trouver un cadre pour mettre le nouveau croupier en confiance avant qu’il ne s’engage à travailler sur les jeux plus complexes.

Ainsi, le vendredi 13 mai était un jour consacré aux croupiers professionnels pour s’exercer sur le jeu Ultimate Texas Hold’em Poker. Cette variante du poker a donc donné l’occasion aux nouveaux élèves croupiers de s’imprégner des règles de ce jeu. Cela a ainsi ajouté une corde à leur arc. C’était d’ailleurs une occasion très importante qui reste loin d’être inutile pour un établissement qui compte entre 350 000 et 400 000 entrées annuelles.

À propos du Casino JOA des Sables-d’Olonne Les Pins