Voilà déjà deux ans que le gouvernement britannique a entrepris de réviser sa loi sur les jeux de hasard. Il y a quelques jours de cela, les législateurs ont énoncé d’importants changements qui devront être inclus dans le prochain livre blanc. Ces changements concernent entre autres l’interdiction des parrainages des clubs de Premier League et l’imposition des prélèvements obligatoires à tous les opérateurs sous licence. Ils ont été nombreux à acclamer cette initiative, malheureusement, le DCMS (département de la culture, des médias et des sports) s’est rétracté et ne se sent plus désormais capable d’assurer les changements attendus, ce qui n’a pas manqué d’attirer une foudre des militants antijeu et de certains députés du pays.
Des changements qui ne font pas l’unanimité
C’est en 2020 que les législateurs ont annoncé une nouvelle réforme du secteur des jeux d’argent et de hasard en Grande-Bretagne. À la suite de cette annonce, de nombreux débats sont nés autour du sujet et faisaient état d’importants changements attendus dans le prochain livre blanc sur les jeux du pays.
Les changements prévus concernaient entre autres une proposition de loi visant à supprimer les parrainages sportifs. Toujours à titre de proposition de loi, les prélèvements obligatoires devaient être appliqués à tous les opérateurs locaux.
Malheureusement pour les législateurs, il n’y a que les groupes antijeu qui ont bien accueilli les nouveaux changements. Les piliers de l’industrie craignent quant à eux des conséquences désastreuses sur leur activité en particulier et dans le secteur en général.
GambleAware, le programme de soutien au jeu du Royaume-Uni milite pour un prélèvement obligatoire auprès de tous les fournisseurs sous licence britannique. D’après l’organisme, lorsque les contributions sont volontaires, les opérateurs ne se sentent pas responsables de contribuer.
Pour rendre plus claire la situation actuelle, quatre grands opérateurs des jeux d’argent de la juridiction ont fait la promesse de contribuer à hauteur de 1 % de leur chiffre d’affaires chaque année. Ce geste volontaire n’a pas pour autant encouragé les autres acteurs à faire pareil.
Dans le cadre des changements attendus, le gouvernement a proposé d’inclure dans la réforme un prélèvement obligatoire de 1 % du revenu brut de chaque opérateur. En attendant que cette proposition entre en vigueur, les opérateurs ont actuellement le choix de contribuer une somme à hauteur de 0,01 % de leur chiffre d’affaires.
Comme précisé par les autorités locales, l’argent récolté servira aux associations qui s’occupent des personnes problématiques et dépendantes aux jeux de hasard. Toujours dans une optique de protection des personnes vulnérables, le DCMS (département de la culture, des médias et des sports) a lui aussi émis une interdiction concernant les parrainages sportifs et plus précisément les parrainages des maillots des équipes qui participent au Premier League.
Face à cette interdiction, certains responsables pensent que cela pourrait avoir des conséquences négatives sur les clubs qui participent financièrement à l’organisation du championnat. Par la suite, le DCMS a annoncé que cette interdiction devra être limitée.
La nouvelle des nouveaux changements attendus fait suite à plusieurs études qui ont démontré que des lois strictes auront l’effet inverse à ce que les autorités recherchent. En d’autres termes, elles ne feront qu’accroitre le taux de jeu illégal sur le marché noir. Les changements importants attendus font également suite à de nombreux rapports prouvant que les dirigeants de jeux de hasard font pression sur les autorités fiscales.
En ce qui concerne le nouveau livre blanc tant attendu dans le pays, beaucoup s’attendaient à ce qu’il soit publié au mois de mai dernier. Malheureusement, les législateurs ont trouvé bon de repousser cette date de quelques semaines supplémentaires afin de reconsidérer les nouvelles propositions énoncées un peu plus haut.
Les députés et les militants antijeu mécontent
Comme précisé un peu plus haut, ils ont été nombreux à soutenir les projets d’imposer un prélèvement obligatoire aux opérateurs britanniques et d’interdire les parrainages des équipes de premier league. Malheureusement, le DCMS a annoncé ne plus être apte à aller jusqu’au bout de sa décision.
Cette nouvelle a fait beaucoup de mécontents parmi lesquels les groupes antijeu et les députés du pays. En ce qui concerne les députés, ils sont deux à être convaincus de la nécessité de ces lois. Il s’agit de Lain Duncan Smith, un député de longue date et Caroline Harris, présidente du groupe parlementaire Multipartite.
D’après ce duo, la suppression des changements envisagés conduira très probablement à une réforme infructueuse. Pour éviter d’en arriver là, les deux personnages ont exprimé leur volonté de s’opposer au gouvernement à ce sujet et si le parlement insiste à continuer sur cette voix, Duncan et Harris ont affirmé qu’ils préfèrent quitter leur fonction.
Actuellement au Royaume-Uni, c’est 0,2 % des joueurs britanniques qui sont compulsifs et présentent des dépendances. 409 citoyens se suicident chaque année à cause des problèmes de jeu. C’est pour réduire ces chiffres et lutter contre d’autres méfaits du jeu que les législateurs ont entrepris il y a deux ans de cela le projet de renouveler la loi sur les jeux en vigueur dans le pays. À titre de rappel, la dernière modification date d’il y a 16 ans de cela, il était donc grand temps que les choses bougent.
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