Un projet de construction d’un complexe casinotier de 43 millions de dollars fait polémique en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Des personnalités du pays dénoncent le conflit d’intérêts d’avec le régulateur (qui est investisseur), ainsi que la faiblesse des infrastructures du pays. Pour l’entreprise Paga Hill, ce projet aura plutôt un impact positif sur le plan touristique et économique.
Un projet pointé du doigt
La Papouasie-Nouvelle-Guinée, pays situé en Océanie, va bientôt accueillir un casino digne de ce nom. Il s’agira précisément d’un complexe casinotier de style Las Vegas, comprenant, comme c’est souvent le cas pour ce genre d’infrastructure, un hôtel, des boutiques de supermarché, une salle de cinéma. Le complexe sera construit conjointement par Paga Hill Development Corporation, et le régulateur national du jeu de hasard National Gaming Control Board – NGCB-, pour un montant total de 43 millions de dollars.
Aussi intéressante que cette idée puisse paraître, elle a connu bien des critiques dans le pays. Des critiques provenant de la part de Transparency International. Peter Aitsi, le représentant résidant de l’ONG en Papouasie-Nouvelle-Guinée déclare que l’expérience a montré que ce genre de projet contribue à l’entrée des habitudes de pari dans les sociétés où il s’intègre. De plus, il estime que la position du NGCB, le régulateur, est problématique, vu qu’il a des intérêts dans le projet casinotier en tant qu’investisseur. Pour le représentant de Transparency, le rôle du régulateur est d’arbitrer le jeu dans le marché du jeu de hasard dans le pays, et non de « courir derrière les joueurs ».
Paga Hill rejette les critiques d’un revers de la main
Paul Barker dénonce aussi le projet casinotier. Paul Barker est le directeur de l’Institute of National Affaires, un cabinet de réflexion indépendant qui a analysé le projet. La conclusion de l’institut est claire : la Papouasie-Nouvelle-Guinée n’a ni la capacité ni les infrastructures nécessaires pour gérer ce type de projet avec les nouvelles problématiques qui sont apparues dans le domaine du jeu de hasard au cours de ces dernières années. Pour Paul Barker, le complexe casinotier va rendre de nombreuses personnes addictes, au grand damne de revenus personnels déjà insuffisants enregistrés dans le pays. Pour lui, si même l’Australie, l’un des pays les plus nantis en termes d’infrastructure et de législation destinés à réguler le jeu de hasard, fait partie des pays où l’on compte le plus grand taux d’addiction, alors combien de fois la Papouasie-Nouvelle-Guinée ? Selon P. Barker, le projet du Paga Hill en collaboration avec le régulateur NGCB ne va faire qu’aggraver les choses, vu qu’il n’y a ni loi, ni sanction, ni éducation, ni gouvernance capable de contrôler et de réguler les opérations de jeu de hasard dans le pays. Il trouve qu’il est hautement « impropre » pour un régulateur de jeu de hasard d’être investisseur dans un projet casinotier.
Mais, toutes ces critiques n’engagent que leurs auteurs. Paga Hill de son côté trouve que ce projet est une bonne chose pour le pays. Selon George Hallit, un responsable de la société, ce projet casinotier générera des milliers d’emplois directs et indirects. De plus, il estime que ce projet sera un aimant international à touristes ; ce qui est important pour ce pays dont les visites étrangères sont composées de 1/3 de touristes seulement.
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