Ce jeudi 9 janvier, des salariés d’un complexe hôtelier et casino à Phnom Penh ont entamé une grève générale. Plus de 2 000 personnes se sont installées en face de l’un des bâtiments de NagaWorld afin de demander de meilleures conditions de travail.
Une mobilisation qui secoue le secteur du jeu
Un salaire correct et des conditions de travail conformes à la réglementation en vigueur sont les exigences des employés de NagaWorld, un établissement populaire installé à Phnom Penh. Au Cambodge, le marché des jeux d’argent s’accroît au fil des années et génère des revenus conséquents aux casinotiers et au gouvernement. Face à cette forte croissance, et notamment pour le groupe NagaCorp avec un bond de 20 % en 2018, le secteur subit une image controversée face à la recrudescence des pratiques illégales. Avec des profits toujours en hausse, les employés du site veulent également en profiter. De ce fait, bon nombre d’entre eux ont décidé d’enclencher une manifestation pour leurs droits et leur salaire. Au cœur du rassemblement, une centaine de salariés brandissent des affiches et pancartes devant le seul complexe licencié de la ville.
Dans le milieu, NagaWorld est un établissement qui enregistre des millions de visiteurs chaque année. La majeure partie de sa clientèle est chinoise, surtout des parieurs venus dépenser beaucoup d’argent. En termes de revenus, l’endroit génère près de 390 millions de dollars de bénéfices. Selon Molika, une employée qui travaille au sein de la structure depuis 10 ans, la requête des employés touche principalement les salaires qui devraient être réévalués compte tenu des profits de l’entreprise. Outre cette demande, les grévistes souhaitent aussi le respect des droits syndicaux et du travail. Ce n’est pas la première fois que les employés descendent dans les rues pour solliciter l’attention du casinotier. En septembre dernier, la présidente de syndicat, Chhim Sithar, a été mise à pied à cause d’une campagne qu’elle a menée dans le cadre de l’augmentation du salaire de 8 600 salariés. Les manifestants souhaitent sa réintégration au sein de la société. Dans cette grève, le responsable de programme pour l’ONG Central, Kun Tharo, est présent et fait office de simple observateur. Il estime que le gouvernement devrait facilement trouver une issue afin de résoudre ce problème. Il ajoute également que ces travailleurs ont suivi toutes les procédures légales pour exercer leur droit de grève.
Les manifestants comptent poursuivre cette grève jusqu’à ce que leur demande soit entendue, soit un salaire de 300 dollars par mois pour les employés de l’hôtel et 500 dollars par mois du côté du casino.
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