Les machines à sous et les Italiens entretiennent une vraie histoire d’amour. À voir les chiffres générés par les bandits manchots, il s’agirait bien plus d’un problème social qui commence à prendre de l’ampleur avec la crise économique. Les Italiens ont dépensé 95 milliards d’euros de mises sur ces machines à sous l’année dernière. Pour l’État, cependant, c’est un vrai jackpot, car il a pu encaisser 10 milliards d’euros en recettes fiscales.
La tentation est grande suite à la crise économique
Que ce soit du côté de l’État ou de la population, les jeux de hasard ont été une vraie tentation dont l’objectif est unique : gagner beaucoup d’argent, en peu de temps. En seulement 10 ans, les mises enregistrées se sont presque multipliées par 3. Les chiffres de 2006 ont révélé que les Italiens ne dépensaient que 35 milliards d’euros. Dix ans après, c’est-à-dire en 2016, ce chiffre est passé à 95 milliards. Pour comprendre l’ampleur, il faut savoir que cela représente 4,7 % du PIB de l’Italie. Ce qui est assez important. Cela représente bien plus que les chiffres d’affaires générés par de grandes sociétés multinationales comme Boeing ou encore le géant Amazon.
Il faut dire qu’il n’est pas très difficile de trouver une machine à sous en Italie. Elles sont un peu partout, avec un accès libre dans les restaurants, chez les buralistes ou encore dans les bars et dans bien d’autres endroits. D’après les statistiques recueillies, il y aurait environ plus de 414 000 machines dans tout le pays, cela fait bien plus que dans d’autres pays comme l’Allemagne et les États-Unis qui abritent pourtant les plus grands casinos du monde. L’État a cédé ainsi à ses désirs de trouver une manière de remplir assez vite sa caisse en misant sur le développement des jeux de hasard.
C’est durant le gouvernement Berlusconi que cette décision a été prise pour éviter d’augmenter les impôts. Il avait décidé également de les consacrer en 2009 à la réhabilitation du pays après le séisme de l’Aquila. Mais de bout en bout, la population et l’État ont pris goût à ce moyen facile de rentrée d’argent. Pourtant il y a 15 ans, les Italiens ne dépensaient que très peu. La part de la machine à sous n’était que de 18 % sur un chiffre d’affaires total de 17 milliards.
Un vrai jackpot pour les propriétaires des concessions d’exploitations
Au final, les vrais gagnants dans l’histoire ne sont autres que les propriétaires des concessions d’exploitations qui encaissent en moyenne chaque année 15 milliards d’euros de bénéfice. Pourtant dans ce secteur, le blanchiment d’argent est aussi une pratique courante, sans compter l’insertion de la mafia. Le problème de l’évasion fiscale vient également assombrir le secteur des jeux en Italie. Les jeux de hasard profitent aussi d’une baisse de la taxation avec seulement 5,5 % et 17,5 % pour les machines à sous. Il est plus intéressant d’investir dans ce secteur, côté fiscalité, que dans les produits de premières nécessités qui paient jusqu’à 22 % de taxes.
Des associations de consommateurs dénoncent cette liberté excessive offerte aux jeux de hasard et aux machines à sous. Des mesures ont été déjà prises dans quelques régions qui ont interdit la mise en place de machines à sous et des espaces de jeux à moins de 500 mètres des établissements sensibles comme les écoles. Un décret serait prévu d’ici la fin du mois d’avril pour réduire le nombre de ces salles de jeux. Toutefois, il reste à savoir si l’État souhaite voir ses caisses vides.
Laisser un commentaire