En cette période de déconfinement, le rapport de l’ARJEL sur l’industrie des jeux et paris en ligne présente des chiffres positifs pour le premier trimestre : 21,8 % de croissance globale en rythme annuel. C’est le segment du poker, boosté par le confinement, qui contribue le plus à cette hausse. Malgré l’arrêt du championnat de football, le segment des paris sportifs résiste assez bien, tout comme ceux des paris hippiques et autres jeux d’argent. Néanmoins, le régulateur annonce que c’est à partir du trimestre 2 de l’année que les conséquences économiques de la crise impacteront les chiffres.
Le poker connaît une hausse historique sur le marché français (« grâce » au confinement)
Avec le déconfinement progressif et la sortie de la crise sanitaire qui s’amorce, il est peut-être temps de faire le bilan économique de la période de confinement. D’ailleurs, les chiffres du premier trimestre 2020 dans le secteur de l’i-Gaming viennent de façon surprenante s’opposer à la morosité actuelle.
Au 31 mars, le secteur des jeux et paris en ligne enregistrait un revenu brut de 435 millions d’euros. Ce solde représente la différence entre les entrées générées par l’activité de jeu moins les différents gains reversés aux joueurs. Il s’agit d’une augmentation de 21,8 % en rythme annuel. Cette performance record s’explique par les très bons chiffres sur le segment Poker. Avec sa version Texas Hold’em qui représente la quasi-totalité des parties, il représente 23 % du revenu brut du secteur. Avec un montant de 98 millions d’euros, la hausse est de 44 % par rapport au premier trimestre 2019, la plus forte hausse jamais enregistrée. Selon le rapport publié par l’ARJEL, cette forte augmentation est largement due au confinement.
En effet, 30 % du revenu trimestriel sur le segment poker, a été collecté dans les deux dernières semaines du mois de mars. Le confinement ayant débuté le 17 mars, le lien est évident ; les leaders du marché, comme Winamax ou Pokerstars, ont su tirer profit de la situation, notamment en offrant la possibilité aux joueurs d’organiser des tournois privés entre amis. Ainsi, le nombre de comptes connectés chaque semaine était en moyenne de 384 000.
Les jeux d’argent et les paris hippiques sont aussi en forte hausse
Le rapport de l’ARJEL présente aussi les chiffres du premier trimestre pour les jeux d’argent et les paris hippiques. Même si l’on n’y enregistre pas la même poussée que pour le Poker, l’on note de la croissance dans les 2 segments. Le total des paris effectués sur les courses hippiques est de 300 millions d’euros pour les 3 premiers mois de l’année, soit une hausse de 10 % en rythme annuel. C’est aussi un record, le plus gros volume trimestriel de paris hippiques enregistré en 7 ans.
Le revenu brut a lui aussi augmenté de 10 %, pour s’établir à 74 millions d’euros. Il faut noter ici la contribution du Ministère de l’Agriculture. Après la suspension des courses hippiques dans l’Hexagone le 17 mars, le ministère de l’Agriculture a veillé à ajouter plusieurs autres courses internationales dans la liste des marchés autorisés pour les paris. Cette mesure visait à soutenir les opérateurs du secteur. Le segment des jeux d’argent génère un revenu de 28 millions d’euros, en hausse de 21,7 %.
Malgré l’arrêt des championnats de football, le secteur du pari sportif a résisté
Le segment des paris sportifs du marché français des jeux en ligne, sans réaliser des chiffres extraordinaires, se porte mieux que ce que l’on aurait pu imaginer. En effet, la crise sanitaire liée au COVID-19 a poussé la quasi-totalité des fédérations européennes à suspendre leurs championnats. La ligue 1 en France s’est arrêtée le 13 mars. Le football étant le sport roi, l’on s’attendait naturellement à un important impact négatif de son arrêt. Pourtant, le pari sportif représente toujours 60 % des 435 millions d’euros de revenu brut dans le secteur des jeux et paris en ligne.
L’on observe donc une baisse d’à peine 2 % par rapport à 2019 pour ce ratio. Le revenu en valeur absolue est en augmentation de 18 % à 263 millions. Paradoxalement, le volume des paris sportifs a chuté de 4 % à 1 milliard 220 millions, malgré une augmentation des paris sur le tennis et le basket-ball. C’est naturellement les deux dernières semaines du mois de mars qui ont pesé sur la croissance de ce segment, avec l’arrêt des championnats. Le nombre de comptes actifs a chuté de 655 000 en moyenne sur le trimestre à 220 000 les 2 dernières semaines.
L’ARJEL affirme d’ailleurs que l’impact du coronavirus se fera vraiment ressentir dans le trimestre 2 et le suivant. Cela est d’autant plus probable que le 29 avril, contrairement aux autres grands championnats européens, la France a décidé de mettre un terme définitif à sa saison de football pour la Ligue 1 et la Ligue 2.
De façon globale, le rapport de l’ARJEL présente des performances satisfaisantes pour le premier trimestre 2020. Mais le régulateur prévient : c’est à partir du trimestre 2 de l’année que l’impact réel de la crise sanitaire apparaitra dans les chiffres de l’industrie des jeux et paris en ligne.
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