La Pologne a publié, par l’intermédiaire de son bureau de l’audit, un rapport qui montre que le jeu de hasard illégal domine l’industrie dudit jeu. Les opérateurs illégaux détiennent 51 % des parts de marché. Devant ce constat, ledit bureau a recommandé d’attribuer plus de prérogatives au Ministère des Finances pour lutter plus efficacement contre le jeu illégal dans le pays.
Le jeu illégal toujours fortement présent en Pologne
Les autorités polonaises essaient de comprendre pourquoi l’industrie du jeu de hasard affiche un bilan paradoxal et des plus déplaisants. En effet, le rapport de la Polish Supreme Audit Office (NIK), le bureau national d’audit polonais, présente des chiffres sur une feuille qui en dit long sur le travail qu’il reste à faire pour contrôler complètement cette industrie. Des recommandations ont même été faites à ce sujet.
Le bureau national d’audit a fait la remarque selon laquelle le jeu illégal a toujours plus d’influence que le jeu légal, c’est-à-dire, celui opéré par les opérateurs légaux de jeu de hasard.
Il faut savoir que le système du jeu de hasard en Pologne subit des changements depuis quelques années. Après l’entrée en vigueur de la loi de modification portant sur le jeu de hasard le premier avril 2017, on a noté une diminution du nombre d’opérateurs de jeu de hasard dans le pays. Et pour cause, cette modification législative a eu pour effet une augmentation de la taxe de 12 %. Cette modification a aussi permis la consécration de Totalisator Sportowy comme le seul opérateur public habilité à se déployer sur le marché du jeu de hasard en ligne. En substance, ce sont donc 14 opérateurs qui ont soit quitté officiellement le marché, soit ils ont été mis sur la liste noire des autorités. On peut citer à ce titre bet365, Unibet et William Hill, entre autres bien évidemment.
Mais, du côté du gouvernement, cette loi a conduit logiquement à l’augmentation des revenus issus des impôts et taxes. Elle a fait passer la balance de 1,64 milliard de PLN (ou zloty) en 2017, à 1,9 milliard de PLN en 2018. Après la mise en place de la liste noire en 2017, au 26 août 2019, on compte 7 140 noms de domaines sur cette dernière.
Le NIK plaide pour un ministère des Finances avec plus de prérogatives
Selon le bureau de l’audit, la liste noire du gouvernement n’a pas l’effet escompté. En effet, dans le rapport que l’organisme a rendu public, on peut voir que l’ensemble de l’industrie légale et illégale a généré une mise générale de 7,9 milliards de PLN en 2018. Dans ce montant, seuls 3,88 milliards de PLN proviennent des opérateurs détenant légalement une licence d’autorisation dans le pays. Ce chiffre ne doit pas cacher le fait que c’est une progression de 600 % !
De l’autre côté, l’industrie illégale n’a augmenté que de 42 %. Toutefois, il faut bien se rendre compte de ce que les opérateurs non licenciés ont récolté 4,01 milliards de PLN. Ce qui correspond à une part de marché de 51 %. En bref, le marché du jeu de hasard est dominé par les opérateurs illégaux.
Pour la NIK, cette avancée du jeu illégal dans le pays est tout simplement la résultante de la faible intervention des services de télécommunication dans la lutte contre les opérateurs illégaux. Pour le bureau national de l’audit, la liste noire qui a été instituée n’est pas suivie par des actes de blocages des noms de domaines listés. Il relève même que les opérateurs illégaux sont connus pour leur ruse, qui consiste à changer de nom de domaine.
Au vu de tout cela, le bureau de l’audit pense qu’il faudrait davantage renforcer le Ministère des Finances pour muscler la lutte contre le jeu illégal. Cette mesure sera aussi adoptée pour la protection des joueurs polonais.
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