Via le décret n°10467, le président brésilien Jair Bolsonaro a récemment pris la grande décision de faire privatiser les paris sportifs dans son pays. Cette décision stratégique vise à retenir l’argent des parieurs brésiliens au sein de l’économie locale du pays, surtout dans le contexte économique actuel fragilisé par la pandémie meurtrière du coronavirus.
Cette décision apporte son lot de grands changements dans l’industrie du jeu brésilien en matière de réglementation. Pour ce qu’il en sera, c’est au ministère brésilien de l’Économie et à la Banque Nationale pour le Développement Economique et Social (BNDES) que reviendra la lourde tâche de gérer la mise en place de ce décret, mais aussi de veiller au bon fonctionnement des choses. Cette loi qui avait déjà été promulguée en 2018 par l’ancien président Michel Temer prévoit cependant que les paris sportifs doivent intégrer le portefeuille du Programme de Partenariat d’Investissement (PPI) du pays.
Une décision stratégique d’un point de vue économique
Le président brésilien Jair Bolsonaro vient de décider de légaliser les paris sportifs dans le pays via un décret. En signant ce décret, le président brésilien et son gouvernement y voient un moyen de soutenir l’activité économique du pays grandement touchée et fragilisée par la pandémie du coronavirus.
En effet, ce décret prévoit que l’industrie des paris sportifs sera désormais intégrée au portefeuille du Programme de Partenariat d’Investissements (PPI) du pays.
Il faut cependant rappeler que le PPI consiste en une stratégie mise en place sous l’ex-président Michel Temer en 2016. Cette stratégie visait principalement à redynamiser l’économie brésilienne à travers des restructurations sociales et infrastructurelles au sein du pays, notamment via un système de privatisations massives de certaines entreprises contrôlées par l’État.
Le financement pour restructurer ces infrastructures proviendrait alors en majeure partie des investisseurs privés souhaitant les acquérir, mais aussi d’un fond mis en place par le gouvernement.
En intégrant l’industrie des paris sportifs au portefeuille des PPI, l’actuel président brésilien veut ainsi essayer de réduire le très mauvais impact de la pandémie du coronavirus sur l’économie de ce pays. À cet effet, les chiffres officiels du rapport économique brésilien font d’ailleurs état d’une chute de 1,5 % de la croissance au premier trimestre de cette année.
Ainsi, le PPI va permettre aux opérateurs de paris sportifs privés de proposer leurs différentes options de jeux aux parieurs locaux.
Comme l’a si bien rappelé la secrétaire spéciale du PPI Martha Seillier, le portefeuille de ce programme compte à ce jour 158 projets privatisés répartis dans environ 13 domaines politiques.
Un fonctionnement bien établi
Un autre volet et non des moindres à ne pas négliger dans ce décret du président brésilien, c’est celui de la gestion et de la réglementation, voire du fonctionnement de ce système de privatisation des paris sportifs intégré au PPI.
L’on sait déjà que les paris sportifs devront être soumis au même cadre que celui des services publics de loterie. Ce sera donc un système de paris à cotes fixes.
Deux institutions seront en charge de coordonner, de suivre, de gérer et de développer la mise en place de ce décret. Il s’agira notamment du ministère de l’Économie et de la Banque Nationale pour le Développement Economique et Social (BNDES).
Pour ce qui est du ministère en charge de l’Économie brésilienne, il aura pour principal rôle de coordonner les projets, les enquêtes ou encore les études qui participeront à la réussite des entreprises de paris sportifs. Le ministère devra également s’assurer du bon déroulement des différents processus de privatisation.
De son côté, la BNDES aura la responsabilité d’exécuter et de superviser tout le processus de privatisation. Elle devra également soumettre des mises à jour régulières sur l’avancement de ce processus de privatisation auprès de la présidence de la république.
Tous les opérateurs de paris sportifs souhaitant accéder à l’industrie du jeu brésilien devront soumettre leur candidature auprès de ces deux organes qui seront chargés de procéder aux sélections selon des critères bien précis.
Le secrétaire à la Politique Publique à la Planification et à l’Énergie (SECAP) a annoncé que pas moins de 30 licences seront autorisées, ce qui serait une bonne chose pour le secteur du jeu dans le pays.
Un décret plutôt avantageux pour les Brésiliens
L’établissement d’un marché de paris réglementés dans le pays vise principalement deux objectifs selon les autorités.
Premièrement, il s’agit de conserver les recettes issues de l’activité des parieurs au sein de l’économie brésilienne, ceci afin de renflouer un peu plus les caisses de l’État.
En effet, les statistiques estiment que plus de 1,4 milliard de dollars sont dépensés chaque année par les parieurs brésiliens sur les sites de jeu offshore. Une manne financière dont le gouvernement de Rio de Janeiro ne veut plus se priver, surtout en ce moment.
Pour ce qui est du deuxième objectif majeur derrière ce décret, il s’agit de rassurer les parieurs et les opérateurs de paris qui seront soumis à une licence locale.
Les parieurs pourront ainsi être plus sûrs en effectuant leurs paris chez un opérateur local, et les opérateurs pour leur part seront confiants du fait des lois et réglementations du pays qui les protègent.
Laisser un commentaire