Selon une enquête sur la prévalence du jeu au Nouveau-Brunswick de 2014, un joueur de loterie vidéo sur cinq présente un risque modéré ou élevé de dépendance. L’année dernière, ces appareils ont rapporté des millions de dollars aux opérateurs, de quoi booster leur exploitation.
Une addiction à ne pas prendre à la légère
Contrairement aux ventes de billets de loto, la loterie vidéo génère des bénéfices assez conséquents à hauteur de 138 millions de dollars en 2017 au Nouveau-Brunswick. Devenus de plus en plus populaires, ces appareils engendrent souvent des problèmes de dépendance grave qui peuvent faire basculer une vie. D’après une ancienne joueuse compulsive, elle ne vivait que pour jouer en oubliant toutes les activités courantes de la vie quotidienne. Cette résidence de Sainte-Irénée a perdu au moins 20 000 $ dans les appareils de loterie vidéo. Cette dépendance a provoqué un sentiment de solitude et d’éloignement sortant la personne de la réalité. Bon nombre d’entre eux sont suivis au Centre de traitement de la dépendance de Moncton. Serge Bourque, l’un des responsables, a accompagné plusieurs accros au jeu tout au long de sa carrière. Il confirme que la loterie vidéo reste la principale cause du jeu compulsif.
Le sondage financé par le ministère de la Santé a révélé que les appareils de loterie vidéo sont considérés comme problématiques et extrêmement préoccupants. Du côté des utilisateurs, on dénombre 87 % de problème de dépendance au jeu. À la différence des billets de loterie ou des tickets à gratter, ces outils servent uniquement à rendre addict. Par ailleurs, ils sont facilement accessibles dans les bars, les établissements Coasters et les casinos du Nouveau-Brunswick. Vu que ces machines n’acceptent plus les pièces de monnaie, chacune rapporte en moyenne 1 300 $ de profits par semaine.
Des machines très rentables
Cette année, Loto Atlantique a versé 128 millions de dollars dans les caisses du Nouveau-Brunswick. Le professeur de comptabilité et de fiscalité à l’Université de Moncton, Egbert McGraw, a estimé que les recettes de la loterie dans une province telle que le Nouveau-Brunswick sont nécessaires en raison d’une dette qui dépasse les 14 milliards de dollars. Il affirme que la loterie apporte tout de même un point positif sur le plan fiscal. Néanmoins, le grand perdant reste uniquement le joueur qui dépense. D’un autre côté, la prévention du jeu compulsif et les traitements sont insuffisants. Sur les 128 millions de bénéfices, seul 1 million est destiné à la lutte contre l’addiction. De quoi se poser des questions sur la vraie contribution du gouvernement face à ce fléau !
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