Crown Resorts est un établissement de jeu exerçant au bord de la mer de Sydney (Australie). Après avoir été accusé l’année dernière de blanchiment d’argent et de transaction criminelle, le casino avait été interdit d’exercer pendant plus d’un an. Ce n’est que dernièrement qu’il a reçu une approbation provisoire du régulateur local lui permettant d’ouvrir de nouveau ses portes. Cette réouverture est conditionnée par de nouvelles règles qui devront être scrupuleusement respectées par l’établissement de jeu. Ce dernier, qui s’est d’ailleurs engagé à les respecter, a tenu à prouver sa bonne foi en procédant à un remaniement du personnel. Désormais, c’est Blackstone qui devra gérer le célèbre complexe de jeu Crown Resorts après avoir été approuvé pour une licence par les régulateurs du pays, dont l’ILGA et la Cour suprême.
Une longue période de tourmente
Il y a un peu plus d’un an de cela, la société Crown Resorts avait été accusée de blanchiment d’argent dans son établissement de Barangaroo à Sydney. Suite à cette accusation, la NSW Independent Liquor and Gaming Authority (ILGA) qui est l’organisme de contrôle du secteur des jeux du pays avait ordonné une enquête pour attester de la véracité des faits.
En attendant le résultat de l’enquête, l’établissement avait obtenu une ordonnance du régulateur l’obligeant à fermer ses portes jusqu’à nouvel ordre. Il n’y avait que le casino qui était concerné par cette ordonnance. Les bars et les restaurants de la tour Barangaroo à Sydney ont continué à tourner comme si de rien n’était.
Après une longue période de tourment, les dirigeants du casino ont obtenu il y a très peu de cela une approbation provisoire du régulateur cité plus haut leur permettant de relancer de nouveau les activités. Bien que l’enquête soit toujours en cours, le régulateur a donné une période de 18 mois à 2 ans pour prouver sa bonne foi.
Cette réouverture est bien évidemment accompagnée de nouvelles règles d’exploitation imposées par le régulateur. Désormais, le luxueux casino de 2,2 milliards de dollars du port de Sydney devra par exemple être plus vigilant sur les conditions de dépôt et les sources de financement des joueurs.
Malgré son approbation, l’ILGA compte bien continuer ses actions de surveillance et d’évaluation du complexe face aux changements attendus. Ce n’est qu’une fois cette étape terminée que le régulateur pourra accorder au casino Crown Resorts une approbation complète.
À la suite de l’ouverture du casino mardi dernier, Philip Crawford qui est le directeur de l’ILGA a déclaré dans un communiqué de presse un jour après qu’il est rassuré de la bonne foi des dirigeants de l’établissement.
Il a dit à ce jeu que ces derniers ont complètement refait le modèle de jeu du casino ce qui n’a pas manqué d’apporter des changements non négligeables tant au niveau structurel qu’au niveau de la culture d’entreprise, de la gouvernance et même au niveau des mesures de lutte contre le blanchiment d’argent.
Philip a également ajouté qu’après avoir travaillé pendant plus d’un an avec le casino, il est heureux du résultat, mais également du fait que le complexe peut de nouveau ouvrir ses portes et relancer ses opérations. Il n’a pas manqué de dire que tout cela se passera sur une base conditionnelle.
Crown Resorts est appelé à plus de vigilance à l’avenir
À l’occasion de la réouverture du casino, une commission indépendante des casinos sera créée avec pour but de veiller à la conformité et à l’application de nouvelles règles. Pour mener à bien sa mission, elle sera dotée des pouvoirs étendus afin que rien ne puisse l’empêcher d’exercer ses fonctions.
De plus, les opérateurs de junket sont désormais interdits de traiter avec le casino qui ne sera réservé qu’aux membres. Les clients seront quant à eux soumis à une nouvelle politique de source de financement. Dans le même ordre d’idée, leur compte sera régulièrement passé en revue afin d’éviter ou de déceler à temps toute activité criminelle.
Pour chaque titulaire de licence en Nouvelle-Galles du Sud, des contrôleurs et des auditeurs indépendants seront affectés. Ces derniers devront régulièrement fournir des rapports d’activité auprès de l’ILGA et auprès de l’AUSTRAC qui est l’organisme fédéral australien de surveillance des transactions financières.
Il y a également eu un changement important du personnel du casino. Désormais, c’est Blackstone, une société d’investissement qui a repris le contrôle de Crown Resorts. Cette dernière a été jugée apte à occuper cette fonction par le régulateur.
Face au nettoyage complet de la haute direction et du conseil d’administration, le directeur de l’ILGA pense que Crown Resorts a fait de nombreux progrès ce qui lui a d’ailleurs permis de récupérer sa licence.
À titre de rappel, c’est James Packer qui a proposé il y a sept ans de cela l’idée de construire un complexe et un casino de luxe au bord de l’eau à Sydney. Son idée s’est ensuite concrétisée et a donné naissance à un magnifique bâtiment comprenant des restaurants haut de gamme, des bars, des suites de luxe et bien évidemment d’un casino.
Une fois la zone de turbulence passée, Steve McCann le PDG de Crown Resorts a déclaré avoir travaillé pendant 15 mois avec l’ILGA. Le but de leur collaboration était de mettre en place de nouvelles mesures et jeu pour leur casino ce qui fut bien évidemment fait avec succès. Steve pense que la collaboration va continuer, car ils auront besoin des conseils du régulateur pour l’écriture de leur nouvelle réforme.
À propos de la nouvelle acquisition par Blackstone, c’est le mois dernier que l’investisseur avait été approuvé par l’ensemble des régulateurs et par la cour australienne pour reprendre la société à un montant de 8,9 milliards de dollars.
James Packer qui est le géniteur du complexe aurait obtenu en guise de dédommagement pour Les 37 % de parts d’actions qu’il possédait dans la société. Ce montant aurait été fixé après l’accusation de blanchiment d’argent et d’influence criminelle dont ils ont dû faire face.
Concernant ces opérations criminelles, il a été rapporté que des milliards de dollars auraient été blanchis par le casino. Star Group qui est un établissement de jeu était lui aussi impliqué dans les transactions au même titre que Crown Resorts.
Il a lui aussi été jugé par le régulateur comme inapte à détenir une licence, mais il est toujours autorisé à exploiter ses propriétés dans la localité. L’année dernière, Patricia Bergin, l’ancienne juge de la Cour suprême avait jugé que Crown Resorts n’était pas encore prêt à obtenir une licence, heureusement pour l’entité que les choses ont changé depuis ce verdict.
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