Après celle des Conseil des Etats, la décision du Conseil national suisse est également sans équivoque : les réseaux des casinos en ligne basés à l’étranger seront bloqués en Suisse. Le texte a été voté à 147 pour, 32 contre et 7 abstentions.
Pourquoi ?
La décision de bloquer les casinos en ligne étrangers émane des autorités fédérales. Celles-ci expliquent qu’une telle mesure entre dans le cadre de leur volonté d’éviter que les Suisses soient dépendants aux jeux d’argent.
Mais la révision de la loi fédérale portant sur les jeux d’argent est également un moyen pour lutter contre le blanchiment d’argent et d’empêcher la manipulation de compétitions sportives.
Malgré les lobbyings des associations TIC
Les associations TIC appréhendent un précédent avec une telle mesure. C’est pour cela qu’elles ont émis leurs recommandations et procédé à des lobbyings avant le vote. Mais apparemment leurs arguments n’ont pas été tenues compte par les autorités compétentes.
Les groupes de pression de la branche TIC ont notamment milité pour la liberté de la recherche et du développement technologique. Selon eux, le blocage internet provoque une vulnérabilité du réseau, que ce soit en termes de sécurité, de fiabilité ou d’efficacité. Mais de toute façon, les internautes disposent actuellement d’un moyen leur permettant de désactiver rapidement et gratuitement les blocages réseau, ce grâce aux navigateurs internet modernes.
Les lésés de cette mesure réagissent
Juste après le vote au sein du Conseil national, les associations TIC ont immédiatement réagi, sur Twitter surtout.
« Internet libre RIP. Quel blocage va suivre ? » Par ces quelques mots, Marcel Dobler, président de l’association ICTswitzerland, a manifesté sa crainte que les initiateurs de cette mesure procéderaient par la suite à d’autres blocages. En effet, il pense que le blocage réseau est la première mesure qui ouvre la voie à d’autres pour que l’Etat puisse réguler l’Internet.
De son côté, le Parti Pirate Suisse (PPS) a aussi sonné l’alarme. Il déclare officiellement que les pires craintes du parti commencent à avoir lieu, avec ce blocage réseau des casinos en ligne étrangers. En effet, cet outil de censure est une brèche ouverte qui ne tarderait pas à être appliquée dans d’autres domaines.
Jean-Marc Hensch, directeur de l’association Swico, a également émis un commentaire. Il est déçu, oui. Mais il s’attendait déjà à cette décision, avec une estimation à 40 % que le blocage ne soit pas accepté. La mesure est maintenant définitive. Un référendum est le seul recours pour contrer cette décision. Mais il n’aboutira sûrement pas, face à un adversaire trop fort que sont les autorités fédérales.
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