236, c’est le nombre de signalements de paris suspects que l’IBIA a enregistré au cours de l’année passée. Ce chiffre remet au-devant de la scène la problématique de la corruption dans les paris sportifs. Cette pratique plombe le secteur des jeux et constitue un important manque à gagner pour l’ensemble des opérateurs.
L’IBIA, la tour de garde des activités de paris sportifs dans le monde
Dans son dernier rapport, l’International Betting Integrity Association révèle que 236 cas de paris suspects ont été signalés en 2021, avec en tête de liste le football qui cumule à lui seul 66 alertes. Le chiffre annuel fait état d’une réduction de 13 % sur les 270 cas signalés en 2020. C’est 13 sports répartis dans 49 pays qui sont mis en cause, le football et le tennis étant en ligne de mire. Le plus grand nombre d’alertes provient de l’Europe qui totalise la moitié du total annuel.
Pour le responsable exécutif de l’IBIA, Khalid Ali, 2021 fut une année parsemée de défis pour le secteur des paris, notamment à cause du déclenchement de la crise sanitaire. Il reconnaît que cette crise a eu des répercussions défavorables sur les événements sportifs et espère que ce triste chapitre sera bientôt terminé. Par contre, il se réjouit que les alertes de 2021 aient dévoilé une tendance à la baisse ainsi qu’un retour progressif aux chiffres pré-Covid.
Malgré cette lueur d’espoir, Khalid Ali reste conscient que des défis persistent, en particulier avec la croissance d’événements sportifs privés et la mise en place des protocoles d’intégrité similaires à ceux en vigueur dans les organismes sportifs traditionnels. L’IBIA travaille dans ce sens avec certaines parties prenantes afin d’améliorer toutes les dispositions qui se rapportent à l’intégrité. Pour donner suite aux alertes de l’IBIA, onze sanctions sportives ou pénales ont été prononcées l’année dernière.
Les paris suspects, un fléau qui gagne en ampleur et en intensité
Le rapport de l’IBIA révèle également que, des 236 cas de paris truqués signalés, l’Europe à elle seule compte 118 alertes, soit la moitié des cas. Dans ce décompte, la Russie s’en tire avec un total de 27 alertes, un chiffre énorme pour un seul pays. L’Asie enregistre 43 alertes, l’Afrique 18, l’Amérique du Nord 10 et l’Amérique du Sud 17. Jusqu’à une certaine époque, c’est le tennis qui était reconnu comme l’antre des paris truqués. Désormais, la petite balle jaune n’est plus la seule victime de cette pratique illégale.
Les paris suspects ont infiltré le monde du football au point de le gangréner en profondeur. Juteuse et attractive, la corruption dans le sport est devenue une activité très prisée. Ce phénomène a traversé les frontières pour s’inviter jusque dans les compétitions internationales, et le déclenchement de la crise sanitaire n’a pas arrangé les choses. En dépit de l’absence des matchs et des spectateurs ainsi que l’annulation des compétitions, les paris suspects n’ont pas cessé de s’amplifier.
Entre 2019 et 2020, la Global Lottery Monitoring System, un organisme chargé de la lutte contre la manipulation des compétitions sportives, a rapporté une hausse des paris suspects de 45 %. Dans la foulée, un rapport de l’Optimum Betting Market, publié l’année dernière, soulignait que la corruption dans les paris représente environ une perte de 25 millions de dollars pour le secteur des paris réglementés dans le monde.
Le responsable exécutif de l’IBIA est revenu sur cet aspect en se félicitant de l’accueil qu’a reçu le projet d’intégration des opérateurs au système de surveillance de l’intégrité. Ce projet s’est accéléré aux États-Unis et a été approuvé en Suède. Il vient en complément des exigences déjà en vigueur aux Pays-Bas, en Allemagne et en République tchèque.
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