Après avoir fait construire environ huit casinos et 43 sites de jeu de hasard exclusivement ouverts aux étrangers, le gouvernement vietnamien qui, auparavant, avait interdit tout jeu de hasard dans le pays a commencé à lâcher prise. De plus en plus, les autorités communistes se penchent sur la possibilité d’accepter les Vietnamiens dans les salles de jeu.
Une première au Vietnam
Selon le site VNExpress, un investisseur vietnamien a reçu l’autorisation de Nguyên Tan Dung, Premier ministre du pays, afin de faire construire une salle de jeu pour son projet immobilier sur l’île de Phu Quôc, située au sud du Vietnam ; projet qui comprendra un hôtel cinq étoiles d’environ 3 000 chambres, un centre de conférences et un casino d’une superficie de 30 000 m2. Toutefois, pour la première fois, les citoyens de ce pays seront autorisés à jouer dans les casinos présents sur l’étendue du pays.
Selon la Nikkei Asian Review, les casinos font une recette annuelle de 700 millions d’euros, ce qui a (sûrement) accentué la décision du gouvernement à autoriser les Vietnamiens à jouer, au vu de la manne qui y découle et qui en découlerait davantage. Ceci d’autant plus que ces derniers, ayant une attirance pour tout jeu d’argent, se tournaient vers les salles de jeu limitrophes du pays, en particulier celles qui se trouvent au Cambodge. Il y avait donc un réel besoin de jeux de casino pour les Vietnamiens, et toute mesure gouvernementale ou non qui répond à un besoin existant a toutes les chances d’être une réussite pour les différentes parties, lorsque chacune est raisonnable malgré tout.
S’acquitter de 1 000 euros chaque mois
Afin que la mesure prise par le Premier ministre soit effective, chaque casino doit obtenir une autorisation de la haute institution, avant d’accueillir en son sein des citoyens vietnamiens, ceci sur un projet pilote de trois ans. En effet, VNExpress rappelle que le gouvernement ne lâche pas totalement prise. En mars dernier, celui-ci annonçait la nouvelle de la levée de l’interdiction des casinos, non sans restrictions. Chaque casino devra obtenir une autorisation du gouvernement visant à lui donner la possibilité d’accepter les citoyens vietnamiens dans ses locaux, avant que le moindre joueur vietnamien ne se pointe dans son casino.
Aussi, pour jouir entièrement des salles de jeu, uniquement les citoyens de 21 ans et plus, justifiant d’un salaire mensuel au-dessus de 10 millions de dongs, seront autorisés à jouer. L’on voit là une véritable préoccupation du gouvernement pour le jeu responsable, d’autant plus que la restriction ne s’arrête pas à l’âge comme dans certains pays, mais elle touche le revenu des potentiels. De plus, la Nikkei Asian Review ajoute que, la somme de 40 euros, représentant le droit d’entrée au casino, sera obligatoire pour chaque joueur. Sans bien sûr oublier de s’acquitter d’un permis mensuel d’environ 1 000 euros. Avec un tel encadrement, il est clair que les dérives liées à cette mesure seront moins importantes que ce à quoi on pourrait s’attendre, car tout est prévu pour limiter une véritable ruée de tout type de personne vers les salles de casino.
Booster les recettes fiscales
Cette levée de l’interdiction des casinos n’est pas anodine, car selon le magazine économique japonais, les autorités vietnamiennes ont mis sur pied cette stratégie qui lève l’interdiction sur les jeux de hasard pour accroître les recettes fiscales du pays. Quand on sait ce que les jeux de hasard rapportent aux autres pays, ceci est une aubaine pour le Vietnam. Celui-ci n’est d’ailleurs pas le premier ni le dernier à se servir de la demande des citoyens pour certaines activités (ici le casino) afin d’augmenter ses recettes fiscales (qui profitent même en fin de compte à la nation tout entière).
Par ailleurs, un promoteur singapourien emboîte le pas du projet sur l’île de Phu Quôc, et envisage la construction d’un hôtel incluant un casino. La somme de ces projets est de 1,9 milliard d’euros chacun. Et ce n’est pas tout, d’autres grands investisseurs du monde projettent aussi d’investir dans les salles de jeux au Vietnam. Finalement, voilà que cette activité longtemps interdite aux Vietnamiens est sur le point de créer une sorte de cercle vertueux dans l’économie.
Laisser un commentaire