La directrice du Maryland Center of Excellence on Problem Gambling, l’institut en charge de la protection des personnes souffrant d’addiction aux jeux, tire la sonnette d’alarme en raison de la recrudescence des cas d’addiction aux jeux d’argent dans le Maryland. Pour elle, ceci fait à la suite de l’autorisation des paris sportifs mobile dans l’état du Maryland. Madame Mary Drexler prévient que les moyens alloués pour la protection des consommateurs devraient aller de pair avec l’accroissement des sites de promotion des paris sportifs. Cette opération devrait permettre de mieux prévenir les consommateurs sur les dangers des jeux d’argent.
Le développement des paris sportifs mobile comme principal facteur du développement des addictions aux jeux
Les paris sportifs en ligne ont officiellement fait leur entrée dans le Maryland le 23 novembre 2022 avec, en ce moment-là, 7 opérateurs qui assuraient le lancement de l’offre sur le territoire notamment Barstool, Betmgm, Betrivers, Caesars, DraftKings, FanDuel et Pointbet. Depuis lors, ils ont été rejoints par 3 autres opérateurs ce qui chiffres désormais à 10 le nombre de bookmakers opérant dans le Maryland. Il s’agit de Betfred, Betparx et Fanatics Sportsbook. Pour Mary Drexler, la directrice du centre d’aide aux personnes souffrantes de dépendance aux jeux d’argent, cette arrivée des paris sportifs est à l’origine de l’augmentation du problème de dépendance aux jeux dans l’état. Jamais auparavant son centre n’avait reçu autant de demandes d’aide.
Les consommateurs sont submergés de publicité pro – paris et il devient difficile pour eux de s’abstenir de jouer. Le taux de problèmes liés aux addictions aux jeux s’est donc démultiplié. Le Maryland Center of Excellence on Problem Gambling enregistre désormais deux fois plus de demandes d’aide qu’avant l’arrivée des paris sportifs.
Cette augmentation se fait principalement ressentir au niveau des chats en ligne. La directrice du centre déclare que les SMS et les messages de chat en ligne ont augmenté du simple au double depuis novembre de l’année dernière. Cette recrudescence est surtout remarquée chez les jeunes en raison de leur proximité avec les nouveaux outils de communication et d’information, notamment les téléphones portables.
Aussi, Mary Drexler constate une augmentation des appels à la ligne d’assistance téléphonique du Maryland Center of Excellence on Problem Gambling. Des joueurs compulsifs ne cessent de prendre contact avec le centre pour tenter de découvrir comment le centre pouvait leur venir en aide, car il est difficile de mener ce combat soi-même.
C’est pourquoi le Maryland Center of Excellence on Problem Gambling est actuellement en train de collecter les données et de mener une étude sur ce problème qu’il présentera dans le cadre de son évaluation semestrielle de fin juillet. Les législateurs se serviront de cette étude pour orienter la politique de l’état sur les jeux d’argent, notamment les paris sportifs.
Disparité entre les moyens pour lutter contre les problèmes d’addiction aux jeux
La directrice du centre d’aide aux personnes souffrant d’addiction aux jeux a précisé qu’avec l’augmentation du nombre de joueurs compulsifs il est essentiel que les moyens mis à disposition du centre augmentent réciproquement. En effet, les moyens dont dispose le centre actuellement ne peuvent pas permettre de gérer efficacement toutes les personnes désirant de l’aide venant du centre. Aussi, elle mentionne qu’un meilleur financement du centre permettrait de mener des campagnes de contre marketing efficace et puissante pour contrer celles des opérateurs des sites de paris sportifs. Ces bookmakers dépensent des milliards de dollars pour financer des campagnes de publicité afin d’attirer toujours plus de personnes à parier.
Aussi, Mary Drexler pointe d’un doigt accusateur les législateurs qui n’ont pas suffisamment insisté sur le financement du Maryland Center of Excellence on Problem Gambling durant la légalisation des machines à sous, des terminaux de loterie vidéo et des jeux de table dans le Maryland. Pourtant cela avait été plusieurs fois mentionné au moment où avaient lieu les débats sur l’autorisation des jeux d’argent dans l’un des derniers états nord-américains à avoir autorisé les jeux d’argent sur son territoire.
Mary Drexler a énoncé la piste des gains non réclamés pour financer les politiques du centre d’aide aux joueurs compulsifs comme le prévoit la loi, seulement les législateurs ont déclaré que 9 paris sur 10 dans le Laryland se font par le biais d’opérateurs de téléphonie et d’internet mobiles, qui versent automatiquement les gains sur le compte du parieur. De ce fait, il est difficile pour les paris sportifs de rediriger des sommes dont ils ne sont plus en possession.
Toutefois, Mary Drexler précise que de décembre 2021 à avril 2023, le centre a perçu 1,9 million de dollars provenant des prix non réclamés afin de financer ses actions. Selon la Maryland Lottery and Gaming Control Agency, cette somme provenait essentiellement des prix non réclamés des paris en personne.
Par ailleurs, la directrice du centre d’aide aux personnes souffrant d’addiction aux jeux déclare que les fonds destinés à la protection des consommateurs des jeux d’argent constitués principalement des recettes fiscales des terminaux de loterie vidéo et des jeux de table sont estimés à 4 et 5 millions de dollars. Cependant, le Maryland Center of Excellence on Problem Gambling ne perçoit qu’entre 2 et 2,4 millions de dollars.
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