Après la perquisition opérée par le SCCJ (Service Central des Courses et Jeux) au sein du Casino Partouche, laquelle ayant débouchée sur l’arrestation de certains responsables de Partouche, ces derniers contre-attaquent et déposent 2 plaintes, dont l’une va clairement à l’encontre du chef du SCCJ pour la diffamation dont il aurait fait preuve pendant et surtout après la perquisition. Comparaissant le 16 octobre dernier, le chef du SCCJ s’inscrit en faux contre l’accusation de partialité dans l’affaire qui lui est portée, et réclame même des indemnités. Partouche quant à lui réclame des dommages et intérêts, ainsi que d’autres mesures. Qui l’emportera ? Jugement le 18 décembre.
L’interview du patron du SCCI après la descente du 11 mars (et la descente elle-même) en cause
Le 11 mars 2018, nous assistions tous derrière nos écrans et par le biais de la chaine de télévision M6 à la descente au Casino de Cannes du SCCJ. Cette descente résultait d’une enquête ayant débuté plusieurs semaines plus tôt. Le groupe Partouche était soupçonné de tenir de façon illicite le casino, d’abuser des biens sociaux et de délibérément fausser le calcul des recettes pour payer moins d’impôt. À la suite de cette perquisition, 6 employés de Partouche se sont retrouvés en garde à vue, parmi lesquels deux hauts responsables. Alors que les conditions mêmes de cette perquisition sont très décriées par Partouche, c’est surtout les sorties de Philippe Ménard, tête dirigeante du SCCJ, qui agacent davantage les dirigeants de Partouche.
En effet, selon les responsables de Partouche, la présence des caméras de M6 au moment de la perquisition était loin d’être une coïncidence ; cette présence médiatique visait selon eux la destruction de l’image de leur groupe (au profit peut-être des concurrents), d’autant plus que cette affaire a été vulgarisée auprès de tous les Français via la télé et la presse. D’où l’objet de la première plainte déposée par le groupe français, contre X, et pour « violation du secret de l’instruction ». Néanmoins, c’est la deuxième plainte déposée par Partouche qui est au cœur des débats actuellement, puisque le groupe accuse le chef du SCCJ de « diffamation ». L’interview accordée (au média France Bleu) par ce dernier quelques jours seulement après la descente aurait été, selon les responsables de Partouche, de nature diffamante, d’autant plus que Philippe Ménard évoquait une probable fermeture du casino de Partouche. Ce qui courroucerait davantage le groupe Partouche, ce serait le fait qu’avant même cette interview, Philippe Ménard prenait part au dîner annuel du SCC (Syndicat Casinos de France), syndicat qui représenterait beaucoup les intérêts du groupe Barrière, le leader du secteur des casinos physiques et donc le principal concurrent du groupe Partouche.
La défense de la SCCI
Comparaissant le 16 octobre dernier suite à ces plaintes (précisément celle déposée pour diffamation), Philippe Ménard, via son avocat, n’a pas cessé de prouver son indépendance et sa neutralité pendant et après la perquisition du 11 mars. Il rejette toutes les accusations de diffamation portées contre lui, et démontre que ses actes et surtout ses déclarations n’avaient nullement pour but de dégrader l’image et la réputation du groupe Partouche. S’agissant justement de ses déclarations qui lui sont reprochées, le chef du SCCJ dit avoir tout simplement voulu faire connaître la démarche du SCCJ.
Néanmoins, lors de cette audience quelque peu houleuse, le groupe Partouche ne s’est pas laissé embobiner par les belles paroles de la défense. Avec l’aide de son avocate, Fabrice Paire (à la tête du directoire de Partouche) soutient que les antécédents qui existent depuis longtemps entre Partouche et le SCCJ peuvent expliquer cette gestion hostile de l’affaire par ledit SCCJ. Selon lui, il était possible de gérer toute cette affaire sans toute cette médiatisation et toutes ces déclarations préjudiciables au groupe (à noter que la capitalisation boursière de Partouche a baissé d’environ 65 000 000 d’euros juste après cette affaire, sans oublier que la réputation du groupe en a également pris un coup).
Les réclamations de Partouche et du SCCJ
Partouche et la CCC (société qui gère le Casino 3.14 sis à Cannes) réclament à la SCCJ des dommages et intérêts d’un montant 20 000 euros, soit 10 000 euros pour chacun des deux plaignants. En outre, ces derniers exigent que l’interview du chef de la SCCJ en cause soit immédiatement supprimée, et que cette affaire fasse l’objet d’un « communiqué judiciaire ». De son côté, l’avocat de Philippe Ménard voit dans les démarches de Partouche une volonté de faire relever son client de ses fonctions ; il plaide donc pour la relaxe de ce dernier, et demande également 5 000 euros d’indemnités pour la « procédure abusive ». Quoi qu’il en soit, c’est le 18 décembre que le jugement de cette affaire sera rendu.
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