Le Grand Royal Wôlinak Casino au Québec fait face à de nombreuses critiques de la part des membres de la communauté abénaquise Wôlinak. Il est reproché au chef de cette communauté la construction de ce casino et son partenariat avec la société de jeux Tribal Gaming. Cette société appartient à un certain Ofer Baazof, un homme d’affaires à la réputation douteuse. La construction du Grand Royal Wôlinak Casino a coûté à la communauté la somme de 12 millions de dollars canadiens, le financement ayant été obtenu par emprunt auprès de Tribal Gaming. À cette situation assez préoccupante, s’ajoutent les résultats financiers négatifs du casino pour sa première année d’exercice.
Un casino autochtone très controversé
La communauté abénaquise de Wôlinak au Québec vient d’ouvrir un casino, le Grand Royal Wôlinak Casino. Ce nouvel établissement de jeux de hasard ne suscite pourtant pas l’admiration de tous. Tout d’abord, il faut rappeler que dans la province canadienne du Québec, l’industrie des jeux est gérée par la Couronne. En effet, c’est la société Loto-Québec dont elle est propriétaire qui a pour mission d’assurer la gestion et le développement de l’industrie du jeu de hasard au Québec.
La société Loto-Québec exploite actuellement quatre casinos, notamment des casinos terrestres. Ceux-ci sont répartis dans les villes québécoises de Montréal, Charlevoix, Mont-Tremblant et Gatineau. Si pour certains, un aussi important portefeuille de casinos dans la province du Québec suffit largement à satisfaire sa population, l’idée n’est pas partagée de tous. La communauté abénaquise de Wôlinak s’est également lancée dans l’industrie du jeu de hasard.
Au Québec, une communauté autochtone, la communauté abénaquise de Wôlinak ouvre un casino. L’établissement de jeux a été lancé en 2022, plus précisément le 28 février 2022. L’emplacement choisi est un site près de Bécancour, situé entre les villes de Montréal et de Québec. Peu de temps après son ouverture, de nombreuses voix s’élèvent déjà contre ce casino autochtone. Des voix au sein même de cette communauté s’insurgent contre le Grand Royal Wôlinak Casino. Est contestée ici déjà son ouverture, et plus encore son contrat signé avec la société Tribal Gaming.
De nombreuses critiques dénoncent la mauvaise gestion de la communauté abénaquise de Wôlinak
Les membres de la communauté autochtone abénaquise de Wôlinak expriment leurs désaccords sur la façon dont leur communauté est gérée. Le premier sur le banc des accusés est le chef même de cette communauté, Michel Bernard. Sa gestion des affaires de la communauté est très critiquée par les membres de celle-ci. Beaucoup considèrent qu’il devrait se retirer et passer la main à un autre membre pour un meilleur leadership. Pour être plus précis, c’est actuellement à peu près la moitié des membres de la communauté qui exigent le départ de Michel Bernard.
Michel Bernard, le chef de la communauté abénaquise de Wôlinak fait face à de nombreuses critiques sur sa gestion des affaires de la communauté. Lui est particulièrement reproché son salaire exorbitant. Le caractère exorbitant de son salaire est jugé par rapport à ce que rapporte la communauté en termes de revenus et aussi par rapport à ce que gagnent les membres de ladite communauté.
Autre critique portée à l’encontre du chef Michel Bernard, c’est la construction du casino Grand Royal Wôlinak Casino et plus encore sur le territoire même de la communauté, un acte qu’ont toujours du mal à accepter les membres de la communauté abénaquise de Wôlinak. Et ce n’est pas tout. En plus de cette construction déjà tant controversée, les opposants au chef Michel Bernard lui reprochent sa collaboration avec la société Tribal Gaming.
Le Grand Royal Wôlinak collabore avec la société de jeux Tribal Gaming
Le Grand Royal Wôlinak Casino s’est associé à Tribal Gaming, un autre acteur de l’industrie canadienne des jeux de hasard. Si Tribal Gaming est peut-être une société de jeux au même titre que toute autre du genre, c’est particulièrement la réputation de son promoteur qui pose problème. La société de jeux Tribal Gaming est une propriété d’Ofer Baazof, un homme d’affaires qui a jusqu’ici déjà fait l’objet de plusieurs controverses.
Ofer Baazof, le propriétaire de Tribal Gaming est loin d’être réputé pour son sens de l’éthique. L’entrepreneur a plusieurs fois fait l’objet d’enquêtes financières par les autorités canadiennes. Entre 2014 et 2019, Ofer Baazof a fait les frais d’enquêtes pour manipulations boursières au Canada. Les enquêtes avaient jadis été menées par l’Autorité des Marchés Financiers, la Commission des Valeurs Mobilières de l’Ontario. La Gendarmerie Royale du Canada avait également mené une enquête sur les activités d’Ofer Baazof.
La réputation d’Ofer Baazof va au-delà des frontières canadiennes. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, les autorités boursières respectives dans chacun de ces pays avaient également ouvert des enquêtes pour manipulations boursières à l’encontre du propriétaire de Tribal Gaming.
La répartition des bénéfices nets à terme ne bénéficie pas à la communauté
La communauté abénaquise de Wôlinak ne profite pas d’une part importante dans la répartition des bénéfices générés par le Grand Royal Wôlinak Casino. C’est d’ailleurs un autre des points qui suscitent de fortes frustrations chez les membres de cette communauté. Beaucoup estiment que le partenariat avec la société de jeux Tribal Gaming n’est pas dans l’intérêt de la communauté autochtone.
Le contrat entre le Grand Royal Wôlinak Casino et la société Tribal Gaming donne une répartition des revenus qui sont générés par le casino. Chacune des deux parties a droit à une part des bénéfices et celle octroyée à communauté autochtone est loin de faire l’unanimité de tous. Le contrat de partenariat prévoit une part des bénéfices nets à hauteur de 60 %, soit plus de la moitié du montant généré par le casino.
Il faut savoir que le casino autochtone a été construit grâce à un prêt accordé par Tribal Gaming. En d’autres termes, c’est cette société qui a financé la construction du Grand Royal Wôlinak Casino. Sur ce, les 60 % des bénéfices nets qui vont à Tribal Gaming ont à la base un caractère de remboursement de dette. Le reste des 40 % sont répartis entre le casino et la communauté. Sur ce pourcentage, 75 % vont au casino et les 25 % restants vont à la communauté.
Lorsque le casino aura terminé de rembourser sa dette, une nouvelle répartition sera mise en place. Selon celle-ci, 75 % des bénéfices nets du Grand Royal Wôlinak Casino iront à Tribal Gaming, soit 3/4 des bénéfices nets. Seulement 25 % des bénéfices nets iront à la communauté. Un partage inéquitable que beaucoup qualifient d’ailleurs d’ingrat à l’égard de la communauté.
Les résultats du casino pour la première année d’exercice sont mitigés
Après une première année d’activités, les résultats du casino sont plutôt mitigés. Pour certains d’ailleurs, les qualifier de « mitigés » serait un euphémisme. Les résultats sont jugés par rapport au coût de la mise sur pied du casino. La construction du casino a coûté pas moins de 12 millions de dollars canadiens, soit à peu près 8,14 millions d’euros.
La communauté avait donc dû s’endetter à hauteur de 12 millions de dollars canadiens pour aboutir à la construction et la mise en service du Grand Royal Wôlinak Casino. Un autre point sur lequel continue aujourd’hui d’essuyer des critiques le chef Michel Bernard. Ses opposants lui reprochent d’avoir endetté la communauté à hauteur de 12 millions pour la construction d’un casino terrestre.
Le problème du coût de la construction du casino est exacerbé par la perte qu’a subie l’établissement lors de sa première année d’exercice. Les résultats financiers du Grand Royal Wôlinak Casino n’ont pas été positifs. Les promoteurs n’ont nettement pas de quoi en être fiers. En effet, le casino autochtone a perdu autour d’un million de dollars canadiens, soit 678 509 €. Une perte importante qui malheureusement ne vient pas apaiser les tensions sociales autour de la construction du casino.
La mise en place du casino était biaisée depuis le départ
La procédure de mise en place du Grand Royal Wôlinak Casino était irrégulière. C’est ce qu’ont rappelé les opposants à cette construction du chef Michel Bernard. Ils avancent que de nombreuses irrégularités ont été commises au niveau de la procédure même pour l’approbation d’un tel projet d’envergure. Selon la procédure normale, devaient se tenir des élections organisées par le Conseil de la communauté. C’est d’ailleurs ce qui avait été fait lors de la signature du contrat avec Tribal Gaming en décembre 2018. Le Conseil de la communauté a suspendu les élections de manière tout à fait illégale, et ce, jusqu’en 2021, notamment le 29 août 2021.
Le Grand Royal Wôlinak Casino est ouvert tous les jours de la semaine. En semaine, du lundi à jeudi, il est ouvert de 7h à 3h du matin. Le weekend, de vendredi à dimanche, le casino est ouvert sans interruption. L’établissement de jeux propose une vaste salle de jeux de plus de 3 250 m2. Il propose à la communauté abénaquise de Wôlinak 500 machines à sous, 2 salles de Poker, 15 tables traditionnelles et un espace dédié aux paris sportifs.
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