Une étude majeure sur les impacts à long terme du développement du nouveau casino Queen’s Wharf de Brisbane a échoué à quelques mois de sa mise en fonctionnement. La raison évoquée est le secret et les retards accusés par le gouvernement du Queensland. Des recherches conduites par l’Université de Technologie du Queensland avaient pourtant permis de suivre en détail les effets sociaux et économiques de ce complexe au fil du temps. Les avis évoqués par les différentes parties impliquées dans ce projet sont pour le moins mitigés.
Une étude prometteuse et nécessaire qui a du plomb dans l’aile
Le complexe tant attendu de Queen’s Wharf Brisbane devrait ouvrir ses portes en 2024, bien que le gouvernement de Palaszczuk n’ait pas commandé ni achevé une étude indépendante et complète sur l’impact de ce projet sur la communauté. La non-parution de l’étude susmentionnée financée par l’État sur la manière dont le dernier casino de Star Entertainment pourrait influencer les habitudes de jeu, les individus vulnérables ou la criminalité à Brisbane a été qualifiée de honteuse par le Dr Charles Livingstone de l’Université Monash, un chercheur de premier plan sur les activités de jeu. Il est persuadé que c’est une tentative pour le gouvernement d’éviter les nouvelles désagréables.
Par ailleurs, l’Université de technologie du Queensland (QUT) a reçu plus de 2 millions pour produire des rapports de base sur des sujets tels que les impacts du jeu et de la sécurité, la connectivité et le tourisme, ce qui permettra d’obtenir des données futures, dès l’ouverture officielle de Queen’s Wharf, afin de les comparer avec ceux existants. Cependant, le Brisbane Times a rapporté il y a quelques jours que les étapes futures de l’étude susmentionnée ont été abandonnées dans leur forme la plus complète en raison de reports, du secret des données imposé par le gouvernement et de problèmes de financement.
À ce sujet, Kerrie Mengersen, professeur à l’université QUT de Brisbane, a écrit au gouvernement il y a trois ans. Elle déclarait dans sa correspondance qu’il est presque impossible d’attirer des investisseurs potentiels pour financer les phases ultérieures de l’étude si les résultats à mi-parcours de celle-ci doivent rester secrets. Elle le regrettait d’ailleurs, car ce projet constitue selon elle une innovation fantastique, un hommage à la vision à long terme et à l’engagement du gouvernement envers l’État, mais aussi un véhicule important pour obtenir des informations importantes sur la société, l’économie et l’avenir de Brisbane. La requête de Mengersen a été rejetée et le gouvernement n’a autorisé l’utilisation publique d’aucune statistique de Queen’s Wharf autre que ses propres données, en plus de celles du Destination Brisbane Consortium (DBC) sur les liquidités pour l’économie et les emplois dans la construction.
Sons de cloche discordants entre le gouvernement et la Queensland University of Technology
La QUT a en outre soumis les rapports de base susmentionnés en 2019, mais après les avoir examinés de près au lendemain de la crise sanitaire, le gouvernement les a rejetés comme étant datés. Dans le même ordre d’idées, Charles Livingstone, bien que n’ayant jamais vu les rapports qui se trouvaient entre les mains du ministère, se demandait dans quelle mesure les données qui avaient déjà été collectées pouvaient ne plus être pertinentes. Il a affirmé à cet effet que si les autorités disposent des données de base susceptibles d’être plus représentatives, pourquoi ne les publieraient-elles pas ? Pourquoi ne poursuivraient-elles pas une étude sur une période donnée afin qu’elle puisse détecter les changements par rapport aux lignes de base ?
Cependant, le département d’État au développement a déclaré que le gouvernement se concentrerait principalement sur sa propre réglementation et sa propre législation plutôt que d’aller de l’avant avec le projet QUT. Selon les documents de 2021, il semble que le gouvernement croyait qu’il était de la plus haute importance pour la QUT de mener une étude en plusieurs phases avant et après l’ouverture officielle de Queen’s Wharf. Le ministère avait quant à lui affirmé qu’entreprendre les phases post-achèvement était essentiel pour valoriser le travail entrepris à ce jour, dans l’optique de garantir qu’une étude longitudinale rigoureuse serait initiée au fil du temps et afin de fournir une mesure significative de l’État et du DBC.
Si l’étude ne se poursuit pas, l’État devra examiner d’autres moyens de mesurer le bénéfice public ou s’appuyer uniquement sur les conseils de la DBC. En plus, la raison exacte du projet d’étude de la QUT demeure mystérieuse, le gouvernement s’étant uniquement engagé à contribuer au financement des premiers rapports et à l’appui à la QUT pour attirer les investisseurs dans le cadre des étapes ultérieures. À cet égard, à en croire les documents de 2020, obtenus conformément aux lois sur le droit à l’information, Star Entertainment et DBC représenteraient des cibles clés pour ce financement.
Les différentes parties peu bavardes quant à l’éventualité d’une reprise de l’étude
Star Entertainment et le DBC, se confiant au Brisbane Times, ont déclaré qu’ils n’avaient aucun rôle dans l’étude, bien qu’ayant déjà engagé de l’argent et étaient signataires du protocole d’accord de l’étude. À en croire le porte-parole de la QUT, des éléments de l’étude seront réalisés par l’intermédiaire de doctorants et de leur projet plus large dénommé ‘Surveillance des principales infrastructures’ ; toutefois, cela n’impliquera pas Star Entertainment, le gouvernement du Queensland et le DBC. Il a ajouté que tous les partenaires ont rempli leurs obligations dans un premier temps et qu’en raison de modifications de calendrier, de priorités et/ou de personnel, il n’est pas rare que l’implication des différents partenaires puisse varier sur une longue période.
Lorsqu’on lui a demandé si une autre étude était en cours ou achevée, ce qui pourrait très bien représenter une étude d’impact sur la communauté, le gouvernement a déclaré continuer à surveiller les avantages et suivre la livraison du Queen’s Wharf Brisbane, conformément aux accords de développement. Des mesures plus approfondies des avantages et des impacts publics seront entreprises après l’ouverture du casino.
En outre, il compile également un sondage plus large sur le jeu qui cherche à comprendre les habitudes de jeu, la participation et les préjudices des résidents du Queensland. L’enquête 2023 qui sera dévoilée au cours du 1er semestre de l’année prochaine comprend des sections sur le travail, la santé, la psychologie, les questions juridiques, les finances et les relations.
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