Les audiences publiques d’évaluation de la première année des paris sportifs légaux en ligne viennent de se tenir à New York avec les principaux acteurs du secteur. L’occasion pour les deux leaders du marché que sont Draftkings et FanDuel de mettre en garde les autorités de l’État sur les effets désastreux que pourrait avoir le fort taux d’imposition appliqué aux paris légaux durant les années à venir.
Les répercussions néfastes de ce taux d’imposition sur le secteur des paris sportifs mobiles
L’année 2023 écoulée a réservé bien de surprise aux premiers opérateurs de paris légaux à New York. Les recettes annuelles ont largement dépassé les attentes. En effet, les New-Yorkais, adeptes de jeux, ont parié plus de 16,5 milliards de dollars sur une année. L’État de New York en sort grand gagnant avec près de 709 millions de dollars de revenus collectés pour soutenir les programmes éducatifs, les sports pour la jeunesse et le traitement d’addictions au jeu, selon les données officielles. Une collecte rendue possible en raison du taux d’imposition : 51 %. Si les entreprises opérant dans le secteur se sont soumises à cette taxe durant la première année d’activité, cela ne semble plus être le cas désormais.
Draftkings et FanDuel, leaders du marché, sont montés au créneau durant ces audiences législatives publiques, pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un danger imminent. Les dirigeants de ces deux entreprises mettent en garde l’État sur les conséquences désastreuses que pourrait avoir le taux d’imposition actuel sur la pérennité de l’activité. Ils estiment que si ce taux n’est pas réduit, cela pourrait potentiellement nuire au succès des paris sportifs légaux sur le long terme.
De fait, le président de FanDuel, Christian Genetski, et le PDG de DraftKings, Jason Robins, ont exhorté l’État à baisser le taux d’imposition à 35 %. Selon eux, maintenir les taxes sur les revenus bruts de jeu à 51 % est contre-productif sur le long terme. Le risque est de voir la gestion des paris sportifs mobiles de l’État diminuer de 10 à 20 % par an dès la seconde année. Cette chute trouvera ses raisons dans le peu de moyens qui sera réservé en crédits marketing et promotionnels. Et qui dit moins de marketing dit moins de consommateurs et une expérience de pari amoindrie qualitativement.
Pour Genetski, si la taxe ne change pas, certains petits opérateurs avec les parts de marché les plus petites pourraient être contraints de quitter l’État. Robins a, par ailleurs, évoqué le cas de la France pour rendre ses estimations plus factuelles. En effet, la France a imposé à l’inverse de ses voisins européens un taux d’imposition sur les revenus bruts de jeu élevé, similaire à celui que l’État de New York leur impose. Cependant, malgré des débuts très prometteurs en France, certains opérateurs n’ont pas survécu à ce taux d’imposition défavorable qui occasionnait des pertes de chiffres d’affaires.
Le PDG de DraftKings, Jason Robins, est allé beaucoup plus loin dans son propos. Il a, en outre, affirmé que son bookmaker et d’autres opérant dans l’État de New York se verraient bientôt contraints d’offrir aux parieurs de New York de pires cotes que les États voisins, à l’instar de New Jersey. Ceci serait mis en application si les législateurs n’interviennent pas pour baisser le taux d’imposition de 51 % sur les revenus bruts des jeux.
Finalement, Robins note qu’il est trop tôt pour crier victoire. L’évolution de la situation pourrait être à l’opposé des résultats actuels. S’adressant à son auditoire durant ces auditions législatives publiques organisées par le sénateur d’État Joe Addabbo et le membre de l’Assemblée J. Gary Pretlow, Robins a signalé l’urgence d’agir et d’agir vite.
Les solutions du sénateur Addabbo aux faits mentionnés
Précisant à l’entame de son propos que les principaux plaignants de ce jour étaient pourtant d’accord au départ avec un taux d’imposition à 51 %, le sénateur Addabbo a donné des pistes pour lever les inquiétudes des deux dirigeants.
Une solution potentielle à ce problème, encore illusoire, a été introduite dans la législature de l’État de New York. Le sénateur d’État Joseph Addabbo, qui préside le comité sénatorial des courses, des jeux et des paris, a présenté le projet de loi SB S1962 dont il est lui-même auteur. Ce projet de loi est une mesure qui, si elle est adoptée, augmenterait le nombre total de paris sportifs sous licence. Cela réduirait surtout le taux d’imposition global des paris sportifs en ligne à 25 %. Pour Addabbo, le SB S1962 entend réduire le taux d’imposition si davantage d’opérateurs rejoignent le marché de New York.
De fait, cette mesure qui multiplierait par 7 le nombre de paris sportifs en ligne prévoit que le taux d’imposition serait abaissé à 50 % s’il y a 10 à 12 exploitants, 35 % s’il y a 13 à 14 exploitants et 25 % s’il y a 15 exploitants ou plus.
Ainsi, selon SB S1962, la Commission des jeux de l’État de New York devrait avoir quatorze titulaires de licence au total d’ici au 31 janvier 2024 et seize opérateurs au moins d’ici au 31 janvier 2025 pour respecter son programme. Par conséquent, si le projet de loi est adopté, l’État de New York délivrera au minimum sept nouvelles licences à de nouveaux opérateurs de paris sportifs d’ici à 2025.
Le sénateur Addabbo a justifié la difficulté qu’il y a à réduire ce taux d’imposition par les répercussions que celle-ci aura sur le budget alloué à l’éducation. Il a affirmé sur ce sujet que les membres de la chambre ne pouvaient pas retourner dans leurs circonscriptions respectives et en se bombant le torse alors qu’ils sont à l’origine de la réduction des revenus destinés à l’éducation.
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