Barbazan : un croupier et une joueuse condamnés à 4 mois d’emprisonnement

Dans le casino de Barbazan, un croupier permet à une joueuse de 62 ans de remporter frauduleusement jusqu’à 867 euros au blackjack. La supercherie est découverte par l’établissement après un examen des vidéos, et les deux individus sont interpellés puis condamnés à 4 mois d’emprisonnement assortis de 994 euros d’amende.

Un croupier endetté

Le croupier sur la sellette aujourd’hui se nomme Éric. Après quinze années de travail, Éric croule sous les dettes liées à des arriérés de loyer qui vont jusqu’à 37 000 euros. Il fait même l’objet de prélèvements sur salaires. Peut-être est-ce cela la cause du comportement pour le moins surprenant qu’a affiché le croupier dans ce casino de Haute-Garonne.

La mission du croupier est de jouer en protégeant au mieux les intérêts de la caisse de l’établissement pour lequel il travaille. Éric semble l’avoir oublié, car sa façon de jouer est à l’opposé de ce qui est attendu d’un croupier. En effet, les images des caméras de vidéosurveillance montrent le croupier en train de jouer au blackjack de manière complice avec une joueuse du troisième âge. En écoutant les bandes sonores, et en examinant les vidéos, les responsables de l’établissement se sont rendu compte que le croupier faisait des signes à la dame avec qui il jouait. C’était souvent un signe du doigt, ou un signe de la tête. La dame comprenait par ces signes qu’il fallait jouer ou pas, qu’il fallait prendre une carte ou pas, tout en évitant d’aller au-delà d’un score maximum de 21 points. Grâce à ce stratagème, la joueuse de 62 ans, atteinte d’addiction par ailleurs, s’en est sorti avec un pactole de 867 euros.

Ayant remarqué la supercherie, les tenants du casino de Barbazan prirent sur eux de déposer une plainte en bonne et due forme contre les deux individus pour des faits d’escroqueries, auprès du (SRPJ) Service Régional De Police Judiciaire situé à Toulouse. Cela conduira à l’interpellation des deux individus accusés que sont le croupier et la joueuse.

Une sanction identique pour les deux

Le croupier interpellé par la police passera aux aveux lors de sa garde à vue. Ce dernier valide la thèse de la tricherie, mais affirme n’avoir rien reçu en contrepartie. Avec la phase sombre qu’Éric traverse, l’homme et la justice ont du mal à s’entendre. D’ailleurs, Éric ne sera pas présent au tribunal. Sa présumée complice se défendra en avouant ne pas comprendre pourquoi elle a bénéficié d’autant de gains. D’un français approximatif, elle affirmera que le croupier ne lui avait rien demandé en retour de sa gentillesse criminelle, et qu’elle ne triche pas souvent.

Pour la défense de la joueuse de 62 ans, l’avocat Maître Abadie affirme que sa cliente a été victime d’une manœuvre, d’une machinerie de dupe, et que, faute d’absence d’intentions criminelles, la joueuse devrait être relâchée. En conclusion, le tribunal condamne la joueuse et le croupier à 4 mois de prison avec sursis. Ils sont aussi condamnés à reverser la somme de 867 euros frauduleusement perçue, ainsi que 127 euros représentant les dépenses liées au procès. C’est d’ailleurs peu face aux 6 mois que proposait le procureur de la République.