Le comptage des cartes est un sujet en permanence d’actualité dans l’industrie du jeu de hasard. Aux États-Unis, une nouvelle affaire a récemment éclaté. Elle oppose un joueur de blackjack géorgien au casino Ameristar dans l’État du Colorado. Le joueur aurait été détenu dans les locaux du casino au motif de comptage des cartes. Joseph Shiraef a porté l’affaire en justice devant de tribunal du district du Colorado. L’affaire est encore en cours, mais les implications et les conséquences dans le milieu du jeu de hasard se font déjà ressentir.
Soupçonné de compter les cartes en jouant
Dans l’État du Colorado, un joueur est soupçonné de comptage de cartes au blackjack. L’incidence remonte à 2021, notamment en octobre 2021, à l’Ameristar Casino. Le joueur en question s’appelle Joseph Shiraef. Il aurait été surpris par un responsable du casino qui le soupçonnait de comptage de cartes. Celui-ci lui aurait voulu procéder à une vérification d’identité, exercice auquel a refusé de s’y prêter le joueur géorgien.
Le comptage de cartes dans l’industrie du jeu est absolument illégal aux États-Unis. Il s’agit là d’une activité qui consiste à surveiller les cartes qui ont été tirées, par rapport à celles qu’il reste à traiter. Le compteur de cartes a principalement pour objectif d’avoir un avantage sur casino. Le comptage de cartes à certains égards peut parfois faire l’objet de traitements ambivalents. Du fait de son caractère essentiellement mental et non physique, le comptage de cartes peut parfois faire l’objet de tolérance, notamment lorsqu’il n’est pas caractérisé.
Le comptage de cartes par un joueur à partir de sa seule acuité mentale peut alors être traité avec légèreté. Alors qu’il est fermement interdit dans le Colorado à un joueur de recourir à une aide extérieure, telle qu’une machine, un objet ou une autre personne pour compter les cartes.
Le joueur déclare avoir été séquestré arbitrairement par le casino
Le joueur de blackjack géorgien soupçonné d’avoir compté les cartes a déclaré avoir été détenu illégalement par le casino. Joseph Shiraef a accusé Ameristar Casino de la ville de Black Hawk de l’avoir détenu arbitrairement et de manière absolument illégale. Le casino lui reproche d’avoir compté les cartes au blackjack.
Lors de l’incident, le concerné avait été approché par un responsable du casino et avait refusé de fournir son permis de conduire pour décliner son identité. Le joueur avait rétorqué qu’il avait présenté son bracelet indiquant qu’il avait déjà fait l’objet d’identification à l’entrée du casino. Cet argument n’a pas convaincu les responsables du casino Ameristar, qui pour des raisons encore inconnues selon lui, ne lui autorisaient pas à retirer les jetons restants ni à quitter le casino.
Selon Joseph Shiraef, l’intention des responsables du casino Ameristar derrière cette demande d’identification ne fait aucun doute. Le casino avait l’intention de partager ses coordonnées avec d’autres établissements de jeux afin de lui en interdire l’accès. Le joueur a déclaré qu’au cours de cet incident, il s’était retrouvé avec 1 800 $ de jetons après avoir déjà perdu 4 000 $.
L’affaire a finalement été portée devant le juge
La justice américaine a été saisie pour se prononcer sur cette affaire. C’est notamment de tribunal du district du Colorado qui a été saisi pour trancher cette affaire. La plainte a été déposée par Joseph Shiraef en octobre 2022. Le joueur de blackjack géorgien soupçonné de comptage de cartes poursuit Ameristar Casino de Black Hawk pour séquestration arbitraire.
Le joueur évoque dans sa plainte avoir été illégalement détenu par le casino Ameristar de Black Hawk. Il réclame à cet effet trois millions de dollars au casino en guise de dommages et intérêts. Plus exactement, il demande 1,5 million de dollars de dommages et intérêts punitifs et 1,5 million de dollars de dommages et intérêts économiques et compensatoires.
Selon le joueur, il s’agissait d’une détention illégale et sans motif probable. En effet, Joseph Shiraef ne reconnait pas le motif de comptage de cartes avancé par le casino. Il déclare au contraire que le casino aurait violé ses droits en vertu du 4ème amendement de la Constitution américaine. Lequel amendement proscrit les perquisitions et saisies sans motifs raisonnables. Dans sa plainte, le joueur cite également la police de la ville de Black Hawk City. Il accuse cette dernière de n’avoir pas correctement formé ses agents.
Plusieurs personnes impliquées
L’affaire de comptage des cartes avait mobilisé différentes interventions lors de sa survenance. Outre l’échange entre le joueur et le responsable du casino, au cours duquel le premier refusait de se soumettre à un exercice d’identification demandé par le second, plusieurs autres interventions peuvent être citées dans le déroulement de l’incident.
La scène avait été enregistrée dans une vidéo mobile. Dans celle-ci, on aperçoit Nguyen, un agent de Colorado Gaming, le régulateur des jeux dans l’Etat du Colorado, déclarer que le comptage des cartes est une activité illégale dans l’État. Il dit à cet effet que le joueur encourt un mandat d’arrêt si après visionnage des vidéos de surveillance il est avéré qu’il avait triché en comptant les cartes. Le visionnage des vidéos devait donc fournir des éléments probants de la culpabilité du joueur.
La même vidéo mobile montre le joueur s’adressant à l’agent de Colorado Gaming, en l’interrogeant sur la légalité du comptage des cartes. Ce à quoi a répondu clairement Nguyen. Le comptage des cartes est illégal dans l’État du Colorado. Il est qualifié comme une forme d’activité frauduleuse. Cette discussion entre le joueur et l’agent de Colorado Gaming s’est tenue juste devant le sergent de patrouille de police de Black Hawk, Whitman.
L’incident avait entrainé de fâcheuses conséquences pour le joueur
La détention illégale de Joseph Shiraef a eu des conséquences. Le joueur n’avait pas pu prendre son vol de retour ce soir-là. Son voyage au casino n’est pas sa destination initiale. Il s’agissait davantage d’un détour à la suite d’une longue escale à l’aéroport international de Denver, dans l’attente de son vol prévu plus tôt cette journée-là.
Dans une déclaration faite au média Fox31, le joueur qualifie ce malheureux incident d’hilarant. Une scène qu’il qualifie lui-même de ridicule en regardant la séquence vidéo. En dépit de tout, cette soirée n’était certainement pas une partie de plaisir pour lui, se résigna-t-il. Il poursuit ses déclarations au média Fox31 en revenant avec insistance sur le fait que la seule mauvaise chose qui a été faite cette nuit-là est sa détention illégale par le casino Ameristar de Black Hawk. Un incident, dira-t-il, qui l’a laissé complètement sous le choc.
Pour finir, il confia à Fox31 Problem Solvers qu’il avait bien connaissance du caractère illégal de sa détention dans les locaux du casino Ameristar. Mais ce qui était selon lui le plus choquant était la réaction passive des fonctionnaires municipaux. L’incident avait attiré l’attention du public alentour. Certains ont décrié l’attitude du casino en le tenant pour responsable du vol raté de Joseph Shiraef.
Le procès fédéral s’est ouvert entre les différentes parties prenantes
Le procès s’est ouvert avec toutes les parties prenantes. Trois parties étaient désignées comme défendeurs lors du procès. Il s’agissait de la ville de Black Hawk, Ameristar Casino (la propriété de Gaming and Leisure Properties), de Whitman (un officier de police de la ville) et de Nguyen (un agent de la Colorado Gaming Commission).
Au cours de l’affaire en justice, le juge en charge de la résolution de l’affaire a été saisi par voie de requête aux fins de rejeter les accusations portant contre les parties désignées comme défendeurs. Il s’agissait dit ci-dessus de Gaming and Leisure Properties, de la ville de Black Hawk et de Whitman. Une requête à laquelle le juge accéda. En retour, le plaignant a répondu par des contre-requêtes requérant du juge qu’il reconsidère sa décision. Celles-ci ont été rejetées, le juge ayant maintenu sa décision.
Toutefois, rien n’était déjà perdu pour le joueur. En effet, le verdict finalement rendu par le juge lui a permis, en tant que plaignant, de poursuivre sa plainte contre le casino Ameristar. Cette fois-ci, le casino est poursuivi non sous le couvercle de sa société mère qui est Gaming and Leisure Properties, mais en tant qu’entité à part entière. Le joueur a également été autorisé à poursuivre Nguyen, à titre propre, quand bien même il ne travaille plus pour le régulateur des jeux du Colorado.
Le régulateur des jeux du Colorado fait part de son expertise sur la question du comptage des cartes
Dans une allocution signée Daniel Carr, le porte-parole du régulateur répond à certaines questions soulevées lors du procès sur le comptage des cartes. Il déclare à cet effet qu’un responsable des jeux est habilité à mener une enquête approfondie sur un incident de jeu. Le but ici est de s’assurer que les règles de jeu posées par les autorités du Colorado ne sont pas violées.
S’agissant de cette affaire en question, Daniel Carr fait observer le comportement suspect du joueur. Celui-ci est parti de manière précipitée à l’insu de l’exploitant du casino ou du responsable des jeux. Le porte-parole du régulateur ne manque pas de souligner le fait que le joueur a refusé de se conformer aux lois de l’État du Colorado. Lesquelles obligent les joueurs à présenter les pièces d’identité. Ce refus est caractéristique d’un comportement suspect. Lequel a emmené les agents des jeux à mener des enquêtes sur des activités suspectes.
Pour conclure, Daniel Carr a apporté une précision sur le caractère illégal de l’activité de comptage des cartes. Il révèle qu’un casino a parfaitement le droit d’admission dès qu’il est prouvé qu’un joueur est capable de compter les cartes, ceci n’étant pas en soi illégal. Ce qui par contre est interdit, c’est le fait de marquer les cartes ou d’utiliser une assistance extérieure pour compter les cartes.
L’affaire prend une nouvelle tournure avec la vidéo mobile
La vidéo mobile qui démontre la scène de l’échange entre le joueur et l’agent de la Gaming Commission est un élément de preuve crucial. On y aperçoit clairement Nguyen de la Gaming Commission et le personnel du casino Ameristar. L’affaire devrait se retrouver dans une nouvelle tournure. À cela s’ajoute la décision du rejet par le juge de la requête de réexamen du plaignant Joseph Shiraef. Une décision qui pèse lourd sur les poursuites contre le casino Ameristar et Nguyen de la Gaming Commission.
Par ailleurs, il faut révéler que dans certains casinos les joueurs capables de compter les cartes sont particulièrement considérés comme une menace. Car du fait de leurs capacités mentales, ils ont un avantage non négligeable sur le casino. Cette affaire de comptage de cartes étant donné sa médiatisation servira de précédent dans des affaires de même nature. Elle sera citée notamment dans les débats relatifs au maintien de la sécurité et de l’équité dans les casinos, s’agissant de la responsabilité de ces derniers et des droits des joueurs.
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