Le gouvernement philippien décide de bannir définitivement les activités de jeu offshore liées aux POGO (Philippine Offshore Gaming Operators) pour sortir de la liste grise mondiale des risques de blanchiment d’argent. Le président Marcos affirme que l’interdiction, mise en place par un décret exécutif, suffit pour empêcher leur retour, en bloquant toute possibilité de nouvelles licences similaires. Toutefois, certains législateurs craignent des failles, notamment dans les zones économiques spéciales où les régulations sont plus souples. Le gouvernement clarifie que l’interdiction s’applique universellement, sans nécessiter de nouvelles lois. Ce décret prévoit l’invalidation des licences POGO d’ici fin 2024, accompagné d’une surveillance renforcée pour garantir l’arrêt complet de ces activités, consolidant ainsi la sécurité et l’intégrité économique du pays.
Le gouvernement philippin interdit les POGO pour protéger l’économie nationale
Le président philippin Ferdinand Marcos Jr. prend une décision radicale en interdisant définitivement les casinos de jeux offshores par le biais de l’Ordre Exécutif 74, signé le 5 novembre 2024. Cette mesure, qui marque un tournant décisif dans la politique nationale sur les jeux d’argent, reflète la volonté de Marcos de protéger la sécurité nationale et la stabilité financière du pays. Dans son discours sur l’état de la nation en juillet, il exprime son opposition catégorique aux POGO. Cela met en lumière les nombreux problèmes qu’ils engendrent, notamment la criminalité organisée et la corruption. Désormais, tous les casinos POGO, leurs services auxiliaires et leurs prestataires technologiques doivent cesser leurs activités d’ici le 31 décembre 2024.
Cette interdiction complète vise à éradiquer un secteur qui, selon le gouvernement, contribue de manière significative à plusieurs formes de criminalité, telles que les escroqueries en ligne et le blanchiment d’argent. Depuis plusieurs années, les POGO sont perçus comme des catalyseurs de comportements illicites, nuisant non seulement à l’ordre public, mais aussi à la réputation internationale des Philippines. En effet, le pays lutte pour se retirer d’une liste grise mondiale qui identifie les juridictions présentant des risques élevés de blanchiment d’argent. Cette initiative vise à restaurer la confiance des investisseurs étrangers et améliorer la perception internationale des Philippines.
Le président Marcos affirme que la nature de cette interdiction empêche toute tentative de relancer ces activités sous une autre forme. Contrairement à des réglementations partielles ou à des mesures temporaires, cet ordre exécutif s’applique de manière universelle à tous les aspects des opérations POGO, y compris les licences, les services technologiques et les activités de soutien. Cela signifie que non seulement les casinos actuellement en activité doivent fermer boutique, mais aussi qu’aucune nouvelle licence ou autorisation similaire ne peut être délivrée à l’avenir. Marcos souligne que cette décision est irrévocable et essentielle pour préserver les intérêts à long terme de la nation.
L’impact économique des POGO est sujet à controverse. Bien que ces casinos aient généré des revenus importants pour le gouvernement, leur présence engendre également des coûts cachés sous forme de pressions accrues sur les systèmes judiciaires, financiers et de maintien de l’ordre. En choisissant d’éliminer complètement cette industrie, le gouvernement marque un changement stratégique, privilégiant des revenus durables et des investissements conformes aux normes internationales. Cette décision envoie également un signal fort aux investisseurs potentiels sur la volonté des Philippines de moderniser leur économie tout en réduisant les risques liés à la criminalité financière.
La communauté internationale, notamment les institutions de lutte contre le blanchiment d’argent, peut saluer cette initiative comme une étape positive vers une meilleure conformité réglementaire. Cependant, la fermeture des POGO pose également des défis immédiats, notamment la nécessité de réintégrer dans l’économie locale des milliers d’employés qui peuvent perdre leur emploi. De même, des mesures doivent être mises en place pour éviter que les activités des POGO ne se déplacent vers des casinos illégaux ou vers d’autres juridictions.
Le gouvernement philippin affirme l’interdiction des POGO malgré les craintes de failles réglementaires
Le débat autour des mesures législatives et des potentielles failles dans l’interdiction des POGO soulève des questions cruciales sur l’efficacité de la régulation des jeux d’argent aux Philippines. La sénatrice Risa Hontiveros exprime des inquiétudes concernant d’éventuelles zones d’ombre dans l’ordre exécutif récemment émis. Elle pointe notamment le risque que certaines activités de jeu puissent continuer à opérer sous le couvert de POGO. Il s’agit notamment des zones économiques spéciales, où les régulations sont souvent moins strictes. Ces zones, conçues pour stimuler l’investissement, peuvent offrir un cadre permettant à des casinos peu scrupuleux d’échapper aux restrictions imposées par l’exécutif.
Hontiveros demande également des clarifications quant à l’exclusion potentielle de certains jeux en ligne opérés dans des établissements contrôlés par la Philippine Amusement and Gaming Corporation (PAGCOR). Ces établissements, souvent intégrés dans des casinos, peuvent bénéficier d’un traitement différencié, ce qui peut affaiblir l’application uniforme de l’interdiction. Cette ambiguïté peut créer des précédents juridiques, ouvrant la porte à des interprétations divergentes qui peuvent compliquer davantage la lutte contre les pratiques douteuses associées aux POGO.
Face à ces préoccupations, le président Marcos insiste sur le caractère universel de l’interdiction. Il affirme que celle-ci s’applique à toutes les activités liées aux POGO, indépendamment de leur localisation ou de l’autorité délivrant leur licence. Selon lui, l’ordre exécutif émis suffit à couvrir l’ensemble des scénarios possibles, éliminant ainsi tout besoin de législation complémentaire. Cette position repose sur l’idée que l’ordre exécutif est un outil suffisant pour résoudre les ambiguïtés juridiques.
Cependant, cette réponse ne peut pas suffire à dissiper les doutes soulevés par les observateurs critiques. En effet, les zones économiques spéciales sont souvent des points de controverse dans la régulation des activités économiques, y compris le jeu. Si les autorités locales de ces zones n’harmonisent pas leurs politiques avec les directives nationales, cela peut compromettre l’objectif d’une interdiction totale. Par ailleurs, la nature complexe et souvent transfrontalière des activités de jeu en ligne rend leur contrôle difficile, même avec une interdiction claire.
Enfin, l’absence de législation complémentaire peut poser problème à long terme, notamment en ce qui concerne la mise en place de sanctions adéquates et la coordination entre les différentes agences gouvernementales. Une loi claire et précise peut avoir le mérite de fixer des cadres légaux explicites, rendant plus difficile l’exploitation des lacunes réglementaires par les opérateurs. Si l’exécutif se repose exclusivement sur un ordre, le risque d’interprétations contradictoires entre agences reste élevé, ce qui peut ralentir l’application des mesures et miner leur efficacité.
Les Philippines renforcent leur économie en interdisant définitivement les POGO
Les implications économiques et les mesures d’application de la récente interdiction des POGO soulignent un tournant significatif dans la politique économique et sécuritaire des Philippines. Le sénateur Sherwin Gatchalian, fervent opposant aux POGO, plaide avec insistance pour l’abrogation des législations fiscales spécifiques à ce secteur. Il affirme que tant que ces dispositions fiscales vont subsister, elles peuvent ouvrir la voie à un retour potentiel des POGO sous de futures administrations. Cette perspective pose un risque pour la stabilité et l’efficacité des politiques actuelles visant à éradiquer ce type d’activité. En effet, l’absence de modifications législatives peut limiter la capacité des prochains gouvernements à maintenir l’interdiction en vigueur.
Conformément au décret exécutif 74, tous les permis et autres licences liés aux POGO deviennent caducs à compter du 31 décembre 2024. Cette mesure vise à démanteler les infrastructures légales qui permettent à ces casinos de continuer à fonctionner. Pour garantir une transition ordonnée, deux groupes de travail techniques sont mis en place. Ces groupes, composés de représentants de divers ministères, ont pour mission de superviser la cessation des activités des POGO. Leur rôle est crucial pour coordonner la fermeture des opérations et veiller à ce que toutes les entreprises concernées se conforment strictement aux directives du décret. Cette approche organisée reflète une volonté ferme de minimiser les perturbations économiques et sociales associées à l’arrêt de ces activités.
Les mesures prises dans le cadre de ce décret témoignent également de l’engagement de l’administration Marcos à renforcer la sécurité nationale et à restaurer l’intégrité économique du pays. Le gouvernement considère les POGO comme une menace non seulement pour la sécurité, mais aussi pour la stabilité économique. Ces activités ont souvent été associées à des crimes financiers, tels que le blanchiment d’argent, et à des problèmes sociaux, notamment l’exploitation des travailleurs étrangers. En mettant un terme définitif à ces opérations, les autorités cherchent à rétablir un environnement économique plus transparent et plus attractif pour les investissements étrangers. Cela peut, à terme, encourager un climat d’affaires plus sain, bénéficiant à la fois aux citoyens locaux et aux investisseurs internationaux.
Ce mouvement s’inscrit également dans une stratégie plus large de repositionnement économique des Philippines sur la scène internationale. En éliminant les POGO, le gouvernement envoie un message clair sur son intention de privilégier des industries respectant des normes élevées d’intégrité et de conformité. Cette transition peut ouvrir la voie à des opportunités économiques alternatives, favorisant des secteurs plus durables et conformes aux standards mondiaux.
Laisser un commentaire