
Le marché illégal des jeux d’argent connaît une expansion notable aux États-Unis, ce qui suscite de vives inquiétudes. Selon une analyse publiée par l’American Gaming Association (AGA), ce secteur parallèle représente désormais près d’un tiers de l’activité globale du pays. Les opérateurs non régulés absorbent des centaines de milliards de mises chaque année, privant ainsi les États de ressources fiscales cruciales. Cette situation fragilise les efforts de l’industrie légale, qui tente de garantir transparence, sécurité et pratiques responsables. L’étude souligne aussi la progression inquiétante de l’iGaming clandestin et des paris sportifs offshore. Face à ces dérives, le président de l’American Gaming Association, Bill Miller, appelle à une mobilisation nationale afin de limiter l’emprise de ce marché souterrain et de protéger les joueurs comme les finances publiques.
Le marché noir du jeu capte près d’un tiers des mises américaines
Le marché des jeux d’argent clandestins aux États-Unis subit une croissance inquiétante depuis plusieurs années. Ce phénomène prend de plus en plus d’ampleur et attire l’attention des autorités, notamment de l’American Gaming Association (AGA), qui a récemment publié un rapport très détaillé. Cette étude, confiée à The Innovation Group, met en évidence la progression inquiétante des paris sportifs illégaux et des sites iGaming non autorisées. Elle démontre que malgré l’extension du marché légal, le marché parallèle conserve une position solide et fragilise les efforts de régulation menés ces dernières années.
Selon cette analyse, les montants en jeu atteignent des niveaux impressionnants et inquiétants. Les Américains misent chaque année plus de 673 milliards de dollars auprès d’opérateurs illégaux, une somme qui illustre parfaitement l’ampleur de cette économie souterraine. Ces activités clandestines englobent différentes formes de jeu : paris sportifs organisés en dehors des circuits autorisés, sites de casino en ligne non régulées. En accumulant de tels volumes, ces pratiques grignotent directement les parts de marché des opérateurs légaux et affaiblissent tout un écosystème pourtant encadré par des régulations strictes.
L’impact de ce transfert massif de capitaux est loin d’être négligeable. En effet, les revenus générés par les opérateurs illégaux atteignent environ 53,9 milliards de dollars par an. Or, ces sommes échappent totalement au fisc, ce qui se traduit par une perte sèche de plus de 15,3 milliards de dollars de recettes fiscales pour les États et les communautés locales. Ces ressources manquantes auraient pu servir à financer des programmes essentiels comme l’éducation, la sécurité publique, la santé ou les infrastructures. En d’autres termes, le développement du jeu illégal ne représente pas seulement une menace pour l’industrie légale, mais aussi une entrave directe aux services dont dépendent les citoyens au quotidien.
Un autre aspect particulièrement alarmant réside dans la progression rapide du marché illégal. Depuis la publication du précédent rapport de l’American Gaming Association en 2022, la taille de ce secteur non régulé a augmenté de 22 %. Cette dynamique ascendante s’explique par plusieurs facteurs combinés comme la prolifération des sites iGaming non régulés. L’offre illégale est donc de plus en plus diversifiée, accessible et attractive, ce qui complique considérablement la tâche des régulateurs et fragilise la confiance des joueurs dans les circuits légaux.
Face à cette situation, l’American Gaming Association tire la sonnette d’alarme et insiste sur la nécessité d’un resserrement des contrôles au niveau national. Son président, Bill Miller, appelle à une véritable mobilisation contre le jeu illégal, qui continue de prospérer malgré l’ouverture de nombreux marchés régulés dans plusieurs États américains. L’argument avancé est clair : tant que le marché illégal conserve près d’un tiers des parts de revenus du secteur, il sera difficile d’assurer une concurrence loyale et un cadre de jeu véritablement sûr pour les joueurs.
Il est également intéressant de souligner que, malgré une croissance importante du marché légal ces dernières années, le poids du marché illégal reste structurellement important. Cela signifie que, même si les opérateurs agréés réussissent à capter une partie croissante des mises dans les segments comme les paris sportifs ou l’iGaming, les opérateurs non autorisés gardent une base solide de joueurs. Cette réalité met en évidence un défi stratégique : il ne suffit pas seulement d’élargir le marché légal, il faut également assécher les canaux parallèles qui séduisent encore une partie importante des joueurs américains.
Enfin, le débat soulevé par ce rapport dépasse largement la seule question du jeu. Il touche à des enjeux sociaux, économiques et sécuritaires. En tolérant la persistance de ce marché noir, les autorités laissent se développer des réseaux économiques parallèles qui échappent à tout contrôle, réduisent la confiance des citoyens dans les institutions et privent les collectivités de moyens financiers cruciaux. C’est pourquoi l’AGA appelle à une action coordonnée entre les États, le gouvernement fédéral et les régulateurs locaux, afin d’endiguer la montée du jeu illégal et de renforcer les fondations du marché régulé.
L’illégalité des jeux d’argent menace l’économie et les joueurs américains
Le secteur des paris sportifs illégaux constitue aujourd’hui une part prépondérante du marché clandestin du jeu. Selon les estimations de l’American Gaming Association (AGA), les Américains ont parié pas moins de 84 milliards de dollars l’an dernier auprès d’opérateurs illégaux ou offshore. Cette activité générant environ 5 milliards de dollars de revenus a entraîné une perte fiscale estimée à 1 milliard de dollars pour les États, ce qui illustre le coût direct et tangible pour les finances publiques. Cette situation révèle que l’économie légale du jeu subit un contrecoup important, car ces opérateurs illégaux siphonnent des ressources qui pourraient bénéficier à l’ensemble de la société, notamment au travers des impôts et des programmes de régulation responsables.
Un autre aspect préoccupant de ce marché illicite réside dans la croissance rapide du jeu basé sur les compétences. L’AGA estime qu’il existe actuellement environ 625 000 machines de ce type à travers le pays. Depuis 2022, ce segment a connu une hausse de 7,7 %, générant un revenu annuel de 30,3 milliards de dollars et provoquant une perte fiscale de 9,5 milliards de dollars. Ces chiffres mettent en lumière non seulement l’ampleur économique de cette activité, mais également l’impact sur la régulation et la protection des joueurs, car les opérateurs illégaux ne se soucient ni des normes de jeu responsable ni de la transparence financière.
Parallèlement, l’iGaming illégal a également connu une expansion remarquable depuis 2022, augmentant de près de 38 % pour atteindre 18,6 milliards de dollars de revenus annuels issus des jeux de table et des machines à sous. Cette croissance rapide traduit une adaptation sophistiquée des opérateurs illégaux aux nouvelles technologies et aux sites en ligne. Plus inquiétant encore, la proportion de joueurs exclusivement présents sur des sites légaux a chuté drastiquement, passant de 52 % en 2022 à seulement 24 % aujourd’hui. En parallèle, la part des joueurs utilisant à la fois des sites légaux et illégaux a presque triplé, atteignant 49 %. Ce phénomène indique que de plus en plus de joueurs se tournent vers le marché illégal, souvent par manque d’information, par recherche de meilleures cotes, ou par attrait pour la facilité d’accès, ce qui fragilise encore davantage la régulation légale.
Selon Bill Miller, président de l’AGA, cette situation est extrêmement préoccupante, car les opérateurs illégaux prospèrent au détriment des joueurs américains tout en privant les gouvernements de milliards de dollars de revenus fiscaux. Ces fonds perdus auraient pu être investis dans des programmes sociaux, des infrastructures ou des initiatives de prévention du jeu problématique. Miller souligne que ces opérateurs ne respectent aucune obligation fiscale, ne contribuent pas à l’économie locale, et fonctionnent dans l’ombre sans offrir aucune protection aux joueurs. L’absence de régulation les rend particulièrement dangereux, exposant les joueurs à des risques accrus de fraude, de manipulation des jeux et de dépendance au jeu, sans possibilité de recours légaux ou d’assistance.
Face à cette menace croissante, l’AGA appelle à une répression nationale du marché illégal. Il s’agit de mettre en place des mesures coordonnées à l’échelle fédérale et locale pour traquer les opérateurs clandestins, renforcer les contrôles et informer le public sur les dangers du jeu illégal. Une telle approche viserait à restaurer la confiance dans l’industrie légale, à protéger les joueurs vulnérables et à récupérer les recettes fiscales perdues. L’expansion du jeu illégal constitue une double menace : elle érode les revenus publics et met en péril la sécurité et le bien-être des joueurs, tout en fragilisant l’industrie légale du jeu qui se trouve ainsi désavantagée face à des acteurs non régulés et totalement opaques.






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