
Hong Kong envisage une nouvelle fois d’intégrer les paris sur le basketball à son cadre légal, afin d’encadrer les mises clandestines et accroître ses revenus fiscaux. Cette proposition, portée par le Heung Yee Kuk, fait partie d’un ensemble de recommandations destinées à dynamiser l’économie locale. Le plan inclut la création d’une société publique de paris sportifs et d’investissement, qui peut générer des milliards de dollars hongkongais en recettes fiscales. L’objectif principal reste de canaliser les flux financiers des paris illégaux vers un système encadré par l’État. Actuellement, le marché noir des jeux d’argent draine des sommes considérables, notamment sur le basketball, qui représente une part non négligeable des mises clandestines. Le Hong Kong Jockey Club, seul organisme autorisé à proposer des paris sur les courses hippiques et le football, soutient cette expansion, espérant ainsi récupérer une clientèle captée par les casinos illégaux.
Une nouvelle tentative d’intégrer les paris sur le basketball au cadre légal hongkongais des jeux
Hong Kong explore une nouvelle fois l’idée d’autoriser et d’encadrer les paris sportifs sur le basketball, le snooker et le tennis. Cette initiative s’inscrit dans un ensemble de 19 recommandations formulées par le Heung Yee Kuk, un organe consultatif influent, afin de diversifier les sources de revenus du gouvernement. Paul Chan Mo-po, doit examiner ces propositions et décider si elles méritent d’être intégrées au budget de la ville. Cette relance du projet intervient après une première tentative infructueuse l’an dernier, illustrant la volonté persistante des autorités de réguler un marché déjà florissant dans l’ombre des circuits illégaux.
L’une des propositions les plus audacieuses du Heung Yee Kuk consiste à créer une entreprise gouvernementale dédiée aux paris sportifs et aux investissements. Selon Kenneth Lau Ip-keung, cette entité peut générer plusieurs milliards de dollars hongkongais par an en taxes. En complément, une mise en concurrence du marché par appel d’offres peut permettre d’attirer des opérateurs sérieux et spécialisés, garantissant ainsi une exploitation optimale et sécurisée. L’enjeu principal est de contrer le marché clandestin, qui capte actuellement des milliards de dollars de mises sans encadrer les joueurs ni reverser de revenus au gouvernement.
Le Hong Kong Jockey Club, principal opérateur légal de jeux d’argent dans la région, s’intéresse depuis longtemps à l’intégration du basketball dans son offre. Winfried Engelbrecht-Bresges affirme que la légalisation de ces paris peut permettre de réorienter jusqu’à 60 % des parieurs clandestins vers un système régulé et plus sécurisé. Il estime que les paris illégaux sur le football, les courses hippiques, le tennis, le basketball et l’eSport génèrent environ 350 milliards de dollars hongkongais par an, soit l’équivalent de 45 milliards de dollars américains. Les courses et le football concentrent 75 % de ce total, tandis que le basketball représente environ 15 %, ce qui illustre le potentiel économique d’une telle régularisation.
Toutefois, intégrer officiellement le basketball dans les options de paris nécessite des investissements conséquents. L’infrastructure nécessaire pour encadrer ces nouvelles activités coûterait entre 1,5 et 2,5 milliards de dollars hongkongais, soit entre 191,7 et 319,6 millions de dollars américains. Ce coût initial peut sembler élevé, mais il doit être mis en perspective avec les recettes fiscales potentielles. À l’heure où Hong Kong anticipe un déficit budgétaire de 92 milliards de dollars hongkongais soit 11,81 milliards de dollars américains pour l’exercice 2024/25, cette expansion du marché des jeux peut représenter une solution partielle aux difficultés économiques de la ville.
L’Association of Chartered Certified Accountants soutient également cette initiative, soulignant qu’une diversification des paris légaux renforcerait la stabilité financière du gouvernement. Actuellement, les revenus du jeu proviennent principalement des courses hippiques et du football, deux secteurs déjà bien exploités. Ajouter le basketball permettrait d’élargir la base de joueurs et d’attirer une nouvelle catégorie de parieurs, notamment les amateurs de NBA, dont la popularité ne cesse de croître en Asie.
Malgré ces perspectives encourageantes, l’opposition reste forte. Certains acteurs politiques et sociaux s’inquiètent des effets négatifs que l’élargissement des paris sportifs pourrait engendrer. La dépendance au jeu figure parmi les principales préoccupations. Les autorités doivent s’assurer que l’introduction des paris sur le basketball ne favorise pas une augmentation des comportements problématiques, notamment chez les jeunes et les populations vulnérables.
Le débat autour de cette proposition illustre la complexité de la question des jeux d’argent à Hong Kong. D’un côté, la régularisation des paris sur le basketball permettrait de récupérer une part importante des flux financiers aujourd’hui absorbés par le marché noir, tout en renforçant la transparence et la protection des joueurs. De l’autre, elle soulève des inquiétudes légitimes quant aux risques sociaux et aux coûts d’implémentation.
L’avenir des paris sur le basketball de Hong Kong demeure incertain, mais l’intérêt croissant des institutions financières et des casinos de jeux montre que le sujet ne disparaîtra pas du débat public. La ville se trouve à un carrefour stratégique où elle doit choisir entre l’expansion de son marché des jeux d’argent ou le maintien du statu quo. L’issue de cette décision pourrait avoir un impact significatif sur son économie et sur la perception du jeu dans la société hongkongaise.
Des réformes majeures en vue au cas où la proposition passe
En 2024, la proposition de Winfried Engelbrecht-Bresges visant à élargir les options de paris légaux à Hong Kong, en incluant les paris sur le basket-ball, rencontre une forte opposition. Paul Chan Mo-po, reste fermement opposé à l’idée. Bien que cette proposition gagne du terrain auprès de certains partis politiques, Chan insiste sur le fait que ce n’est pas la direction à prendre pour Hong Kong. Il considère que légaliser davantage de formes de paris pourrait envoyer un mauvais message à la société, notamment aux jeunes générations. Il exprime des préoccupations concernant l’impact social, soulignant que cette démarche peut donner l’impression que le gouvernement est prêt à exploiter le jeu pour résoudre des problèmes financiers, sans tenir compte des conséquences sociales. Cette réticence reflète un souci plus large du gouvernement de préserver l’image et les valeurs de la ville.
Le débat autour de cette proposition met en lumière la complexité du cadre juridique actuel du jeu à Hong Kong. La législation en vigueur accorde au Jockey Club de Hong Kong des droits exclusifs sur les paris sportifs, limitant les possibilités de paris légaux aux courses de chevaux, au football et à la loterie Mark-6. Cette législation, en place depuis 1997, est devenue obsolète face à l’évolution du marché du jeu et à la prolifération des paris illégaux, particulièrement dans le domaine du basket-ball. Les casinos illégaux s’imposent avec force dans ce secteur, entraînant des pertes financières importantes pour l’économie de Hong Kong. Le Jockey Club, qui réclame depuis longtemps une révision de la législation pour élargir les options de paris, estime que des millions, voire des milliards de dollars, échappent chaque année à l’économie légale en raison de cette pratique souterraine. Une estimation récente suggère que les pertes annuelles dues au jeu illégal se chiffrent entre 14 et 15 milliards de dollars hongkongais, soit environ 1,8 à 2 milliards de dollars américains.
L’expansion des paris légaux peut donc constituer une solution pour limiter ces activités illégales, en offrant aux parieurs un cadre sécurisé et régulé. De plus, cette expansion peut générer des revenus fiscaux significatifs pour Hong Kong, tout en réduisant l’influence des casinos clandestins. Les partisans de la réforme, tels que le député Frankie Ngan Man-yu, soulignent que de nombreux joueurs actuels, faute d’options légales, se tournent vers les paris illégaux, renforçant ainsi la demande d’une régulation plus large. Selon eux, cette réforme peut non seulement créer un environnement plus sûr pour les joueurs, mais aussi offrir une source de revenus supplémentaires pour le gouvernement, qui peut ainsi renforcer ses politiques sociales et économiques.
En parallèle, les discussions sur l’élargissement des droits de paris du Jockey Club prennent une tournure complexe avec les préoccupations fiscales. Le Jockey Club, bien qu’en faveur de l’expansion des paris, s’inquiète des implications fiscales d’une telle réforme. En effet, les revenus générés par les paris sportifs sont déjà soumis à des taux d’imposition élevés : 75 % pour les courses de chevaux, 50 % pour les paris sur le football et 25 % pour la loterie Mark-6. Le Jockey Club fait valoir que de nouvelles augmentations fiscales risquent de nuire à ses capacités de gestion et de concurrence face aux casinos illégaux. En dépit de la baisse de son chiffre d’affaires global, le Jockey Club a généré une impressionnante contribution fiscale de 40,1 milliards de dollars hongkongais, soit 5,16 milliards de dollars américains pour l’année financière 2023/2024, ce qui témoigne de son rôle central dans l’économie locale.
Le développement du Northern Metropolis peut également influencer la dynamique des paris et de l’industrie du jeu. L’idée de créer un circuit de course de Formule 1 et d’autres événements de sports mécaniques dans cette région peut renforcer l’attrait de Hong Kong en tant que destination touristique et de divertissement, augmentant ainsi la demande de paris légaux.
Toutefois, le débat sur la légalité des paris sur le basket-ball de Hong Kong reste un sujet de tension. Si la proposition passe, elle peut entraîner des réformes législatives majeures, prenant environ 18 mois pour être pleinement intégrée, à l’instar des réformes précédentes liées aux paris sur le football. Les prochaines étapes dépendent donc des décisions des législateurs hongkongais. Si la proposition sur le basket-ball est adoptée, elle peut bien transformer le paysage des paris à Hong Kong.
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