
Le ministre des Télécommunications du Bangladesh a sommé médias et plateformes de cesser la publicité pour les paris en ligne. La BTRC est mobilisée pour faire appliquer ces consignes.
Un avertissement ferme contre la promotion des paris
Le 21 octobre 2024, le ministre des Télécommunications du Bangladesh a adressé un avertissement public aux médias, plateformes numériques et opérateurs du pays, leur demandant de cesser immédiatement la diffusion de publicités liées aux jeux d’argent et aux paris en ligne. Cette mise en garde vise explicitement les spots TV, les campagnes sur les réseaux sociaux, les bannières sur sites et applications, ainsi que tout contenu sponsorisé ou « surrogat » (marques ou services couvrant de fait des offres de paris).
Les autorités ont indiqué que ces pratiques contreviennent au cadre légal national et qu’elles exposent diffuseurs et annonceurs à des sanctions. **La promotion de jeux d’argent est illégale au Bangladesh**, tant via les médias traditionnels que sur les plateformes numériques.
Ce qui change pour les médias et plateformes
Le message gouvernemental est double : d’un côté, stopper l’achat et la diffusion de publicités de paris, de l’autre, renforcer le filtrage de contenus pour empêcher l’apparition de formats sponsorisés ou indirects favorisant les paris. **La Bangladesh Telecommunication Regulatory Commission (BTRC)** est mobilisée pour faire appliquer ces directives, avec un accent sur les pics d’audience liés aux compétitions sportives.
Dans le détail, les mesures attendues incluent :
- Le retrait des campagnes actives promouvant des sites de paris, applications affiliées ou contenus « surrogats » (médias ou « infos sport » masquant une offre de pari).
- La mise en place de filtres et de listes noires au niveau des ad servers, DSP/SSP et régies locales.
- La vigilance accrue sur les placements autour des retransmissions sportives et des contenus populaires sur mobile.
- La coopération avec la BTRC pour signaler et bloquer les nouveaux domaines, redirections et applications liées aux paris.
La consigne s’étend aux opérateurs télécoms, aux chaînes TV, aux éditeurs en ligne, aux plateformes OTT et aux réseaux sociaux. **Tout manquement répété pourrait entraîner des amendes, des injonctions de retrait ou des restrictions de service**, selon la gravité constatée.
Cadre légal et historique: pourquoi cette mise en garde?
Le Bangladesh interdit les jeux d’argent et leur promotion, y compris sur Internet. Les autorités avaient déjà, par le passé, rappelé que les paris en ligne n’étaient pas autorisés, et demandé aux intermédiaires techniques de bloquer l’accès aux sites concernés. Cette nouvelle intervention s’inscrit dans la continuité de cette politique, avec un accent sur la publicité et le marketing digital.
Les autorités pointent une montée des publicités liées aux paris autour des événements sportifs, notamment via des influenceurs, des portails d’actualités sportives et des bannières renvoyant vers des domaines à rotation rapide. La stratégie annoncée vise à **réduire l’exposition du public – en particulier des jeunes – à ces incitations**, perçues comme dommageables et contraires à la loi.
Impacts pour l’écosystème iGaming et la publicité
Pour les acteurs internationaux de l’iGaming, le signal est clair : la publicité visant des utilisateurs situés au Bangladesh est désormais un risque élevé, y compris lorsque la communication passe par des marques « lifestyle », des pseudo-médias ou des contenus d’ambassadeurs. Les affiliés et intermédiaires numériques opérant dans ou vers le pays devront revoir leurs stratégies d’acquisition et leur ciblage géographique.
Dans le même temps, les régies et plateformes de diffusion devront s’assurer que leurs outils de vérification (brand safety, géolocalisation, catégorisation des annonces) sont correctement configurés pour **bloquer proactivement les créations liées aux paris** destinées au marché bangladais. Les clauses contractuelles avec les annonceurs devraient préciser les interdictions locales, et des mécanismes de contrôle ex-ante comme ex-post seront nécessaires.
Conformité: bonnes pratiques recommandées
Pour éditeurs et régies
- Établir des listes de catégories interdites (jeux d’argent, paris, sites connexes) et les appliquer au niveau des ad servers et des places de marché publicitaires.
- Renforcer le contrôle KYC/KYB des annonceurs et agences, notamment ceux opérant depuis l’étranger, pour éviter les « surrogates ».
- Mettre en place des workflows de revue créative, avec rejet automatique des redirections suspectes et des domaines récemment enregistrés.
- Documenter tous les retraits et signalements à la BTRC afin d’assurer la traçabilité.
Pour annonceurs et affiliés
- Désactiver le ciblage Bangladesh dans toutes les campagnes et plateformes d’achat média.
- Éviter toute forme de contenu susceptible d’être considéré comme une incitation aux paris (codes promo, liens, tutoriels, prédictions sponsorisées).
- Mettre à jour les contrats d’influence et de sponsoring pour exclure ce territoire.
Sanctions et application
Si les autorités n’ont pas détaillé, à ce stade, un barème de sanctions publiques, **la BTRC dispose de leviers réglementaires** permettant des amendes, des ordres de retrait, des blocages de domaines et d’applications, voire des mesures à l’encontre des licences des opérateurs en cas d’infractions répétées. Les prestataires techniques (hébergeurs, CDN, réseaux publicitaires) peuvent également être sollicités pour interrompre la diffusion de contenus illégaux.
Les actions annoncées s’inscrivent dans un dispositif plus large de contrôle du contenu et de la publicité numérique dans le pays, avec une coordination possible avec d’autres autorités (services financiers, protection des consommateurs, autorités judiciaires) pour **tarir les flux de paiement** vers les sites de paris interdits.
À surveiller dans les prochaines semaines
Trois éléments seront déterminants pour mesurer la portée de cet avertissement :
- Le rythme des retraits d’annonces et la réactivité des plateformes locales et internationales.
- Le volume de blocages (sites, apps, redirections) opérés par la BTRC et la permanence de ces blocages dans le temps.
- Éventuelles actions de sanction rendues publiques, qui donneraient un signal fort au marché.
À court terme, les éditeurs, régies et annonceurs ont tout intérêt à ajuster leurs dispositifs pour se conformer à la loi bangladaise. **Le message des autorités est sans ambiguïté : aucune tolérance pour la publicité de jeux d’argent** sur le territoire, quel que soit le canal utilisé.








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